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Ty Segall : “Je veux donner à mes albums le temps de vivre” – Les Inrockuptibles

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6 min
par François Moreau
Publié le 21 juillet 2022 à 15h53
Mis à jour le 21 juillet 2022 à 15h54
Ty Segall vient de sortir l’album “Hello, Hi” (Photo : Denée Segall)
Le kid de Laguna Beach revient à l’acoustique avec un album apaisé et angoissé à la fois, confectionné dans son nouveau studio de Topanga Canyon. Rencontre avec un musicien en phase avec ses troubles.
Qu’il est agréable de vieillir au même rythme que ses artistes fétiches. Le sentiment de plénitude est total quand, à l’aune de la sortie du nouvel album d’un musicien dont vous suivez le parcours sinueux depuis ses balbutiements, vous réalisez soudain que le type est arrivé au point où vous en êtes, pile à l’intersection de nos sempiternels questionnements existentiels et de l’affirmation sans rougir de nos aspirations à lâcher du lest. Se barrer, quitter la ville, retrouver dans le creux d’un canyon verdoyant les émotions d’une enfance passée à se lover dans les puissants rouleaux de l’océan Pacifique. Se tenir à distance de la frénésie de l’époque. Disparaître, en quelque sorte.
Il y a un peu de tout ça dans le dernier album de Ty Segall, qui a récemment élu domicile à Topanga, ce point névralgique de la contre-culture, lieu de résidence d’un certain Jonathan Wilson et où ce bon vieux Neil Young a vécu un moment, le temps de mettre en boîte une série de classiques intemporels. Sorte de réponse à Sleeper, son album folk, crépusculaire et endeuillé (Ty venait de perdre son père adoptif) de 2013, sa nouvelle livraison discographique sonne autant comme une tentative de reconnexion au monde sensible, qu’à une plongée introspective en quête d’acceptation. Hello, Hi, donc, un titre simple comme bonjour, que l’on dirait pensé en réponse à côté de la plaque du Hi, How Are You (1983) de Daniel Johnston. Rencontre.
D’où m’appelles-tu, de Topanga Canyon ?
Ty Segall – Non, je viens tout juste de partir en tournée, en fait. Je suis à Tucson, Arizona. Il fait une chaleur à crever, un truc comme 40 degrés à l’ombre. Et encore, sous les palmiers. Ça va encore monter.
Comment se passe la tournée jusque-là ?
Je te le dirai après avoir joué, c’est le tout premier show ce soir ! Jusqu’ici, tout va donc très bien. (L’interview a été faite par téléphone le 14 juin, ndlr).
Ton nouvel album s’appelle Hello, Hi. Une formule simple et directe, qui colle plutôt bien à l’idée que l’on se fait d’un disque à dominante acoustique.
C’est un peu ça, j’avais juste cette envie de dire “bonjour”, tu vois ? Une façon de me sentir connecté aux gens, par l’entremise d’une formule aussi simple que cela. Ça suffit parfois pour avoir le sentiment d’être relié aux autres. Le titre vient de là, de la prise en compte des gens qui m’entourent. Je ne dirais pas non plus que c’est tout l’enjeu de cet album, mais c’était un état d’âme agréable à exalter.
Tes albums ont toujours un concept, même s’il est parfois ténu, voire anecdotique. Quel serait le concept de cet album ?
Je dirais que le concept ici est simple : j’avais envie d’écrire des chansons à la guitare acoustique. Je voulais simplement donner corps aux sentiments qui me traversaient quand j’étais assis seul dans une pièce, à jouer de cet instrument. Il n’y a pas de grands discours ni de grande histoire conceptuelle, mais l’idée de rendre compte de cette intimité.
Il y a peu de chansons acoustiques dans ton catalogue ces dernières années.
Je n’en avais pas écrit depuis longtemps, peut-être depuis trois ou quatre ans. Quand je m’y suis remis, le disque s’est pour ainsi dire fait tout seul.
Sleeper (2013), album exclusivement acoustique, marque une première rupture dans ta discographie. Tu dirais que c’est le format idéal pour exprimer certaines de tes errances introspectives ?
Hello, Hi pourrait être la suite de Sleeper, même si, chacun de ces deux disques est introspectif à sa manière. Malgré les overdubs de Hello, Hi, tu retrouves le même feeling, celui d’une personne seule dans sa chambre, avec sa guitare.
Tu vis à Topanga Canyon aujourd’hui, où tu as ton propre studio, le Harmonizer Studio. Même si tu as sorti l’album Harmonizer (2021) l’année dernière, je crois savoir que c’est Hello, Hi que tu as d’abord mis en boîte.
Oui, ce disque c’est à la fois avant et après le dernier album. La plupart des chansons étaient prêtes avant sa sortie : j’avais enregistré une poignée de démos pour tester le studio, en réalité. Quand on a mis en boîte Harmonizer, le lieu venait d’être terminé.
À quel point la vie à Topanga est-elle propice à la création ?
C’est un lieu idéal, mais la ville aussi l’est. Tu peux jouer ce genre de trucs acoustiques n’importe où, à partir du moment où tu as un endroit à toi où te réfugier, que tu peux fermer la porte et te laisser porter. Topanga possède évidemment une vibe différente de la ville. Il y a ce petit centre au sommet, c’est à dix minutes de la plage, tu es cerné par la nature. C’est difficile de ne pas te laisser aller. J’adore ça.
Tu as porté une attention particulière sur les arrangements et les harmonies vocales sur ce disque. C’est quelque chose qui, avec le temps, est devenu crucial pour toi ?
Ça dépend des chansons. Sur certaines, j’y allais au pied levé, avec des arrangements un peu sauvage, dans une veine un peu plus weirdo et moins axée sur l’aspect acoustique et mélodique. Mais j’adore travailler sur les harmonies vocales. Ça me pousse à mieux chanter. Je saisis n’importe quelle excuse pour bosser sur ma voix et j’y passe des heures. C’est un autre avantage d’avoir un studio à sa disposition, c’est un vrai luxe de ne pas devoir dépenser une fortune pour y passer des heures. Quand tu dois raquer, tu ne travailles pas autant sur cet aspect des choses, tu te contentes de mettre en boîte les voix principales. Aujourd’hui, je peux passer quatre jours sur une chanson.
Tu passes plus de temps qu’avant sur l’enregistrement de tes disques, d’ailleurs ?
Ça dépend des chansons. Certaines sont sorties directement, d’autres ont abouti au bout de quatre ou cinq jours. J’essaye de ne pas trop m’éparpiller non plus.
Le temps est élastique sur ce disque, comme s’il documentait 24 h dans la vie de Ty Segall, avec une unité de lieu et de temps. Comme si on passait du salon à la cuisine au fil de tes humeurs, à différents moments de la journée.
J’aime bien cette interprétation, il y a effectivement quelque chose de cet ordre-là. J’aime quand les choses sont ambiguës, je ne préfère pas donner d’explication sur les détails d’un morceau ou un autre, mais oui, il y a beaucoup de ça. Le temps que tu prends à te promener à l’intérieur de toi, comme dans une projection de ta propre maison, ou ces moments à te retrouver seul dans une pièce à penser à ce truc au fond de toi, de chercher à savoir qui tu es vraiment… Je me rends compte que je chante beaucoup là-dessus, ce sont des thèmes récurrents dans mes chansons. C’est lié à ce dont tu parles.
Tu as l’impression d’être en quête de quelque chose, un accomplissement, depuis le temps que tu fais de la musique ?
Il y a sur ce disque des chansons d’amour, d’autres qui évoquent la peine et le chagrin et d’autres encore qui questionnent qui tu es, qu’est-ce que tu fais et quelle relation tu as avec toi-même. Il y a forcément quelque part cette idée d’acceptation et d’accomplissement, quoi que ça puisse vouloir dire. Je m’efforce de m’accepter et de découvrir qui et où je suis. Mais c’est une quête perpétuelle. (rires)
Sur ce disque, tu reprends Don’t Lie de The Mantles, formation culte d’Oakland, pas hyper connue ici, en France. Pourquoi avoir choisi ce titre ?
J’avais repris ce morceau parce qu’on m’avait proposé de participer à un projet de compilation de covers pour le magazine Stereogum. Et puis, j’aime ce titre. En l’enregistrant, je me suis dit qu’il irait très bien sur cet album ; son esprit, le thème, ça correspondait. Il m’a procuré cette sensation, ce sentiment familier et agréable, venu tout droit du passé. Il m’a rappelé ces chansons que j’avais l’habitude d’écrire il y a très longtemps. Et, en même temps, tout ici est différent. Familier, mais différent. Ça m’a fait du bien, à travers cette reprise, de revisiter des moments de ma vie. Et puis, tout simplement, c’est l’une de mes chansons préférées et j’aimerais que les Mantles soient reconnus à leur juste valeur.
Tu dis que ce morceau t’a ramené aux chansons que tu avais l’habitude d’écrire. Comment ton rapport à l’écriture a-t-il évolué ?
Je suis trop proche, je ne sais pas. T’es mieux placé que moi pour en parler. J’espère seulement que je deviens meilleur. J’essaye d’écrire de façon différente à chaque fois que j’attrape une guitare. Je n’aime pas reculer.
Tu comptes prendre un peu de recul aujourd’hui, sortir moins de disques à une vitesse effrénée ?
J’essaye de faire en sorte que les gens arrêtent de dire de moi que je suis un type prolifique. (rires) Parce que je pense que c’est au détriment de mes disques, qui s’en trouvent dévalués. Je veux donner à mes albums le temps de vivre.
Propos recueillis par François Moreau
Hello, Hi (Drag City/Modulor). Sortie le 22 juillet. Concerts le 18 août à Charleville-Mézières (Le Cabaret Vert), le 20 à Saint-Malo (La Route du Rock), le 24 au Havre (Magic Mirrors) et le 25 à Bordeaux (Square Dom Bedos).

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