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Voici pourquoi manger nous procure autant de plaisir – Version Femina

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S’alimenter ne consiste pas seulement à absorber des vitamines, des minéraux et des macronutriments. C’est aussi nourrir son cœur en tant que siège de nos affects et de nos émotions, créer un lien social et affectif puissant. « Manger n’est jamais juste manger », affirme d’emblée le psychanalyste Samuel Dock.
« La question de l’oralité est au cœur du sujet. Ce que l’on mange n’est pas juste de l’énergie calorifère mais c’est aussi incorporer, lier à soi », poursuit-il. Et cela commence dès la naissance, dans les rapports de bouche entre le bébé et le sein maternel. Car c’est par la bouche qu’un être humain découvre le monde et rencontre l’altérité.
« On se nourrit d’émotions, de souvenirs, de tout ce qui est “engrammé”, imprimé en nous, et la plupart du temps c’est parce qu’il y a tout ce background que nous avons du mal à être raisonnables avec la nourriture, explique la psychanalyste et auteure Catherine Grangeard . Nous, les êtres humains, naissons immatures, nous ne pouvons pas survivre seuls. C’est parce que l’on nous a nourris, donné de l’attention, que nous sommes vivants, donc la nourriture apporte de la sécurité et de l’amour. Que transmet un parent à son bébé quand il lui donne le sein ou le biberon ? Du regard, de la parole, de l’amour, de l’attention, accompagnés de vocalises de tendresse. On mange donc de l’affect, du réconfort, mais aussi du plaisir. Par exemple, les personnes âgées disent : “Je n’ai plus que ça dans la vie !” Manger est une source de jouissance. »
Pour Nathalie Dumet, psychologue clinicienne et professeure des universités, « il y a toujours la nostalgie du sein maternel (ou du biberon) qui a nourri l’individu, qui lui a permis de découvrir l’extérieur par la succion. Nous en avons tous fait l’expérience et nous la perpétuons en mangeant ».
Il y a donc toute une articulation sociale et affective derrière la question de l’alimentation. Quand la mère prend son nouveau-né dans ses bras avec tendresse pour le nourrir, quelque chose se construit chez lui. Mais se contenter de donner à manger à un enfant ne suffit pas pour en faire un être équilibré psychiquement. Quand on a eu des manques graves autour de l’oralité, on ne tient pas debout.
L’alimentation sans amour, sans tendresse, sans transmission n’est que de l’alimentation et n’est pas suffisamment nourrissante. La preuve avec ce que le psychanalyste René Spitz a nommé le syndrome de l’hospitalisme dont étaient atteints, après-guerre, les bébés des orphelinats et des pouponnières, séparés longuement de leurs parents – mais aussi les petits Roumains découverts dans des endroits similaires lors de la chute de Ceausescu, par exemple.
Victimes de carences affectives précoces, ils se laissaient littéralement mourir car s’ils recevaient à manger, ils étaient totalement privés de bras pour les câliner, d’attention, d’affection, les entraînant inexorablement vers un état dépressif. « Il y a la trace des premiers soins qui se réactualise dans le rapport à l’alimentation. On y est toujours sensible tout au long de sa vie », rappelle Samuel Dock, ce qui peut, en partie, donner un début de compréhension des troubles alimentaires (anorexie, boulimie…).
Mais souvent, cette bonne odeur qui sort du four et vient chatouiller les narines, c’est celle de l’amour, bien sûr ! On témoigne du sien en mettant les petits plats dans les grands. On dit « je t’aime » à son enfant avec une pile de crêpes quand il rentre de l’école, à son amoureux(se) en lui concoctant un confit de canard, à ses amis en leur préparant une bonne raclette.
Ces mets d’amour se savourent d’autant plus qu’ils s’accompagneront d’une belle déclaration verbale, car les mets ne peuvent pas remplacer les mots, affirme Nathalie Dumet : « Il est important de nommer ce qui nous anime aussi. Bien sûr, le partage sensoriel est important, mais il est plus nourrissant si l’on peut aussi dire “je t’aime” en paroles. De même, il est préférable d’exprimer sa colère plutôt que de la ravaler, ou de pleurer au lieu de s’empiffrer, pour ne pas tomber dans les troubles alimentaires. » Si l’alimentation est bien un langage à travers lequel l’hôte et les convives s’expriment, rien ne remplacera jamais la parole.
Manger donne le goût des autres, une saveur exquise dont on a du mal à se passer, comme en atteste notre récente expérience du confinement. Peu importe ce que l’on met dans l’assiette : « Ce qui compte le plus, c’est le relationnel autour de la table, c’est cela qui nourrit vraiment l’individu », selon Catherine Grangeard, positivement ou négativement.
Bien sûr, il n’est pas rare de noter, chez les personnes qui n’aiment pas manger, que leur aversion peut être liée à des parents qui se disputaient systématiquement entre la poire et le fromage. Le vrai cordon-bleu est bien celui qui sait donner tous les échanges affectifs nourrissants, et pas la peine de sortir de Top Chef pour le devenir. Une dînette entre copines est capable de remonter le moral comme une comédie romantique. On peut y rire, y pleurer, parler vraiment ou dire des bêtises, se régaler au sens gustatif mais aussi psychologique. Ce condensé de vie de quatre ou cinq heures est prompt à rallumer la flamme intérieure que l’on croyait éteinte en sonnant à la porte.
« Manger n’est pas consommer mais se restaurer. Dans l’Antiquité grecque, on disait d’ailleurs “plaisir, bienêtre, santé” et on ne pouvait pas inverser l’ordre. La cuisine, c’est de l’intime. Quand je prépare à manger à quelqu’un, un lien de confiance s’installe et ça me procure toujours beaucoup d’émotion. En plus, on donne de la mémoire à de l’éphémère. On doit avoir de la créativité pour apporter du relief et des saveurs qui vont se fixer dans la mémoire du convive. La cuisine est holistique, globale, ce n’est pas une science exacte. L’environnement, le lieu où vous êtes, la personne qui vous reçoit sont des marqueurs forts de la dégustation. Il est important de lever le nez au-dessus de la casserole et de dire que tout n’est pas une histoire de recette, comme l’a écrit le chef Alain Chapel, mais de produits, de terroir, de famille, d’amitié, de tout ce qui va créer de l’émotion. L’affection, la générosité sont peut-être les ingrédients secrets ! Quand un plat est préparé sans amour ni envie de partage, il reste sur l’estomac. En Asie, on dit que la cuisine, ça se regarde, ça se médite et ça se mange. L’idée est de donner envie à des gens en vie. », explique Thierry Marx, cuisinier et codirecteur de la publication du magazine Bon.
Certains plats sont liés, dans la mémoire familiale, à une personne en particulier. « Dans le fait de manger, il y a cette articulation entre plaisir, mémoire et transmission. Les saveurs ressuscitent les souvenirs », rappelle Samuel Dock. Comme en témoigne Violette, bec fin de 50 ans : « Je cuisine le plus souvent possible dans la cocotte en fonte orange sans âge de ma mère disparue. C’est un peu comme si elle était à table avec nous, avec mes amis, que je lui faisais partager un bon moment de convivialité. Je pense à elle dès que j’utilise cette sauteuse. J’ai remarqué aussi que je souriais toujours en la sortant du placard ; mon sourire s’adresse à elle. C’est vraiment ma façon toute personnelle de penser à ma mère, comme un tête-à-tête qui ne regarde qu’elle et moi. A la fois je convoque sa présence mais aussi mes souvenirs gustatifs, quand elle m’avait préparé un bon ragoût de collier de mouton dans cette marmite alors que je rentrais tard de la fac. Il y a tout ça dans les repas, et je suis bien consciente que ça atténue momentanément le manque et que c’est aussi une façon de ne jamais l’oublier, car même très abîmée, je ne me séparerai jamais de cette cocotte. »
Alors pourquoi justement, quand on essaie de refaire le même bœuf bourguignon que celui de sa grand-mère – qui, pourtant, nous a donné sa recette personnelle –, celui-ci n’aura-t-il jamais la même saveur ? Tout simplement parce qu’il lui manque l’essentiel : la pincée d’amour que l’on avalait à chaque fois qu’elle nous le servait. Ça, c’est impossible à reproduire, même avec le meilleur cuisinier. Nathalie Dumet le confirme : « Le vécu affectif est décisif dans la façon d’éprouver l’expérience culinaire, gastronomique. » En revanche, se procurer des plaisirs à travers une expérience en cuisine permet de se remémorer des tas de souvenirs. C’est aussi à l’œuvre lorsque l’on se souvient toute sa vie du moelleux d’un cake concocté par un oncle, une tendresse gustative qui est venue remplacer celle de ses parents, partis en week-end en amoureux. En en ingurgitant une part, c’est aussi une part de ses géniteurs que l’on intériorise et qui confère à ce gâteau un goût unique. A chacun sa madeleine de Proust, pleine de réminiscences plus ou moins heureuses.
Pour Juliette, 45 ans, c’est une évidence : « Pour moi, manger est l’un des grands plaisirs de la vie. Je suis divorcée et, même lorsque je ne suis pas avec mes enfants, je cuisine pour moi toute seule. Quand je me mets à table, j’ai envie d’avoir quelque chose de beau et de bon dans mon assiette. C’est réconfortant, une manière de me faire du bien, en achetant des produits de qualité. Peut-être que je fais pour moi ce que les autres n’ont pas fait. Ma mère est morte alors que j’étais ado et, très vite, je me suis dit qu’il fallait que j’apprenne à cuisiner. Je me suis tournée vers des femmes de ma famille qui m’ont transmis leurs recettes. Quelque part, j’ai dû vouloir pallier cette absence nourricière et nourrissante. Je réalise les recettes de ma mère pour les faire perdurer, mais aussi pour poursuivre mon lien avec elle. » Cette restauration « prompte à remettre droit la colonne vertébrale de l’identité », selon Samuel Dock, est aussi à l’œuvre quand on est repu d’échanges et de partage, de chaleur humaine, de rires, de bienveillance. « On colmate ainsi, même le temps d’un dîner, les brèches primitives laissées par les manques. De quoi trouver un lest de confiance suffisant en soi pour pouvoir cheminer vers le monde », explique le psychanalyste. Bien sûr, quand on dîne, on remet du carburant dans la machine pour créer, œuvrer, parler, échanger, sus-citer de la vie, se faire plaisir. La convivialité autour de la table permet de se sentir bien dans son assiette. Pour Nathalie Dumet, « c’est un moment de vie ensemble nourrissant psychoaffectivement. Manger donne du sens à la vie, le plaisir sensoriel est essentiel. Pour une bonne partie des gens, c’est restaurateur, et pas seulement physiquement. Psychiquement aussi ».
« Cuisiner, écrire des chansons ou un scénario comportent, pour moi, les mêmes ingrédients affectifs. A chaque fois, j’y glisse quelque chose de très intime. Je pense, par exemple, avoir fait un film comme j’invite à dîner : le premier jour de tournage, j’ai préparé des makrouts. Quand je fais à manger, j’offre mon cœur. Je cuisine avec mes souvenirs anciens ou récents pour retrouver des sensations. C’est comme si j’essayais de les raconter à mes amis. Il y en a qui aiment la vie au lit, moi, j’aime la vie à table ! Dans ma famille, on fait à manger aux autres pour dire que l’on s’aime car on est pudiques. Chez nous, tout se dit autour d’un repas. C’est bien de manger ensemble quand on a quelque chose de difficile à annoncer, ça arrondit les angles et les ventres. C’est plus doux. Mon lien à la cuisine est très connecté à mon état d’esprit. Plus jeune, je n’arrivais pas à avoir d’enfant ; j’étais obsédée par la cuisine, et je crois que je remplissais le ventre des autres car je n’avais qu’un seul rêve : remplir le mien. Puis, j’ai eu deux filles et le papa est parti. Je n’ai alors plus été capable de cuire un œuf. Mais c’est revenu avec le moral. », raconte Aurélie Saada, chanteuse du duo Brigitte et réalisatrice du film Rose.
Finalement, on en vient à entendre différemment l’expression « savoir recevoir ». Elle résonne non plus uniquement dans le sens old school que lui donnait Nadine de Rothschild – une table élégante, de bonnes manières, des mets raffinés –, mais comme savoir recevoir ce que les autres ont à nous donner, les accueillir, les mettre à l’aise. Pour Samuel Dock, pas de doute : « Savoir recevoir, c’est savoir donner et contre-donner (tel que le définit l’anthropologue Marcel Mauss, c’est-à-dire donner-recevoir et rendre), faire preuve d’empathie et d’identification, dresser un décor qui permet de se sentir suffisamment enveloppé et contenu, soutenu, sécurisé, mais jamais écrasé. Sinon, recevoir peut être une construction totalement artificielle et vaine qui place l’énergie libidinale au mauvais endroit, à savoir sur le décorum, alors que ce qui compte, c’est le lien, le moment que l’on passe ensemble, la parole. Sans âme, sans psyché, recevoir n’est qu’un décorum où l’on peut se sentir mal, car on considère que l’on ne pourra jamais rendre à l’hôte ce u’il attend. Lui-même étant forcément éçu, mélancolique, car il perd cet objet déal qu’il avait construit. Mais lorsque e don et le contre-don sont possibles, lors on se nourrit de cet instant. » A ce moment-là, « on peut même se sentir éternel, rappelle Catherine Grangeard, on onjure la mort par ce partage du repas t on devient un super-héros de la fourchette ». On nourrit son appétit de vivre : a faim plutôt que la fin, n’est-ce pas jus-ement ce qui anime tout bon vivant ?
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« Manger, c’est mon métier, une obligation professionnelle. C’est aussi un sentiment de plénitude, de bien-être qui allume des lumières dans la tête et propose une vision panoramique du monde. En voyage, y compris dans nos régions, quand on tombe sur un plat inédit, il y a cet effet épiphanique de la révélation. Quand on prend la cuisine comme un outil d’exploration de la vie, on est alors confronté à un moment d’éternité. La nourriture terrestre devient une nourriture spirituelle. Ces instants sont multisensoriels, sollicitent la bouche, l’œil, l’odorat, et nous font nous sentir très vivants. Pendant le confinement, on a tous constaté le rôle régénérant de préparer des plats. Depuis quelque temps, on voit revenir plus que jamais les gâteaux traditionnels, comme s’il y avait quelque chose de très rassurant dans le fait de reprendre contact avec ses sens. Manger, c’est se faire de gros câlins à soi-même. Ma mère, qui était agrégée d’histoire, s’est toujours servie de sa passion de la cuisine comme d’un champ de découvertes, enchaînant les petites leçons de choses pour chaque produit. Son affection passait par là. Pour moi, la cuisine a été une langue maternelle, puis elle est devenue ma langue quotidienne, y compris avec ma femme. », explique François-régis Gaudry, critique gastronomique.

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