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Tests de personnalité dans le recrutement : plutôt MBTI ou Big Five ? Par Romain Pichou – Focus RH

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Plutôt sirène ou requin ? Plutôt Macarena ou la tribu de Dana ? Gryffondor ou Serpentard ? Cet été, vous vous êtes probablement collés aux incontournables tests de personnalité qui, en échange de quelques réponses, vous promettent de vous dire qui vous êtes…
Quelles différences entre les tests de magazines et ceux utilisés plus spécifiquement dans le cadre d’un recrutement ? Recruter la bonne personne au bon poste est un exercice on ne peut plus sérieux ! Mais ô combien délicat… Pour bien prévoir la performance future du candidat, de nombreux éléments, parmi lesquels l’expérience, la personnalité, le contexte de l’entreprise, entrent en ligne de compte. Les fameuses soft skills prennent donc de plus en plus d’importance à l’embauche.
En fonction du poste visé, certains traits de personnalité spécifiques pourront être recherchés. Par exemple, être extraverti sera particulièrement apprécié pour une mission commerciale. Cela ne signifie pas qu’il s’agit d’une condition absolument nécessaire, encore moins suffisante. Néanmoins, de manière générale, être extraverti rend plus enclin à réaliser les tâches demandées pour un commercial.
Ces tests permettent de collecter plus d’informations objectives lors de votre recrutement. Ce sont de redoutables outils pour introduire de l’objectivité, lutter contre certains biais du recrutement (désirabilité sociale, effet de halo, biais d’ancrage, etc.), et avoir des arguments au-delà de l’intuition. Ils s’avèrent en outre efficaces pour aller plus loin que les questions de l’entretien et ouvrir la discussion avec le candidat, notamment sur certains aspects qui pourraient avoir échappé aux recruteurs. Encore faut-il s’y retrouver dans toute la galaxie de tests psychométriques, cognitifs, de mise en situation, etc.
MBTI, BIG FIVE, PAPI, SOSIE : voici les tests de personnalité qui figurent parmi les plus populaires dans les processus de recrutement de nombreuses entreprises (la palme du sérieux étant décernée aux deux premiers). Bien sûr, et heureusement, il s’agit de modèles autrement plus robustes et pertinents que les tests des magazines d’été. Le MBTI et le Big Five ont fait l’objet d’une validation scientifique : il a donc été prouvé qu’ils mesurent réellement ce qu’ils prétendent mesurer.
Tentons d’analyser de plus près la différence entre ces deux approches qui ont les faveurs des scientifiques : une approche par type (MBTI) et par trait (Big Five). 
L’approche par type propose de mettre dans la même catégorie un ensemble d’individus possédant une personnalité similaire pour étudier les généralisations qui en découlent. C’est ce que propose le MBTI. Le MBTI s’intéresse aux 4 dimensions suivantes : l’orientation de l’énergie (introverti ou extraverti), la façon de recueillir de l’information (sensation ou intuition), la prise de décision (pensée ou sentiment) et le mode d’action (jugement ou perception). Ces dimensions comprenant chacune deux préférences opposées, placer le candidat sur l’une des deux tendances permet de le classer entre 16 types de personnalité. Cette approche par type est souvent perçue comme plus intuitive, plus parlante.
Le revers ? Le nombre de possibilités pour décrire une personnalité est très limité, chacun est en quelque sorte sommé de correspondre à l’un des types de personnalités pré-définis. En plaçant les personnes dans l’une des 16 “cases” possibles, le MBTI peut donc être perçu comme cloisonnant, ce qui peut avoir un effet déroutant, voire occasionner de la peur d’être jugé.
L’approche par trait propose quant à elle de positionner les caractéristiques d’un individu sur un continuum pour chaque facette de sa personnalité. Le Big Five adopte cette approche et se borne à un positionnement sur différentes “échelles”. Le nombre de personnalités que l’on peut distinguer est donc quasiment infini et cela permet de ne pas placer les individus dans des cases.
Cette approche se contente de décrire où se situe l’individu sur chacune des 5 dimensions de la personnalité. Si l’on entend souvent que “le diable se cache dans les détails”, cette distinction entre Big Five et MBTI n’échappe pas à la règle. En effet, en y regardant de plus près, le MBTI adopte également une approche par trait avant de classer les individus au sein de types. Mais alors quelle différence ?
Issu d’un raisonnement théorique, le MBTI est en réalité moins exhaustif que le Big Five et ne couvre pas tout le spectre de la personnalité d’un individu. C’est sans doute une des raisons expliquant la différence de répercussion dans le milieu scientifique entre les deux modèles. En effet, si le nombre de publications scientifiques concernant le Big Five croît de manière exponentielle depuis les années 90, le MBTI quant à lui est le sujet d’un nombre de recherches constant entre les années 80 et 2005 et décroissant depuis.
L’avantage de l’approche du MBTI réside cependant dans son interprétation plus poussée. Quand le Big Five décrit les 5 traits de manière individuelle et indépendante, le MBTI propose des interprétations en ce qui concerne les interactions entre les combinaisons des quatre traits qu’il décrit.
Le MBTI permet également de s’identifier à un groupe à la personnalité similaire. Il est donc particulièrement intéressant dans le cadre du développement personnel, car chaque type de personnalité regroupe un ensemble de tendances, d’appétences et de prédispositions. 
Si le modèle du Big Five fournit avant tout une approche descriptive plus exhaustive de la personnalité d’un individu, le MBTI attire le grand public par l’interprétation théorique qu’il propose et la description des interactions entre les différents traits (IN vs ES, NT vs SF, IT vs EF, etc.). A contrario, le Big Five propose un panorama plus complet de la personnalité et son interprétation est plus prudente et validée scientifiquement. Si le MBTI dispose d’avantages indéniables sur le Big Five pour le développement personnel, le Big Five est privilégié dans le cadre du recrutement.
Pourquoi ? Le Big Five est plus exhaustif (il explore cinq dimensions de la personnalité contre quatre) et plus précis (chaque dimension du Big Five est en réalité classiquement sous-divisée en 6 facettes soit 30 facettes au total). Il permet donc de ne pas laisser de côté des aspects de la personnalité d’un candidat qui pourraient être essentiels pour un poste.
Romain Pichou est CEO du cabinet de recrutement GetPro. Il est diplômé de l’ESCP Business School. Après avoir travaillé dans des entreprises technologiques en croissance forte, il crée GetPro en 2015 pour aider les entreprises de l’écosystème tech à recruter.
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