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Le trouble de l’oralité alimentaire (TOA ou dysoralité alimentaire) peut se manifester dès la naissance ou plus tard, au cours de l’enfance. Chez les jeunes patients concernés, on constate une perturbation dans le développement des fonctions orales alimentaires.
✔️ Validation médicale : Dr Anne-Christine Della Valle, médecin généraliste
Les enfants atteints d’un trouble de l’oralité alimentaire ont un rapport complexe avec l’alimentation. Refus d’alimentation, difficultés à consommer certains aliments, ou absence d’intérêt pour la nourriture, les manifestations du TOA sont diverses et variées. Par ailleurs, ce trouble peut être causé par des anomalies fonctionnelles liées à la déglutition, à la mastication, à la succion ou à la digestion, ou par des difficultés sensorielles. La bouche étant au carrefour de nombreuses fonctions, le TOA peut affecter d’autres axes de développement majeurs (développement psychomoteur, langage, développement psychoaffectif, etc.). Les troubles de l’oralité alimentaire nécessitent une prise en charge multidisciplinaire, un suivi en orthophonie, et l’application de mesures préventives.
Empruntée au vocabulaire psychanalytique, la notion d’oralité désigne toutes les fonctions attachées à la bouche et à la sphère oro-faciale. Le développement de l’oralité alimentaire commence dès la grossesse, et se poursuit durant toute la petite enfance. En temps normal, l’enfant passe par une phase d’oralité alimentaire primaire (du 3e mois de grossesse à environ 6 mois) caractérisée par une succion-déglutition in utero et certains réflexes (fouissement, points cardinaux, nauséeux, toux, etc.). Puis, il passe au stade de l’oralité alimentaire secondaire, dont les temps forts sont le passage à la cuillère, la diversification alimentaire, et la transition de l’alimentation liquide aux morceaux.
Chez les nouveau-nés, nourrissons, enfants ou adolescents qui présentent des troubles de l’oralité alimentaires, on constate des difficultés dans le développement alimentaire. Passage à une autre étape alimentaire complexe, manque d’appétit ou d’attrait pour la nourriture, refus de consommer certains aliments, haut-le-cœur fréquents ou systématiques, les TOA couvrent un large panel de situations et de problématiques. La bouche étant au croisement de tous les sens, ces troubles alimentaires peuvent avoir des répercussions importantes sur d’autres axes du développement global de l’enfant. Il est donc essentiel pour les parents et les professionnels d’en détecter les signes cliniques pour offrir à l’enfant une prise en charge adaptée (suivi en orthophonie, mesures préventives, ergothérapie, pédopsychiatrie, etc.).
Les troubles de l’oralité (ou dysoralités) alimentaires peuvent se manifester dès la vie in utero, peu après la naissance, ou plus tard au cours de la petite enfance. Selon l’âge, les causes et les enfants, les symptômes et les difficultés rencontrées peuvent varier. Parmi les signes cliniques des TOA les plus fréquents, on peut citer :
Chez certains enfants qui présentent un trouble de l’oralité alimentaire, les besoins nutritionnels ne sont pas couverts, ce qui peut engendrer diverses complications. Par ailleurs, ces troubles s’accompagnent souvent d’autres difficultés majeures : troubles sensoriels (ouïe, goût, toucher, etc.), oro-moteurs (problème de mastication, de succion, de déglutition, etc.), des troubles du langage ou encore psychoaffectifs.
Les troubles de l’oralité alimentaires sont complexes et multifactoriels. Les enfants souffrant de malformations abdomino-thoraciques sont particulièrement concernés par ces difficultés. En effet, ils sont pris en charge dès leur naissance, et doivent bénéficier de soins médicaux qui perturbent le développement normal de l’oralité alimentaire. Il s’agit essentiellement de chirurgie néonatale, d’hospitalisations successives, de soins invasifs autour de la bouche, et d’une nutrition artificielle précoce (entérale et parentérale). Le développement psychomoteur et sensoriel ne peut pas se faire dans les conditions habituelles, ce qui perturbe sensiblement l’oralité alimentaire. Mais au-delà de cet indéniable facteur de risque, il faut souligner que les TOA peuvent apparaître chez des enfants de tout âge, touchés ou non par une pathologie associée. En effet, les causes sont multiples et variables d’un enfant à l’autre. Elles peuvent être de nature :
Les signes cliniques des troubles de l’oralité alimentaires sont généralement très éprouvants pour les familles. Les enfants peuvent être dans l’incapacité de consommer certains aliments ou certaines textures. Mais ils peuvent aussi refuser de se nourrir, être atteints de nausées ou de vomissements, et peiner à diversifier leur alimentation. Pour les accompagner du mieux possible, les parents doivent impérativement se faire aider par un professionnel de santé dès les premiers signes évocateurs. Ils peuvent consulter leur pédiatre ou leur médecin traitant. Celui-ci saura apporter son expertise, et les orienter vers les bons spécialistes (orthophoniste, ergothérapeute, etc.). Les enfants atteints de TOA doivent être suivis avec attention, et pris en charge au cas par cas.
Généralement, c’est au médecin traitant ou au pédiatre de poser le diagnostic de TOA. Pour ce faire, ce professionnel de santé s’appuie sur l’interrogatoire et le ressenti des parents, et sur l’examen clinique. Il se met en quête de signes évocateurs, et d’éventuelles causes pouvant les expliquer (traumatismes, maladies, nutrition artificielle, difficultés praxiques, hypersensibilité, etc.). Pour affiner son diagnostic et proposer une prise en charge adaptée et pluridisciplinaire, il doit faire appel à d’autres professionnels formés (ergothérapeutes, psychologues, orthophonistes, psychomotriciens, etc.). Il prescrit aux parents un bilan orthophonique qui évalue le développement oral et global de l’enfant : capacités praxiques, habitudes alimentaires, comportement sensoriel, etc.
Selon les cas, d’autres bilans peuvent être utiles : bilan psychologique, éducatif, psychomoteur, etc. Mais il ne faut pas seulement identifier le trouble de l’oralité alimentaire. Il est également important de mesurer son intensité et de prendre conscience de toutes ses conséquences pour l’enfant. Les médecins portent leur attention sur : les conduites d’exploration de l’enfant, sa sensibilité oro-faciale/corporelle, l’investissement de sa sphère orale, etc. Ainsi, ils peuvent établir un tableau clinique complet. Le diagnostic et la prise en charge doivent se mettre en place le plus tôt possible, afin de préserver le lien parent/enfant et d’améliorer la qualité de vie de l’enfant. Notez qu’en cas de suspicion de cause organique, des examens complémentaires peuvent être réalisés par le médecin/pédiatre.
Face aux troubles de l’oralité alimentaire de leur enfant, les parents peuvent rapidement se trouver démunis. Il leur faut néanmoins éviter de recourir à la force, laisser l’enfant explorer sa bouche/les aliments le plus tôt possible, et appliquer les conseils prodigués par les professionnels de santé. La prise en charge des troubles de l’oralité alimentaire vise à booster l’appétence de l’enfant, et à améliorer son état nutritionnel. Elle doit intégrer les parents, et impliquer une approche globale et multidisciplinaire (psychologue, orthophoniste, psychomotricien, kinésithérapeute, ergothérapeute, etc.). Les parents et l’équipe médicale mettent en place toutes sortes d’astuces et d’activités pour aider l’enfant à développer ses acquis au niveau sensoriel, oral, moteur ou encore relationnel :
Des séances d’orthophonie et d’ergothérapie personnalisées sont importantes pour aider l’enfant à progresser, et pour donner des clés aux parents.
Pour prévenir les troubles de l’oralité alimentaire, il est possible de mettre en place certaines mesures. Dès la détection des premiers signes d’alerte, les parents peuvent :
Sources :
URPS orthophonie Hauts-de-France, Filière de santé nationale dédiée aux maladies rares abdomino-thoraciques FIMATHO, Association française de l’atrésie de l’œsophage, cairn.info
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