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WASHINGTON: Les autorités américaines et allemandes ont annoncé jeudi le démantèlement d’un des principaux réseaux d’attaques au rançongiciel au monde, baptisé “Hive”, accusé d’avoir pris pour cible quelque 1 500 entités dans 80 pays.
“La nuit dernière, le ministère de la Justice a démantelé un réseau international de rançongiciel qui a extorqué ou tenté d’extorquer des millions de dollars à ses victimes”, a déclaré le ministre Merrick Garland lors d’une conférence de presse à Washington.
Les serveurs du groupe ont été saisis et la police fédérale a pris le contrôle de son site sur le “darkweb”, la partie d’internet non référencée par les navigateurs classiques, a-t-il précisé.
L’opération a été menée en coordination avec les forces de police allemande et néerlandaise, ainsi qu’Europol, a ajouté le directeur de la police fédérale américaine (FBI) Christopher Wray.
Détecté pour la première fois en juin 2021, le groupe criminel Hive est accusé d’avoir collecté plus de 100 millions de dollars de rançon.
Après s’être infiltrés dans un système informatique, les pirates au rançongiciel cryptent les données des entreprises et exigent un paiement pour les débloquer.
Selon des firmes spécialisés en cybersécurité, le rançongiciel de Hive, ou “ransomware” en anglais, a été déployé contre des hôpitaux américains, la chaîne allemande de magasins d’électronique Telemarkt ou encore le géant indien Tata.
« Hacké les hackeurs »
En juin, le FBI avait réussi à pénétrer dans les réseaux de Hive et avait récupéré sa clé de chiffrement, qu’elle a offerte aux victimes dans le monde entier les mois suivants, leur permettant d’éviter de payer 130 millions de dollars de rançons, a précisé Christopher Wray.
La police fédérale avait également distribué des copies de cette clé aux anciennes victimes de Hive pour qu’elles récupèrent intégralement leurs données.
“Malheureusement, au cours de ces sept mois, nous avons découvert que seules 20% des victimes de Hive avaient alerté la police”, a déploré le chef du FBI en appelant toutes les entreprises et entités à contacter au plus vite ses agents en cas d’attaque.
Le parquet de Stuttgart, en Allemagne, a précisé dans un communiqué que l’opération, baptisée “Dawnbreaker”, trouvait sa source dans une enquête ouverte par ses services après des attaques contre des entreprises de la région. Celles-ci n’ont toutefois “pas cédé au chantage et ont informé les autorités”, a-t-il ajouté.
“Une fois de plus, il s’est avéré qu’une coopération intense et mutuelle de confiance par-delà les frontières et les continents est la clé d’une lutte efficace contre la grande cybercriminalité”, a déclaré Udo Vogel, le chef de la police de Reutlingen (sud-ouest de l’Allemagne), cité dans le communiqué.
“On a hacké les hackeurs”, a pour sa part déclaré la numéro 2 du ministère américain de la Justice, Lisa Monaco. “Pendant des mois, on a aidé les victimes à lutter contre leurs agresseurs et on a privé le réseau de ses profits criminels”, a-t-elle déclaré.
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KINSHANA: Au regard du fort engament historique de l’Église catholique dans la politique en République démocratique du Congo, les Congolais espèrent du pape, attendu le 31 janvier à Kinshasa, un message pour des élections vraiment démocratiques.
La prochaine présidentielle est prévue le 20 décembre de cette année. L’actuel chef de l’État, Félix Tshisekedi, qui a succédé à Joseph Kabila après des élections controversées organisées fin 2018, sera candidat à sa succession.
“Le pape va sûrement dire un mot pour inciter les acteurs politiques à bien organiser les élections”, espère Adolphine Mulanga, étudiante kinoise de 21 ans. “Peut-être qu’il peut apporter des conseils pour leur bon déroulement”, déclare aussi à l’AFP Toms Kinkela, coopérant de 35 ans.
“Une exhortation de sa part pour la tenue d’élections crédibles, transparentes et inclusives (…) serait la bienvenue”, disait même dès décembre au site d’information religieuse La Croix Africa Mgr Donatien Nshole, secrétaire général de la Conférence des évêques du Congo (Cenco).
Depuis l’époque coloniale, l’Église catholique a toujours eu en RDC une “ascendance morale, qui fait qu’elle demeure une sorte de recours pour les grandes questions d’intérêt national”, analyse pour l’AFP le politologue congolais Christian Moleka.
Elle joue souvent le rôle de “contre-pouvoir”, et la voix des évêques fait écho bien au-delà du cercle des catholiques qui, selon des estimations, représentent environ 40% (49% selon le Vatican) des quelque 100 millions d’habitants de RDC.
Très tôt, elle s’est rapprochée de l’élite locale, de sorte que les premiers pères de l’indépendance sont sortis des cercles de réflexion créés autour de l’Église catholique.
Cette intervention permanente de l’église dans la vie politique a régulièrement provoqué des tensions entre elle et les différents régimes qui se sont succédé depuis l’indépendance en 1960.
En 1974, sous le règne du dictateur Mobutu (1965-1997), le caractère laïc de l’État est inscrit dans la Constitution.
Mais l’église du Zaïre (ancien nom de la RDC), à travers ses évêques, a continué à jouer un rôle de premier plan, parvenant dans des périodes critiques à imposer un consensus au niveau national.
«Incontournable»
Lors de la période trouble des années 90, Mgr Laurent Monsengwo, alors archevêque de Kisangani (nord-est), a été au centre des négociations politiques ayant ouvert le pays au multipartisme.
En 2006, pour les premières élections présidentielles démocratiques au Congo, l’église a dirigé la commission électorale nationale indépendante et assuré l’observation électorale.
Dix ans plus tard, en 2016, à la fin du deuxième mandat de l’ancien président Joseph Kabila (2001-2018), c’est encore l’église qui va accompagner le peuple pour exiger le respect du délai constitutionnel dans l’organisation de nouvelles élections.
La répression des manifestations initiées par des mouvements proches de l’église a fait des dizaines de morts à travers le pays.
La critique des résultats de la présidentielle de décembre 2018 puis la polémique autour de la désignation d’un des proches de Félix Tshisekedi à la tête de la commission électorale ont jeté un froid entre le régime actuel et l’épiscopat.
L’église irrite le pouvoir, mais elle est “un partenaire incontournable” de l’État, en raison de son “ancrage sociologique important”, par le biais notamment de l’éducation, affirme Christian Moleka. “L’État est tenu de prendre en compte ce partenaire-là”, même si parfois ses prises de position frustrent ses intérêts.
Dans un pays marqué par un demi-siècle de régime autocratique, “où les contre-pouvoirs traditionnels ne sont pas assez forts”, l’église fait barrage aux “sirènes de l’autoritarisme qui tente tout le temps la classe politique congolaise”, poursuit le politologue.
Jusqu’à présent, l’église, “autorité morale”, a tenté d’influencer “dans le sens des valeurs qu’elle incarne et des idées qu’elle porte qui, parfois, dérangent les intérêts politiques”.
Mais elle “n’a jamais voulu diriger”. D’ailleurs, prise “dans les jeux de pouvoir”, il vaut mieux qu’elle “garde une certaine neutralité”, ajoute-t-il. Les Kinois n’attendent pas du pape qu’il leur dise pour qui voter, mais qu’il pèse en faveur d’un scrutin libre et transparent.
Un séminariste interrogé à Kinshasa ne pense lui pas que le pape parlera publiquement des élections. “Cependant, comme chef de l’État, il abordera sûrement la question en privé avec son homologue”, estime-t-il.
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RANGOUN: Les partis politiques en Birmanie ont jusqu’à fin mars pour se déclarer sous la nouvelle loi électorale contrôlée par la junte, une annonce qui rapproche le pays du scrutin national promis cette année.
Les organisations politiques existantes ou en cours de création ont 60 jours pour s’enregistrer auprès de la commission électorale nommée par l’armée, selon les règles approuvées jeudi, et publiées vendredi dans un journal d’Etat.
Chaque parti doit promettre que “100 000 membres au moins seront mobilisés” dans les 90 jours suivant l’homologation, et ouvrir des bureaux dans au moins la moitié des districts du pays, sous 180 jours.
Ceux qui ne pourront satisfaire à ces demandes “perdront leur statut” de parti politique.
La loi ne précise pas comment ces chiffres seront vérifiés, d’autant que des régions de la Birmanie sont en proie à un violent conflit entre forces armées et milices rebelles.
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COPENHAGUE: Après avoir annoncé le don à l’Ukraine la totalité de ses 19 canons Caesar de fabrication française, le gouvernement danois a indiqué être en discussions avec l’israélien Elbit pour s’équiper en nouvelle artillerie mobile.
“L’Agence danoise du matériel militaire a entamé des négociations avec le fabricant Elbit Systems pour la livraison de pièces d’artillerie ATMOS et de systèmes de lance-roquettes PULS dans les meilleurs délais”, a annoncé jeudi soir le ministère danois de la Défense.
Le matériel pourrait être livré courant 2023, selon le gouvernement.
“Les lance-roquettes complètent les nouveaux systèmes d’artillerie, car il n’est pas possible, dans un premier temps, de livrer suffisamment d’artillerie assez rapidement pour répondre aux besoins opérationnels de la Défense”, a précisé le ministère danois.
Le Danemark avait commandé 15 canons longue portée au groupe français Nexter en 2017, puis quatre supplémentaires en 2019. Mais les livraisons ont pris du retard et seuls quelques exemplaires ont déjà été livrés.
Le Danemark a besoin de remplacer rapidement ces pièces pour assurer sa contribution à l’OTAN.
Les prochaines acquisitions sont “important(es) pour la défense danoise et pour que le Danemark soit en mesure de respecter ses engagements envers l’OTAN”, a justifié le ministre de la Défense Jakob Ellemann-Jensen, cité dans le communiqué.
“Le don à l’Ukraine laisse un vide capacitaire critique dans la Défense”, a-t-il souligné.
D’après les médias danois, le groupe français Nexter a déconseillé au Danemark de changer de fournisseur, affirmant pouvoir fournir de nouveaux canons.
“Caesar a fait ses preuves sur le champ de bataille en Ukraine, les soldats danois peuvent les utiliser et les pièces sont compatibles avec les systèmes informatiques de défense danois. Pour ces trois raisons, il serait inapproprié pour le ministère d’acheter à la place un système israélien qui ne répond à aucun des critères”, a déclaré un porte-parole du groupe à la télévision publique DR.
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