Publié le 15/12/2022 à 07h45
Charvais Béatrice
Théâtre : “Le Processus”
De Johanny Bert
Fabien et Claire ont 15 ans. Ils sont amoureux… Et ça y est, ils l’ont fait ! Depuis, Claire y pense tout le temps. Ce souvenir lui colle des papillons dans le cerveau. Mais aujourd’hui, c’est l’inquiétude qui prend le dessus. Au fond d’elle, Claire le sent : un processus a commencé, là, dans son corps. Elle le sait et va devoir prendre une décision.
À travers son récit, nous accompagnons Claire sur ces quelques jours où tout se joue, entre doutes, colères, questionnements et sensations internes, le tout rythmé de flashbacks retraçant son histoire d’amour avec Fabien.
Que faire ? En parler ? Mais à qui ?
Seule en scène, la comédienne interprète tous les personnages, les voix qui la traversent ou parfois la dévorent. Ses états émotionnels prennent forme dans les couleurs vives d’un film d’animation. Un spectacle fort et touchant, qui décortique avec délicatesse le sujet de l’avortement.
Tarifs : de 7 à 12 €.
À 20 heures, à la Cour des Trois Coquins, salle Beckett, 12, rue Agrippa-d’Aubigné.
Musique : “Intimité et grandeur de l’art vocal”
– Johann Kuhnau / Jean-Sébastien Bach motet “Der Gerechte kommt um”.
– Jean-Sébastien Bach Concerto brandebourgeois n° 3 en sol majeur WV 1048.
– Georg Friedrich Haendel Dixit Dominus HWV 232.
Puisant sa conscience musicale dans l’enseignement de ses pairs, Jean-Sébastien Bach se réfère à Kuhnau pour le motet “Der Gerechte kommt um”, et nous offre pendant la période heureuse de Coethen l’une de ses plus belles pages de musique de chambre, le troisième concerto brandebourgeois.
Spectaculaire et expressif, le Dixit Dominus de Haendel basé sur le psaume 110 annonce avec force les futures grandes œuvres et principalement son célébrissime Messie.
Tarifs de 5 à 32 €. Billetterie : 04.73.14.47.47 – billetterie@orchestre-auvergne.fr
À 19 h 30, à l’opéra-théâtre de Clermont-Ferrand.
Spectacle : “La plus précieuse des marchandises”
Texte : Jean-Claude Grumberg.
Mise en scène, scénographie et costumes : Dominique Freydefont.
Cette histoire s’écoute autant qu’elle se lit. Les détails confinent au merveilleux.
Il est question d’un bois, de neige, de froid, d’un couple de pauvres bûcherons qui n’a pas d’enfant. On craint les méchants, on est soulagé par le dénouement. Cela ressemble au Petit Poucet, mais non, ce n’est pas qu’un conte ! Trop de trains passent qui rappellent le temps de la Seconde Guerre mondiale, tandis qu’ « agonisait l’humanité. » Dominique Freydefont adapte ici pour la scène La plus précieuse des marchandises de Jean-Claude Grumberg. Et quand le conteur s’appelle Grumberg, on sait que l’humour (noir) est de mise, et que l’ironie nous sauvera du pathos, du récit lié à l’extermination.
Ainsi de la présentation des deux jumeaux nés au printemps 42 : « deux petits êtres déjà juifs, déjà fichés, déjà classés, déjà recherchés, déjà traqués… » On sait qu’au retour des camps, nombre de victimes de la Shoah ont très souvent préféré le silence au témoignage qui leur faisait revivre le drame dont elles venaient d’être extirpées. Avec La plus précieuse des marchandises, Jean-Claude Grumberg a choisi la forme du conte pour rappeler au devoir de mémoire.
Un conte ? Peut-être, mais pour amateurs d’histoires vraies !
Réservations : Compagnie DF 04.73.91.08.08 / 06.61.16.63.15 Espace Victoire 04.73.98.65.00. Entrée de 7 à 12 €.
Trois représentations, 10 heures, 14 h 30 et 20 h 30, à la Maison de la culture, rue Abbé-de-l’Épée.
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