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L'individu de 69 ans est accusé d'un meurtre prémédité resté inexpliqué durant près de 30 ans à Toronto
La photo de l’accusé, Charles Mustard, avait été présentée à la presse peu après son arrestation, en octobre 2018.
Photo : AVEC L’AUTORISATION DE LA POLICE DE TORONTO
À Toronto, la défense d'un individu accusé d'un meurtre commis il y a 30 ans a tenté tant bien que mal mercredi de discréditer une experte de la Couronne en analyse d'ADN. Charles Mustard est accusé du meurtre prémédité de Barbara Brodkin en 1993 dans la métropole. Son ADN avait finalement permis de l'appréhender en 2018.
Le procès a pour l'instant montré que les traces d'ADN du meurtrier ont été retrouvées sous les ongles de la victime de 41 ans, qui vendait de la marijuana pour arrondir ses fins de mois.
Procès de Charles Mustard : ADN retrouvé sous les ongles de la victime, selon la Couronne
La Couronne accuse Charles Mustard d'avoir tué Barbara Brodkin pour lui voler de la drogue et une somme d'argent indéterminée dans le placard de sa chambre d'appartement entre le 18 et 19 mars 1993.
Selon la Couronne, l'accusé était l'un des clients irréguliers de la victime et ils se sont battus avant qu'il ne la poignarde à mort au thorax.
Mme Brodkin s'est si bien défendue, selon les procureures, qu'elle a griffé son assaillant au visage, si bien que du sang et d'autres traces d'ADN ont été récupérés à l'époque sous ses ongles.
Barbara Brodkin a été retrouvée morte dans son appartement le 19 mars 1993. Elle avait 41 ans à l’époque.
Photo : Police de Toronto
La science en matière d'analyse d'ADN était toutefois alors encore peu fiable pour identifier si tôt un suspect, malgré des prélèvements d'ADN en 1993 et en 1995.
Le meurtre restera donc inexpliqué durant 25 ans, jusqu'en 2018, lorsque l'accusé a été arrêté.
Une analyste médico-légale de la Couronne, Jennifer McLean, assure que les traces d'ADN prélevées en 1993 sont bien celles du meurtrier, mais elle ne peut confirmer s'il s'agit de morceaux de peau ou de salive.
Mme McLean, qui travaille au Centre des sciences judiciaires de Toronto, précise toutefois que le sang est bien celui de la victime.
La Couronne et la défense refusent toutefois d'expliquer à la cour la façon dont l'ADN de l'accusé a été prélevé il y a quatre ans dans le but de faire des comparaisons avec les échantillons d'ADN récupérés en 1993.
En aparté, à l'extérieur de la salle d'audience, la procureure Karen Simone et l'avocat Bob Richardson confirment à Radio-Canada qu'il a fallu forcément acquérir à partir de 2018 l'ADN de l'accusé pour être en mesure de faire des comparaisons d'ADN.
Ils refusent toutefois de dire si l'accusé s'est volontairement soumis à un prélèvement de salive. Ils ajoutent que cet aspect n'est pas important et que cela ne fait pas partie des plaidoiries.
L’accusé Charles Mustard (à gauche) avec son avocat Bob Richardson. La procureure Karen Simone présente son réquisitoire au juge Brian O’Marra.
Photo : Radio-Canada / Pam Davies
La première journée du procès a permis d'apprendre que la police de Toronto avait organisé en octobre 2018 une fausse conférence de presse au sujet de Barbara Brodkin dans l'atrium de son quartier général de la rue College.
Une vidéo sans son de l'événement montre d'ailleurs l'accusé déambuler dans l'atrium durant de longues minutes devant les pancartes géantes de la victime.
Deux policiers habillés en civils l'arrêtent alors pour lui faire la conversation et échanger des formulaires. Il est possible que les empreintes digitales de Charles Mustard aient alors été prélevées à ce moment à son insu.
De retour dans le prétoire après la pause, Jennifer McLean affirme à la barre des témoins que de nombreuses molécules biologiques ont été décelées sous neuf des dix ongles de la victime. 80 % de l'ADN n'appartenait pas à Barbara Brodkin, mais bien à un homme
, explique-t-elle en précisant que la main droite en contenait plus que la main gauche.
Charles Mustard à la droite de son avocat, Bob Richardson (détail).
Photo : Radio-Canada / Pam Davies
Mme McLean ajoute qu'un transfert majeur d'ADN de ce type est très rare à trouver sur le corps d'une victime et qu'il ne se produit que lorsqu'il y a eu un contact physique étroit avec un individu ou ses fluides corporels, comme du sang, de la salive, du mucus nasal ou du sperme.Il n'existe qu'une possibilité sur un billion pour que l'ADN de l'homme inconnu ne soit pas celui de l'accusé
, poursuit-elle.
Autrement dit, les possibilités que l'ADN appartienne à un autre homme sans aucun lien avec l'accusé sont infinitésimales.
L'experte souligne que la probabilité que l'ADN d'un donateur (le meurtrier, NDLR) soit transféré directement à un receveur (la victime, NDLR) augmente au fur et à mesure qu'une force physique s'accentue entre deux individus.
Elle ajoute que des égratignures au visage ou sur le corps peuvent laisser des traces d'ADN sur une victime.
Dans son contre-interrogatoire, la défense laisse entendre que la victime a pu voir d'autres hommes que son client avant sa mort ou qu’elle s'est lavé les mains après les avoir rencontrés ou encore que l'ADN du donateur a pu être indirectement transféré par le partage d'un joint ou d'une cigarette.
Mme McLean reconnaît que l'ADN peut disparaître au lavage ou qu'il est possible que l'ADN ait été transféré par une tierce personne, qui était en contact avec le donateur et le receveur lors d'un échange de cigarette.
Elle ajoute que l’identification devient plus difficile si l’ADN de l’inconnu était sous les ongles de la victime depuis plus de 24 h, à plus forte raison si la victime s'est adonnée, à ce moment-là, à des activités quotidiennes comme la douche, le lavage de la vaisselle, une manucure…
Elle souligne en outre que l'ADN est plus facile à transférer d'un donateur vers un receveur lorsqu'il est frais. C'est comme la peinture sur un mur, si vous frôlez la paroi lorsqu'elle est encore fraîche, vous vous en mettrez davantage sur vos vêtements que lorsqu'elle est presque sèche
, dit-elle.
Me Richardson lui demande si l'ADN peut être transféré sans l'application d'aucune force, mais par frôlement seulement. Oui, c'est une possibilité,
répond-elle.
Le corridor menant à l’appartement de la victime situé au 155 de la rue Balliol à Toronto.
Photo : Radio-Canada / (archives CBC)
Dans son droit de réplique, la Couronne a écarté d'emblée le fils de 6 ans de la victime qui vivait avec elle à l'époque.
Il est donc impossible selon la procureure Simone que l'ADN de l'inconnu masculin retrouvé sous les ongles de la victime appartienne à son petit garçon.
Me Simone ajoute ensuite que les mégots retrouvés dans leur appartement démontrent par ailleurs que Barbara Brodkin n'a grillé une cigarette avec aucun homme 24 h avant sa mort, ce qui sous-entend qu'elle n'a vu aucun homme autre que l'accusé la nuit du meurtre.
On comprend que Charles Mustard ne fumait pas à l'époque ou qu'il n'a pas fumé en présence de la victime.
La Couronne précise que même les mégots découverts le matin du 19 mars 1993 dans la cage d'escaliers de l'immeuble de Mme Brodkin étaient couverts de l'ADN d'une femme seulement.
Elle rappelle enfin que l'ADN de l'accusé a été retrouvé sur les deux mains de la victime et non sur une seule, ce qui écarterait alors l'explication de l'échange d'une cigarette ou d'un joint d'une main d'homme à une main de femme.
Le recours à la généalogie génétique : une arme à double tranchant
Le procès se poursuit jeudi.
La défense n'a pas encore fait savoir à la cour si elle comptait appeler des personnes à la barre des témoins.
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