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Tesla Model 3
Tesla Model 3
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Florent Ferrière
On fait souvent deux grands reproches aux voitures électriques : l’autonomie limitée et les prix élevés. Autant être honnête : ces défauts ne sont pas encore gommés. Mais il y a des progrès notables sur ces deux domaines.
On se souvient qu’à sa naissance, la Zoé était homologuée avec 210 km d’autonomie NEDC. Désormais, elle annonce 395 km avec une norme WLTP plus sévère. C’est grâce bien sûr à une batterie bien plus grosse, passée de 22 à 52 kWh, mais le prix d’achat avec la batterie est stable.
C’est d’ailleurs l’enjeu majeur des constructeurs : trouver le bon équilibre entre l’autonomie et le prix. C’est pourquoi les nouveaux modèles sont disponibles avec plusieurs capacités de batteries, permettant aux clients de faire un choix selon leurs besoins. Ainsi, la nouvelle ID.3 existe maintenant avec trois tailles de batterie : 45, 58 et 77 kW. Ce qui donne des autonomies de 350, 425 et 542 km.
Surtout, l’automobile électrique arrive dans une nouvelle phase de son développement, avec le début de sa démocratisation. 2020 a clairement marqué un tournant. En France, les électriques ont atteint 6 % de part de marché. C’était encore moins de 2 % en 2019 ! Une envolée des ventes qui s’explique par le fait que davantage de Français se laissent convaincre et par un développement de l’offre.
Le choix a considérablement grandi au cours des derniers mois. Ce n’est bien sûr qu’un début, car les projets se multiplient. Et c’est la mise en place d’un cercle vertueux : la hausse des ventes, et donc l’effet de volume, associée aux progrès technologiques et à l’utilisation de même éléments techniques pour différents modèles, permettent de réduire les coûts de production, et donc les tarifs.
Il y a aussi l’influence de la concurrence. Prenons à nouveau en exemple la Zoé. Lors du lancement de la version restylée, Renault n’a pas fait baisser les prix de sa citadine. Certes, elle a été profondément mise à jour, avec plus d’équipements, de puissance et de technologies. Mais le Losange n’a pas cherché à baisser les tarifs alors que la base de la voiture avait sept ans. Renault s’est aligné sur la principale concurrente, la Peugeot e-208.
Mais avec un ticket d’entrée à 32 500 €, la Zoé commence à être moins intéressante si on regarde ce qui se fait au-dessus. Car dans les segments supérieurs, la guerre des prix a commencé ! Tesla a frappé fort ces derniers jours, en baissant fortement le prix de sa Model 3. La version Autonomie Standard Plus, avec 448 km, est ainsi passée de 50 990 € à 43 800 €. Mine de rien, c’est à peine plus cher qu’un Peugeot e-2008 GT, moins puissant et doté d’une autonomie moins bonne (330 km). Sur le marché premium, Mercedes a annoncé un EQA avec un peu moins de 430 km d’autonomie pour 50 000 € environ.
La même semaine, Volkswagen a lancé une ID.3 d’entrée de gamme à 33 890 €, avec 145 ch et 350 km d’autonomie. Mais la version avec 425 km a été rendue plus accessible avec une variante moins puissante, débutant à 36 390 €. Du côté des SUV, Skoda va bousculer le marché avec son Enyaq. La variante d’accès s’affiche à 35 300 €, soit moins que le Peugeot e-2008. L’autonomie est semblable mais l’Enyaq est mieux équipé et bien plus grand, puisque c’est un véhicule de 4,65 m contre 4,30 mètres. À un prix équivalent, le Skoda proposera une plus grosse batterie et donc davantage d’autonomie.
Ces tarifs restent onéreux. mais il y a toujours le bonus écologique. Cette aide reste indispensable pour permettre d’amener les prix à un niveau raisonnable. Pour ces véhicules sous 45 000 €, le bonus est de 7 000 €. Cela donne donc une ID.3 qui commence à 26 890 €, soit moins cher que la Golf 8 d’entrée de gamme, avec moteur de 110 ch. Le Skoda commence à 28 300 € et on a une Tesla Model 3 neuve pour 36 800 € !
Le bonus est toutefois amené à baisser. Dès le 1er juillet 2021, il sera de 6 000 €. Et en 2022, ce sera 5 000 €. Et vraisemblablement 4 000 € en 2023. Mais au fur et à mesure, l’effet volume et progrès technologique fera de nouveau baisser les prix de la voiture. D’ailleurs, Luca de Meo, directeur de Renault, l’a évoqué cette semaine lors d’une conférence à laquelle nous avons participé. Il a indiqué que la R5 prendra la place de la Zoé en tant que citadine électrique populaire, mais “sera positionnée en dessous en termes de prix, à la faveur de la réduction des coûts de batteries et de l’apparition de nouvelles technologies qui rendront les électriques plus accessibles”. La R5 est promise ainsi sous les 20 000 €. D’ailleurs, la Zoé pourrait devenir moins chère dès 2022 suite à l’arrivée de la Mégane-E, qui elle va s’aligner sur la Volkswagen ID.3.
Il s’agit ici d’une sélection de modèles à des prix qui deviennent raisonnables, en rapport de leur catégorie et de leurs prestations (le but n’étant pas de lister les véhicules les moins chers du marché). Pour cette sélection, afin de faire simple et clair, nous avons retenu un prix que tout le monde peut facilement avoir. C’est-à-dire que nous avons pris en compte le bonus, accordé à tous sans exception, et la remise/reprise éventuelle du constructeur.
Le prix peut évidemment être encore plus attractif grâce à la prime à la casse. Si vous mettez au rebut une voiture Crit’Air 3 (essence d’avant 2006 et diesel d’avant 2011), la prime est de 2 500 € (5 000 € pour les plus modestes).
Hyundai Kona electric
Dans la gamme Hyundai, l’Ioniq est moins chère, mais le Kona est doté d’une batterie plus grosse (64 kWh) qui donne une autonomie WLTP bien plus intéressante, avec 484 km contre 311 km sur l’Ioniq. Le bon point : le modèle vient d’être restylé, on peut donc négocier une meilleure remise sur l’ancienne version en stock… s’il en reste.
Nissan Leaf 40 kWh
Nissan est conscient que la Leaf affiche des rides face à des concurrentes plus jeunes. Sa faiblesse est toutefois une autonomie qui devient juste, avec 270 km. La marque joue donc la carte du beau rabais, ce qui permet d’avoir une compacte électrique à un prix agressif. Il y a aussi un bon équipement, avec en série dès l’Acenta la navigation, l’accès mains libres, la surveillance des angles morts.
Autant éviter le modèle d’accès 50, au prix agressif mais à l’autonomie juste. L’Enyaq 60 avec batterie 58 kWh annonce 412 km, ce qui est correct. Surtout, ce Skoda à l’équipement haut de gamme (phares Matrix, écran tactile 13 pouces, instrumentation numérique) a des prix semblables aux Peugeot e-2008 et Hyundai Kona electric, mais en étant bien plus grand et donc plus spacieux. Et on se doute qu’en concession, on pourra négocier une remise, pour faire descendre le prix vers 30 000 €.
Tesla, c’est l’effet “waouh” garanti. Et le rêve devient clairement accessible grâce à une forte chute des prix opérée en janvier. La Model 3 de base a perdu plus de 7 000 €. Et cela lui permet de profiter du bonus maximal, soit 7 000 € au lieu de 3 000 € précédemment. Résultat, le modèle s’affiche maintenant dès 36 800 € au lieu de 47 990 €, ce qui est canon. Tesla tue la concurrence !
Depuis sa refonte, fin 2019, l’e-Up affiche un très intéressant rapport prix/autonomie, puisque le véhicule a une autonomie de 260 km. Elle fait ainsi mieux que les 190 km de la Twingo, pour un prix quasiment semblable. Il y a une aide à la reprise de 1 500 € en plus du bonus (qui est lui plafonné à 27 % du prix d’achat final, donc 6 000 € ici si on prend en compte le rabais).
Volkswagen avait promis une compacte électrique au prix d’une Golf diesel. Grâce au bonus, on y est. La gamme ID.3 vient de recevoir une version de base Pure, avec 350 km d’autonomie. Mais autant monter d’un cran avec la Pure, qui elle a reçu un moteur moins puissant (145 ch, largement suffisant) avec une autonomie de 425 km. L’équipement est déjà riche (navigation, sièges chauffants, régulateur adaptatif). Et assurément, on peut déjà demander plus en remise.
En attendant la Dacia Spring
C’est l’événement de l’année sur le marché de l’électrique. La Spring sera la moins chère, avec un prix proche des 10 000 € en prenant en compte le bonus ! De quoi démocratiser la mobilité électrique. Et cela ne se fera pas au détriment de l’autonomie, puisqu’elle sera de 225 km. C’est mieux que la Twingo Electric, qui sera environ 4 000 € plus chère. Pour justifier l’écart, la Renault misera sur un équipement un peu plus fourni, de meilleures performances et une présentation moins low-cost.
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