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Forum panafricain pour la culture de la paix
La mise à disposition du public de l’information est un élément clé de l’engagement de l’UNESCO en matière de transparence et de responsabilité.
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Histoire
Hebatu Numbu est professeure d’anglais dans un lycée de Walewale, au Ghana. Elle fait partie des 413 enseignants du premier et du second cycle du secondaire à travers le pays qui ont bénéficié de la formation pilote de l’UNESCO sur l’enseignement à distance en situation d’urgence. À l’issue de quatre modules hybrides de trois jours co-organisés par le Ministère de l’éducation et l’Association nationale des enseignants du Ghana (GNAT), le cours d’enseignement à distance en situation d’urgence sera prochainement publié sur la plate-forme Imagine Learning et pourrait atteindre jusqu’à 15 000 enseignants du pays.
« Après avoir reçu l’invitation à l’atelier, je me suis demandé en quoi consistaient exactement les technologies d’enseignement à distance en situation d’urgence. Je pensais apprendre à faire mon plan de cours et à enseigner à distance pendant des situations de crise. À présent, je sais qu’il n’y a pas besoin d’attendre une crise pour enseigner en ligne à mes élèves, créer une classe sur Moodle ou organiser un cours via Zoom», affirme Hebatu Numbu, professeure d’anglais dans un lycée de Walewale (Ghana)
La formation pilote d’enseignement à distance en situation d’urgence est l’une des principales activités du projet « Transformer l’éducation en Afrique grâce aux TIC » mis en place dans le cadre du partenariat entre le Fonds-en-dépôt coréen (KFIT) et l’UNESCO – une initiative qui encourage le développement humain et social dans les pays africains grâce à l’utilisation des technologies de l’information et des communications (TIC) au service de l’éducation. Avec la Côte d’Ivoire et le Sénégal, le Ghana figure parmi les bénéficiaires de la deuxième phase du projet.
Cette initiative cadre parfaitement avec l’Appel à l’action sur l’apprentissage numérique public de qualité pour tous, lancé par le Secrétaire général de l’ONU António Guterres lors de l’édition 2022 du Sommet sur la transformation de l’éducation, et en particulier avec l’engagement à « renforcer les capacités de tous les enseignants et du personnel éducatif concerné afin qu’ils puissent exploiter la puissance des ressources numériques pour aider leurs élèves à apprendre ». Au Ghana, plusieurs actions ont déjà été menées afin d’améliorer la qualité et la coordination des TIC dans les programmes de formation initiale et continue des enseignants et des éducateurs. Plus précisément, le projet a permis la localisation du Référentiel de compétences TIC pour les enseignants publié par l’UNESCO, ainsi que la réalisation d’un état des lieux des programmes d’enseignement des TIC existants et d’une analyse des écarts de compétences à destination des enseignants. Pour faire en sorte que le projet touche un public plus large et s’inscrive dans la durée, des discussions sont en cours avec le Conseil national de l’enseignement et d’autres plates-formes d’enseignants afin de proposer le cours d’enseignement à distance en situation d’urgence aux futurs enseignants et aux enseignants en poste ghanéens.
Le programme du cours d’enseignement à distance en situation d’urgence a été conçu pour les enseignants étant peu ou pas familiarisés avec les TIC, et vise à les doter des compétences et des connaissances nécessaires pour intégrer ces technologies à leurs pratiques pédagogiques, en temps normal comme en situation de crise. Le programme se compose de 11 unités : maîtriser les fonctions de base du matériel et des périphériques, mettre la technologie au service de l’évaluation, utiliser les réseaux sociaux pour communiquer, rechercher des ressources pédagogiques numériques et jauger leur qualité, etc. Les enseignants qui achèvent le cours sont non seulement capables de passer sans accroc à l’apprentissage en ligne si nécessaire, mais aussi de tirer parti du potentiel des technologies pour améliorer les pratiques d’enseignement et d’apprentissage en classe.
Plus d’un an après avoir suivi la formation de l’UNESCO sur l’enseignement à distance en situation d’urgence, Hebatu a en effet réussi à se détacher de son ancienne méthode d’enseignement reposant sur « les cahiers et le tableau blanc » pour intégrer de nouvelles pratiques apprises à cette occasion. « Enseigner à mes élèves est devenu plus facile, rapide et intéressant grâce aux supports audio et vidéo. Au lieu d’écrire les sons consonnes et voyelles sur le tableau, puis de les prononcer à mes élèves, je passe un enregistrement avec mon ordinateur portable, des enceintes et un projecteur. En plus de lire des pièces de théâtre au programme de littérature, nous pouvons regarder leur adaptation cinématographique, ce qui permet à mes élèves de mieux comprendre. J’ai également pu leur apprendre à utiliser un moteur de recherche pour trouver des informations importantes. »
En outre, la formation s’est avérée utile à Hebatu pour préparer ses plans de cours : « Grâce à l’UNESCO, je peux désormais m’acquitter de cette tâche sur Excel. Je peux aussi illustrer certains de mes cours avec un diaporama, alors qu’auparavant je maniais difficilement Power Point »
D’un point de vue personnel, grâce à la formation de l’UNESCO, Hebatu a reçu des conseils utiles qui lui servent en dehors de sa classe : « J’organise des appels via Zoom avec ma famille et j’ai appris à mes proches à utiliser le logiciel. Maintenant, nos appels familiaux sont bien plus simples. »
Lorsque le cours d’enseignement à distance en situation d’urgence sera mis à disposition sur la plate-forme Imagine Learning, à l’instar d’Hebatu, de nombreux autres enseignants ghanéens devraient pouvoir consolider leurs compétences numériques, améliorer leurs pratiques pédagogiques et transformer l’éducation pour leurs apprenants.