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Les personnes qui souffrent d’un trouble dissociatif de l’identité (TDI) ont deux ou plusieurs personnalités très distinctes. Ces personnalités contrôlent le comportement de l’individu à différents moments, en fonction des situations ou d’éléments déclencheurs.
✔️ Validation médicale : Dr Anne-Christine Della Valle, médecin généraliste
Le trouble dissociatif de l’identité peut provoquer de courtes amnésies et d’autres situations handicapantes dans la vie quotidienne. Il est la plupart du temps la conséquence d’un traumatisme profond vécu pendant l’enfance. Diverses techniques de psychothérapie peuvent aider les personnes atteintes d’un trouble dissociatif de l’identité à gérer les symptômes de cette maladie mentale.
Autrefois, le trouble dissociatif de l’identité était nommé « trouble de personnalité multiple ». Le trouble dissociatif de l’identité est un trouble dans le domaine de la santé mentale défini notamment dans le DM-5, c’est-à-dire le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (DSM-5-TR) de l’American Psychiatric Association. Selon ce manuel de référence en termes de psychiatrie, les personnes affectées par un TDI vivent avec au moins deux identités différentes les unes des autres, qui prennent le contrôle de l’individu, pour lui « dicter » ses paroles, ses actes, ses pensées à différents moments. Chaque identité a un passé, des traits de caractère, des inclinations qui lui sont propres. Le trouble dissociatif de l’identité se range dans la catégorie des troubles dissociatifs, qui affectent la faculté d’une personne à se connecter à la réalité.
Les autres troubles dissociatifs comprennent :
Le trouble dissociatif de l’identité malgré sa popularité au cinéma (notamment dans le genre du thriller) est très rare. Il toucherait, selon l’American Psychiatric Association, environ 1,5 % de la population générale. Il peut survenir à tout âge.
Les symptômes du trouble dissociatif de l’identité selon le DMS-5 sont les suivants :
Les symptômes provoquent un stress significatif ou un handicap dans la vie sociale, professionnelle ou personnelle. Les différentes identités sont parfois nommées « personnalités alternatives », « alters » ou « états de conscience ». Le comportement et les goûts personnels (dans le domaine de l’alimentation, des loisirs, des vêtements) d’un individu affecté par un trouble dissociatif de l’identité peuvent se modifier brutalement, avant que l’individu ne revienne en arrière. La manifestation de ces identités survient involontairement, sans que l’individu le contrôle ni le souhaite, et leur apparition provoque un stress. Les personnes qui souffrent d’un trouble dissociatif de l’identité peuvent avoir la sensation de devenir des observateurs détachés, qui écoutent leurs propres paroles et voient les propres actions comme si un autre en était l’acteur. Elles peuvent également avoir la sensation que leur corps est différent (par exemple, devenir un jeune enfant, ou du sexe opposé, ou d’une morphologie totalement différente).
L’Institut Sidran indique qu’un individu atteint d’un trouble dissociatif de l’identité « a l’impression d’avoir en elle deux ou plusieurs entités, chacune ayant sa propre façon de penser et de se souvenir d’elle-même et de sa vie ». D’un individu à l’autre, la manifestation des symptômes peut considérablement fluctuer. Les personnes atteintes d’un TDI ont souvent tendance à minimiser l’impact de leurs symptômes sur leur vie quotidienne.
Selon l’United Brain association, dans son dossier consacré au trouble dissociatif de l’identité, ce trouble survient la plupart du temps chez des personnes ayant été victimes d’abus prolongés (qu’ils aient été physiques, sexuels ou émotionnels) au cours de leur enfance. L’American Psychiatric Association précise, dans son dossier consacré à cette maladie, qu’environ 90 % des personnes qui souffrent de TDI en Amérique du Nord et en Europe, ont subi des actes de maltraitance et de négligence quand elles étaient enfants.
Toutefois, ce trouble peut également apparaître chez des individus ayant vécu des traumatismes lorsqu’ils étaient adolescents ou adultes, notamment :
Le trouble dissociatif de l’identité est tout simplement un moyen que le cerveau met en œuvre pour faire face à un traumatisme, car il permet de prendre de la distance par rapport à la personnalité ayant subi le traumatisme et d’observer la situation d’un point de vue extérieur, en n’étant pas concerné.
Selon la brochure du Sidran Institute intitulée « What is a Dissociative Disorder? », les personnes souffrant de troubles dissociatifs vivent une errance médicale pendant en moyenne sept ans avant que le diagnostic exact de leur trouble mental ne soit posé. Il n’y a rien d’étonnant à cela, car les symptômes qui poussent une personne atteinte d’un trouble dissociatif à consulter un médecin ou un spécialiste de santé mentale peuvent être confondus avec de nombreuses autres maladies mentales. Ce sont souvent les proches qui décèlent le problème de changement de comportement et peuvent inciter la personne à consulter le corps médical. Or, il est important de traiter un trouble dissociatif de l’identité car, comme le rappelle l’American Psychiatric Association, les tentatives de suicide et les actes d’automutilation sont courants : plus de 70 % des personnes souffrant de trouble dissociatif de l’identité et non hospitalisées dans une structure adaptée ont fait une tentative de suicide. Par conséquent, si vous ou une personne de votre entourage est atteinte du trouble dissociatif de l’identité et présente l’un des signes de gravité suivants, consultez immédiatement un médecin ou les urgences psychiatriques :
Comme pour de nombreux autres troubles de la santé mentale, il n’existe pas de tests ou d’examens médicaux qui permettent d’identifier de manière incontestable le trouble dissociatif de l’identité. Pour poser le diagnostic, les médecins et les spécialistes de la santé mentale effectuent un diagnostic différentiel afin d’éliminer les autres causes possibles pouvant expliquer les symptômes. Les différentes étapes du diagnostic sont en général les suivantes :
Les critères de diagnostic du DSM-5 sont :
Le trouble dissociatif de l’identité ne peut pas être guéri. Les personnes qui en souffrent doivent apprendre à gérer ce trouble et à mieux maîtriser leur comportement tout au long de leur vie. Toutefois, une association de différentes techniques thérapeutiques peut contribuer à réduire la manifestation de ses symptômes. Avec une bonne prise en charge et un suivi médical constant, elles peuvent avoir une vie quasiment normale dans les domaines sociaux, professionnels et personnels. Des molécules peuvent atténuer certains des symptômes du trouble dissociatif de l’identité, comme la dépression ou l’anxiété. Toutefois, le traitement le plus efficace demeure la psychothérapie. Elle doit être effectuée auprès d’un professionnel de santé ayant reçu une formation spécialisée dans les troubles de la santé mentale. Les personnes souffrant de TDI peuvent suivre une thérapie individuelle, de groupe ou familiale – car l’entourage doit également apprendre à gérer ce trouble. La thérapie a pour objectifs de :
Certains psychiatres ou psychologues s’appuient sur l’hypnothérapie en plus de la psychothérapie. L’hypnothérapie peut permettre d’aider les personnes à retrouver des traumas refoulés. Le traitement doit également s’attacher à identifier les déclencheurs qui entraînent des changements d’identité. Les éléments déclencheurs les plus courants sont le stress ou l’abus de substances psychotropes (comme l’alcool, les drogues).
Il n’existe aucun moyen de prévenir le trouble dissociatif de l’identité. Cependant, un diagnostic précoce et la mise en place d’un traitement adapter peuvent permettre d’apprendre à gérer les symptômes. Parents, soignants et enseignants se doivent d’être attentifs aux signes chez les jeunes enfants, car un traitement mis en œuvre rapidement après les événements traumatiques peut empêcher l’évolution d’un TDI.
Sources :
Le Manuel MSD (version professionnelle), Institut romand de psychotraumatologie, American Psychiatric Association, Association francophone du trauma et de la dissociation, Revue médicale suisse, The Sidran Institute, United Brain Association
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