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Trois défis liés à l'IA dans l'éducation en Afrique subsaharienne – Thot

Publié le 12 décembre 2022 Mis à jour le 13 décembre 2022

On entend par intelligence artificielle (IA), un processus d’imitation de l’intelligence humaine rendu possible, grâce à la création et l’application d’algorithmes sophistiqués.  Si, sous d’autres cieux, l’intelligence artificielle connaît une grande expansion à l’instar des Etats-Unis, en Afrique, même si la situation n’est pas pareille sur toute l’étendue du continent, le train peine encore à se mettre en marche malgré la création d’une multitude de startups qui interviennent pour la plupart dans les domaines de la santé, …[1] à l’exemple Lifebank [2]. Karim Koundi, associé de Deloitte Afrique francophone, ne perçoit pas les choses différemment lorsqu’il déclare que « l’Afrique est en retard mais il y a une dynamique forte, avec beaucoup de startups. »[3].
S’il y a bien un domaine qui pourrait profiter du développement des technologies que recouvre l’IA en Afrique c’est bien l’éducation, comme l’a martelé Audrey Azoulay, Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco). Mais plusieurs pesanteurs structurelles semblent freiner l’éclosion de ce secteur. Quelles sont-elles donc ?
Le développement de l’intelligence artificielle en Afrique repose sur un accès à une source d’énergie fiable, qu’elle soit électrique ou non, pour faire fonctionner les machines et réaliser des innovations. Mais l’accès à l’énergie électrique en Afrique subsaharienne est caractérisé par sa rareté. Ceci est d’autant plus vrai qu’en 2011, pendant que le taux d’électrification en Afrique du Nord était de 99%, en Afrique subsaharienne le taux d’électrification n’allait pas au-delà de 32%. Le manque criard de cette commodité a de lourdes conséquences sur l’amélioration des conditions socio-économiques.
En effet, ce manque a un effet négatif dans le domaine de l’éducation et de la santé et maintient la population dans un état de pauvreté. Pourtant, l’électrification est un facteur de développement; elle impulse la productivité, améliore le système de santé et surtout le niveau d’éducation des ménages. À titre d’exemple, mentionnons la fermeture de la Silicon Valley de Buea au Cameroun, faute d’alimentation électrique, d’une durée de 93 jours. Il encourt la disparition, l’expatriation et la délocalisation de certaines startups locales vers les zones francophones. Et pourtant, Buea était « l’épicentre de l’économie numérique »[4].
Au vu de ce qui précède, on convient que l’absence d’électricité empêche l’amélioration de la productivité, et affecte le niveau d’étude en ce sens que la faible électrification ne donne pas la possibilité aux jeunes d’utiliser leurs ordinateurs pour ceux qui en ont, de faire des recherches ou alors de développer des startups. Car, les ordinateurs et bien d’autres supports de l’IA ont bien besoin d’énergie pour fonctionner.
La hausse de l’électrification n’est pas le seul défi que l’Afrique subsaharienne doit relever pour essayer de rattraper son retard en ce qui concerne l’IA par rapport à certaines nations qui ont su asseoir leur notoriété dans ce domaine. Il importe aussi d’améliorer l’accès à la connexion internet.
« La pointe du numérique, c’est l’intelligence artificielle. » déclare Henri Verdier, responsable de la direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’État français. Cette déclaration signifie que le premier pas pour aller vers les technologies contenues dans l’IA est avant tout d’avoir accès à l’internet. Mais si de prime abord cette donnée est fauchée, il est évident qu’il sera difficile de profiter des innovations qu’engendre l’IA.
S’il est vrai que le XXIe siècle correspond à l’ère du virtuel et que sur certains continents, notamment ceux européen et asiatique, ce phénomène a déjà atteint son apogée, en Afrique, malgré de multiples évolutions, elle est à la traîne, plus spécifiquement sa partie subsaharienne. En fait, Raph Straumann et Mark Graham ont élaboré une cartographie des pays les plus déconnectés en se basant sur les données des indicateurs de développement de 2013 et celles de Natural Earth. Il en ressort que l’Afrique subsaharienne est la région du continent où l’accès à l’internet est le plus faible avec un seuil de pénétration de moins de 10%.
Résultat des courses, cette région est largement tenue à l’écart des activités culturelles, éducatives, politiques et économiques sous-tendues par cet outil[5]. Et de ce fait, le partage de savoir (à travers les MOOC par exemple), qui se trouve à l’origine même de l’élaboration d’un tel réseau, se voit limité à la base, ce qui constitue un frein pour le domaine de l’éducation.
Si l’intelligence artificielle est une donnée capable de révolutionner l’éducation partout ailleurs et même en Afrique, en la personnalisant selon les besoins de l’apprenant, toutes les conditions pour que cet exploit se réalise ne sont pourtant pas réunies. En effet, même si au niveau des établissements scolaires on a pu noter que des cours d’informatique sont dispensés et même que des séries informatiques sont ouvertes en Afrique et plus particulièrement au Cameroun, ce sont les cours théoriques qui sont prônés en raison de la presque inexistence des outils informatiques.
Dans ces conditions, on constate qu’il est difficile d’inculquer les bases de l’informatique aux jeunes apprenants et encore moins de l’IA. Du coup, dans ce contexte, la familiarisation des apprenants à  l’IA pourrait paraît comme du charabia pour eux. Et pourtant l’un des prérequis pour maîtriser l’univers de l’IA est de maîtriser l’outil informatique. Ce manque dans les établissements scolaires qui sont censés intervenir dans ce domaine témoigne d’un problème plus profond et le reflet clair du retard technologique en Afrique.
Ce retard sera encore plus prononcé lorsque le passage de l’intelligence artificielle à l’intelligence quantique sera effectif. Des limites de l’IA ont été enregistrées, elle est moins performante que l’intelligence quantique. En somme, l’Afrique devra essayer de rattraper son double retard.
Pour ce faire, il importe que le politique mettre à la disposition des établissements scolaires des mesures d’accompagnements devant combler ce fossé d’une part, et d’autre part, il semble nécessaire que les enseignants soient mieux lotis en ce qui concerne l’IA et plus fondamentalement les TIC, ces derniers étant habilité à transmettre le savoir. Pour cela, il est important de revisiter certains aspects de leur formation.
Comme l’a affirmé Baron (2000), « les nouvelles technologies sont des systèmes complexes ; leur intégration à l’école se fera  si l’on tient compte des différentes dimensions dans la formation des enseignants : formation technique, appropriation nécessairement longue et formation pédagogique ».
 
Références
– Assogba Christophe, 2015, « le taux d’accès à internet reste faible en Afrique », en ligne
https://www.scidev.net/afrique-sub-saharienne/news/taux-acces-internet-faible-afrique/
– Kenne Josiale, « L’introduction de l’informatique au Cameroun, enseignement de l’informatique au secondaire », en ligne
https://edutice.archives-ouvertes.fr/edutice-00558936/file/a0910e.htm
– Shamkwa Paul, 2022, « Vers la disparition de la silicon valley de Buéa faute d’électricité », radio Balafon, en ligne 
https://chateaunews.com/fr/2022/03/26/vers-la-disparition-de-la-silicon-valley-de-buea-faute-delectricite/
– Torero Maximo, 2015, « L’impact de l’électrification rurale : enjeux et perspectives », Revue d’économie du développement, no 23, Vol23, pp 55-83/, en ligne
https://www.cairn.info/revue-d-economie-du-developpement-2015-3-page-55.htm
_________
[1]Steven Sutherland, 2020, « Équiper la prochaine génération d’entrepreneurs en IA en Afrique », en ligne
https://telecoms.adaptit.tech/fr/blog/equipping-africas-next-gen-of-ai-entrepreneurs/
[2] Il est question respectivement des startups béninoise et nigériane qui se déploient dans le domaine de la santé
[3] African business journal, 2020, « IA en Afrique : un potentiel encore inexploité », en ligne
https://africanbusinessjournal.info/ia-en-afrique-un-potentiel-encore-inexploite/
[4] Paul Shamkwa 2022, « vers la disparition de la silicon valley de Buea faute d’électricité », radio Balafon, en ligne
https://chateaunews.com/fr/2022/03/26/vers-la-disparition-de-la-silicon-valley-de-buea-faute-delectricite/
[5] Assogba Christophe, 2015, « le taux d’accès à internet reste faible en Afrique », en ligne
https://www.scidev.net/afrique-sub-saharienne/news/taux-acces-internet-faible-afrique/
Auteur Narcisse Fomekong Djeugou Contacter l’auteur

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