Le prolapsus est la descente d’un organe par un orifice. Cette pathologie touche essentiellement les femmes. Extrêmement rare chez l’homme, il s’agit alors d’un prolapsus rectal : descente du rectum vers l’anus. Chez la femme, le prolapsus dit génital est la descente des organes pelviens vers l’entrée du vagin.
Cela se produit lorsque les muscles du périnée sont fragilisés. Les organes concernés sont : la vessie (cystocèle), le rectum (rectocèle) et l’utérus (hystérocèle). Quatre stades sont identifiés dans cette pathologie. Le premier stade est une localisation intravaginale. Il s’agit d’une légère descente d’un ou plusieurs organes dans le vagin. Dans le deuxième stade, l’organe effleure la vulve. Au troisième stade, l’organe se situe à l’orifice vulvaire. Et dans le dernier stade, l’organe sort à l’extérieur du vagin.
Les mots « descente d’organes » sont impressionnants, mais rassurez-vous, le prolapsus ne présente pas de risque vital. Le prolapsus occasionne une gêne physique qui peut être modérée ou vraiment importante. Vous avez une sensation de pesanteur, de corps étranger au niveau du bas-ventre, ou l’impression d’avoir une boule au niveau de la vulve ? Voici quelques réponses. Bien entendu, en l’apparition de symptômes, faites appel à votre médecin.
Le prolapsus peut provoquer des douleurs d’intensité variable, mais peut être indolore. D’autres symptômes peuvent être associés :
Le prolapsus est une pathologie qui altère significativement la qualité de vie. Provoquant gêne, douleurs au quotidien, elle limite la femme dans ses activités. Outre l’inconfort, vivre avec un prolapsus est éprouvant moralement. Les troubles peuvent entamer l’estime de soi. Ils sont source d’angoisse, d’isolement, de dépression. Comment être soulagée ?
Savez-vous que vous sollicitez votre périnée au quotidien ? Lorsque vous êtes assise, lorsque vous vous baissez, que vous portez une charge même légère, que vous toussez, que vous attrapez une chose en hauteur. Autant de mouvements qui peuvent mettre à mal votre périnée. La descente d’un organe survient en présence de plusieurs facteurs aggravants. L’âge (souvent vers la ménopause), plusieurs grossesses, un accouchement traumatique (forceps, déchirure du périnée), le surpoids, certains sports pratiqués très souvent, le port régulier de lourdes charges affaiblissent votre périnée.
Renforcez les muscles de votre plancher pelvien ! L’objectif : muscler le périnée. Ceci afin de limiter l’aggravation des troubles, non dans le but de remonter un organe. Avant une grossesse, lors de la préparation à l’accouchement, la sage-femme vous montrera des exercices pour préserver votre périnée. Après l’accouchement, ne négligez pas les séances de rééducation périnéale. Autre moyen non invasif de soulager un prolapsus : la mise en place d’un pessaire. Ce dispositif amovible, prescrit par un professionnel de santé, rond ou carré, dans le vagin, soutient le plancher pelvien. Cela diminue significativement les symptômes.
Comme évoqué, l’un des facteurs de survenue d’une descente d’organes est le surpoids. L’excès pondéral est une charge supplémentaire rajoutée sur le plancher pelvien. Un autre facteur de risque est la constipation chronique. En effet, l’effort produit lors de ce trouble intestinal engendre une pression importante sur les muscles du périnée.
Une alimentation équilibrée, riche en fibres, riche en eau, favorise le transit et permet de garder un poids idéal. Toutefois, un changement d’alimentation n’est pas toujours simple. Votre médecin ou un autre professionnel vous aidera à la prise en main d’un nouveau régime. Une meilleure santé garantit une meilleure qualité de vie. Mieux vivre avec un prolapsus est chose possible, sans passer nécessairement par la chirurgie s’il est peu évolué.
Certains sports provoquent des micro-impacts au niveau de la zone pelvienne. Il s’agit d’exercices comprenant des sauts, tels que l’équitation, la course, la Zumba, le volley, etc. S’ils sont pratiqués de façon intensive, ils induisent alors une perte de tonicité du plancher pelvien. Bien entendu, il n’est pas question de vous priver d’exercice physique. Afin de mieux vivre avec un prolapsus, adaptez votre pratique sportive. Préférez des activités douces ou des exercices de renforcement musculaire. Ce sont par exemple le pilates, la natation, la gym douce.
Les animateurs sportifs peuvent vous accompagner dans la gestion de l’effort. Une autre pratique pour soulager les troubles et préserver le plancher pelvien est l’hygiène posturale. Adopter de bonnes positions lors des différents mouvements de la vie quotidienne est important pour mieux vivre avec un prolapsus. Les professionnels, tels que les kinésithérapeutes ou les physiothérapeutes, vous conseillent et vous aident à conserver vos capacités physiques. Apprendre le bon mouvement vous procure une plus grande liberté.
Dans cette pathologie, les muscles du périnée fragilisés ne jouent plus leur rôle de maintien des organes qui descendent alors vers l’orifice du vagin. Mesdames, musclez donc votre périnée !
Comment freiner un prolapsus génital et diminuer les symptômes ?
En cas de descente, pour de nombreuses patientes, l’opération n’est pas nécessaire sauf en cas de de symptômes très handicapants ou après échec de la rééducation et du port d’un pessaire. Le traitement d’une descente d’organes modérée n’est pas de remonter les organes, mais de freiner l’évolution de la pathologie. L’un des objectifs est de limiter la pression exercée au niveau de la zone périnéale et l’effet de pesanteur. Cela passe par un réapprentissage des bonnes postures du quotidien. En cas de constipation ou de surpoids associé, il faudra repenser vos habitudes alimentaires.
Autre axe pour freiner la descente d’un organe : renforcer la sangle musculaire. Cela passe par la rééducation périnéale, pratiquée par une sage-femme ou un kinésithérapeute. Un dispositif médical peut également être envisagé. Le pessaire, prescrit par un professionnel de santé, permet dans la plupart des cas, la reprise d’une vie quasi normale. Petit instrument rond ou carré, la patiente l’introduit dans le vagin tel un tampon hygiénique. Une fois mis en place, le pessaire soutient les muscles du plancher pelvien et diminue les symptômes. Pour tonifier également les muscles, des œstrogènes, déficitaires lors de la ménopause, peuvent être prescrits en ovule ou en crème locale.
Quels sont les risques d’un prolapsus génital sur la santé des patientes ?
Contrairement aux idées reçues, lors de la descente d’un organe, la vie de la femme n’est pas en danger. Cependant, les troubles ressentis peuvent être invalidants et atteindre la santé psychologique.
Sur le plan physique, le risque majeur est la nécessité éventuelle d’une intervention chirurgicale. Mais l’opération ne concerne pas toutes les femmes atteintes de prolapsus. Par contre, l’élément commun chez les femmes confrontées à cette pathologie est la perte de confiance en soi. De ce fait, la femme va limiter ses activités. Cela peut impliquer une désocialisation progressive. Le risque de dépression et d’isolement est important. Vivre avec un prolapsus c’est surtout ne pas rester seul avec la maladie.
Vivre avec un prolapsus : la vessie peut-elle tomber ?
La vessie est un organe qui peut être concerné par le prolapsus. On parle alors d’une cystocèle. Les deux autres organes pouvant être impactés dans la descente d’organes sont l’utérus et le rectum. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la descente de la vessie ne va pas systématiquement entraîner de fuites urinaires. En revanche, les autres symptômes peuvent être présents.
Vivre avec un prolapsus génital : quand faut-il penser à la chirurgie ?
Comme expliqué, l’intervention chirurgicale n’est pas toujours nécessaire en cas de prolapsus. Une patiente peut vivre avec un prolapsus sans subir d’opération si les symptômes sont soulagés par d’autres méthodes. L’intervention est proposée par les professionnels de santé lorsque le prolapsus est extériorisé ou quand l’impact sur la qualité de vie est beaucoup trop important. L’opération se fait par voie cœlioscopie (par une petite ouverture de la paroi de l’abdomen). Une bandelette, fixée aux ligaments de la patiente, remonte et soutient l’organe concerné. Les muscles du périnée sont alors moins sollicités.
Le traitement chirurgical signe la disparition des troubles. La femme retrouve une qualité de vie. Il existe néanmoins un léger risque de réapparition de ces derniers. À ce jour, les autres techniques d’intervention (vaginale ou par laparotomie) et l’utilisation de prothèses sont mises en suspens en France en attente d’études complémentaires. Votre médecin vous conseille et propose le traitement adapté à votre situation et à vos symptômes. Pour aller plus loin sur le thème « vivre avec un prolapsus » : un document de la Haute autorité de santé est consacré au prolapsus génital.