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Yasmina Nahas, petite fille du soleil – L'Orient-Le Jour

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Formée au conservatoire de Leeds en Angleterre, l’artiste à la personnalité solaire et aux cordes vocales iridescentes vient juste de sortir un premier single, « Come Round, Waste Time ». Un titre estival, dansant et qui appelle à la douce paresse de la saison…
OLJ / Par Gilles Khoury, le 13 août 2022 à 00h00
Yasmina Nahas, alias The Sunkissed Child, une jeune chanteuse libanaise installée à Leeds. Photo DR
En guise de nom de scène, l’artiste Yasmina Nahas s’est choisi The Sunkissed Child. Comme une évidence, ce pseudonyme lui sied parfaitement et résume sa musique. C’est un nom qui raconte le soleil de son Liban natal, ce soleil sous lequel elle a été bercée et duquel tout son petit monde semble gorgé. C’est un nom qui reflète sa personnalité d’artiste qu’elle se plaît à détailler sur les réseaux sociaux : un sourire plein de lumière, un look androgyne et énergique et des cordes vocales presque iridescentes. C’est un nom qui révèle aussi, surtout, les sonorités qui sont les siennes, notamment celles de son premier single qu’elle vient tout juste de lancer. Il a pour titre Come Round, Waste Time, il est estival, lumineux et donne envie de bouger. En somme, Yasmina Nahas est une petite fille du soleil, pour reprendre le titre de la chanson mythique de Christophe.
L’amour du show
Le premier contact de Yasmina Nahas avec la musique, à la fois sa profession et sa passion actuelle, s’est fait par la porte de son « amour du show ». Dès l’âge de deux ans, avec le peu de mots qu’elle possédait à l’époque, elle avait l’habitude d’installer sa famille, les dimanches, dans le salon familial et elle se mettait en scène, en « racontant des histoires que personne ne comprenait vraiment », se souvient-elle. Son rapport à la musique, son initiation à ce domaine ne lui vient pas forcément de la famille, « qui n’a rien à voir avec le métier ». Elle s’y familiarise d’abord en compagnie d’une guitare qu’elle découvre à la faveur de cours qu’elle commence à prendre à l’âge de dix ans. C’est là qu’elle réalise que sa voix « n’est pas si mauvaise que ça », rit-elle aujourd’hui. Les mêmes échos lui parviennent de ses camarades de scoutisme, lorsqu’elle se met à chanter naturellement, lors de soirées autour d’un feu. Ce n’est qu’à l’aube de l’adolescence que sa passion prend forme, à l’âge où, confie-t-elle, les émotions lui venaient par vague, sans qu’elle ne puisse forcément les comprendre ou les exprimer. La musique devient un exutoire, une manière de formuler des choses enfouies en elle et qu’elle ne réussissait pas à rationnaliser. Elle commence à écrire des ébauches de chansons qui ressemblent à des poèmes. En quatre ou cinq accords, sa guitare se charge du reste. À l’âge de seize ans, elle passe par la case The Voice Kids, où l’aventure s’arrête au troisième tour. Ce qui n’est pas forcément une mauvaise nouvelle ou un échec pour celle dont les influences musicales sont plus en marge, moins formatées et mainstream que celles intronisées par cette émission on ne peut plus fourre-tout et commerciale. Le chemin de Nahas prend dès lors un tournant plus académique, plus structuré. À dix-huit ans, malgré la pression qu’elle ressent « pour aller vers une carrière plus évidente, surtout lorsqu’on grandit au Liban », elle brave ces codes – « Avec le soutien de mes parents qui ont toujours cru en moi », précise-t-elle – et intègre le conservatoire de Leeds, en Angleterre. « Au départ, je ne connaissais que Londres. J’avais mes craintes. Mais en y repensant, je me rends compte que c’est à Leeds que j’ai commencé à grandir et former The Sunkissed Child », indique la jeune artiste.
Une responsabilité de Libanaise
Sa volonté est claire : « Sortir des chansons, trouver un public. » Les obstacles, en revanche, « sont intérieurs », confie-t-elle. En ce sens, lors des trois premières années de sa formation, l’anxiété endigue beaucoup cette « perfectionniste » qui passe son temps à aller en studio et enregistrer des titres qu’elle finit par jeter à la poubelle à chaque fois qu’elle leur trouve une dissonance, un défaut. Il a donc fallu du temps à Yasmina Nahas pour s’affranchir de ces velléités de contrôle, pour réaliser qu’il faut arrêter de se poser des questions, « que la musique n’est pas une question de perfection, mais plutôt une question d’émotions. C’est une manière de raconter des histoires ». Et de poursuivre : « À 21 ans, tout d’un coup, je me suis arrêtée de chercher la chanson parfaite. » Elle se jette alors à l’eau, ou plutôt rentre dans la lumière, en présentant le 5 août son premier single, Come Round, Waste Time. L’histoire est aussi chouette que le résultat. Simple et sincère. « J’ai été voir mon producteur au mois de mai. C’était un jour ensoleillé, ce qui est vraiment rare à Londres. Et là, rien qu’à voir poindre le soleil, je me suis sentie bien moi-même. J’ai eu envie de faire une chanson joyeuse, qui célèbre l’été », raconte-t-elle. « On s’est mis à enregistrer des bribes, avec des percussions et des instruments différents. Naturellement, le refrain est né. Je n’étais pas censée sortir ce single avant le reste des titres, prévus pour octobre. Mais une fois le produit en main, on s’est dit avec mon producteur qu’on ne pouvait pas ne pas sortir cette chanson maintenant. Elle se prêtait tellement bien à l’été », poursuit Yasmina Nahas, qui passera les trois mois suivant à sculpter son titre en studio.

Come Round, Waste Time est un concentré de toutes les musiques qu’elle a en elle, des accents de hip-hop et de R’n’B qu’elle apprécie depuis son jeune âge, des influences jazz qu’elle a découvert sur le tas, en Angleterre. Et un clin d’œil oriental, « parce que j’ai une responsabilité en tant que Libanaise, celle de combattre cette image avec laquelle on nous stigmatise. Et aussi parce que ce mélange me permet de créer un son et une identité reconnaissables », explique-t-elle. Come Round, Waste Time est surtout un titre dansant, optimiste et qui appelle à la douce paresse de cette saison. Un titre qui fait du bien et donne un avant-goût de la suite prévue pour octobre. « Quand le jour de la sortie est arrivé, ce jour que j’attendais depuis toujours, ce n’était pas une finalité pour moi. Ce jour-là, je me suis dit : au boulot », conclut-elle. Et l’on attend le reste…

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