L’Obs
TeleObs
Hors Series
Agression sexuelle sur une fillette, agresseur présumé roué de …
Allemagne : des scientifiques militant pour le climat laissés …
« Le train sifflera trois fois », western à rebours
Vous prendrez bien une tasse de thé ?
Zidane, Sarkozy… Ils avaient soutenu la candidature du Qatar …
Dans un ouvrage qui se dévore comme un roman d’aventures, l’autrice et grande voyageuse Lucie Azema raconte l’histoire, tant gustative que géopolitique, de ce breuvage millénaire
Cha, chay, çay, tea, thé… La manière même de la nommer raconte les tours et détours de cette boisson nomade au cours des siècles. Découverte dans le sud de la Chine il y a plusieurs milliers d’années, elle a d’abord emprunté la célèbre route du thé et des chevaux reliant la région du Yunnan au Tibet, pour un troc de cha (« thé » en mandarin) pu-erh contre des chevaux de combat tibétains. Après la Sibérie et l’Asie centrale, les premières caisses arrivent en Europe par les Néerlandais, qui établiront des comptoirs, notamment dans la province du Fujian, dans le sud-est de la Chine, où la plante est nommée taay.
C’est de là que l’Europe occidentale a adopté cette prononciation (tea, thé). Tandis qu’en japonais, russe, hindi ou arabe, on utilise les dérivés du mandarin. « Une différence linguistique qui demeure aujourd’hui entre les premiers buveurs de thé et les puissances européennes », glisse Lucie Azema, auteure d’un livre dédié à ce breuvage, qui vient tout juste de paraître.
Grande voyageuse, la jeune femme, qui a vécu au Liban, en Inde et en Iran, a déjà signé « Les femmes aussi sont du voyage » (Flammarion), où elle replaçait celles-ci dans une forme littéraire où elles sont rares, celle des écrivains voyageurs. Lucie Azema s’est donc inspirée de Nicolas Bouvier et de son texte culte, « l’Usage du monde », pour le titre de son dernier essai, « l’Usage du thé », qui se dévore comme un roman d’aventures.
Car le périple du thé entraîne dans son sillage des nombreux personnages hauts en couleur : caravaniers téméraires, botanistes fous, espions, courtisanes… On y apprend comment l’Anglais Fortune est parvenu à voler des plants à la Chine, et que cette dernière n’hésitait pas à ajouter du bleu de Prusse aux feuilles pour donner une infusion plus foncée, prisée des Occidentaux. Nomade par nature, le breuvage se consomme pourtant dans les moments de sédentarité, ces instants de rencontres et d’échanges. Ce qui fait dire à Lucie Azema : « Ce pont entre chemins vagabonds et lieux immobiles, c’est ça, l’esprit du thé. »
La très belle photo de couverture prise par l’auteure en Ouzbékistan dans un train reliant Samarcande et Boukhara, est la promesse d’un voyage philosophique, sociologique et géopolitique, mais aussi personnel, sur la route du thé.
« L’Usage du thé. Une histoire sensible du bout du monde » 240 pages, Flammarion, 25€
Le gyokuro, considéré au Japon comme un thé de haute qualité à la saveur unique, douce, presque sucrée et à l’arôme relevé. Le sencha, plus abordable, présente une pointe d’amertume, et des notes parfumées, et est reconnu pour ses bienfaits sur la santé.
Dans les boutiques comme Palais des thés ou bien La Maison des trois thés pour les thés chinois dont les fameux pu ehr. Les salons de thé Toraya, celui du Centre culturel franco-iranien Pouya pour l’ambiance, et la pâtisserie Tomo.
-Les boutiques
Palais des Thés
palaisdesthes.com
La Maison des Trois Thés
1, rue Saint-Médard, Paris-5e
-Les salons de thé
Toraya
10 rue Saint-Florentin, Paris-1er
Le Centre Pouya
48bis, quai de Jemmapes, Paris-10e
Tomo
11, rue Chabanais, Paris-2e
