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En parallèle de la sortie de Vampirologie et Entrevue choc avec un vampire, Adrien Party, Morgane Caussarieu et Vincent Tassy nous donnent trois bonnes raisons de découvrir la série adaptée de l’univers d’Anne Rice, Entretien avec un vampire.
La série Entretien avec un vampire est actuellement en cours de diffusion depuis le 2 octobre aux États-Unis sur la chaîne américaine AMC+.
Pour la façon dont les scénariste et réalisateurs parviennent à respecter le propos tout en se l’appropriant. Oui, le contexte historique n’est pas le même. Oui, Louis est désormais noir et tenancier de bordel, quand il était blanc et propriétaire de plantation. Mais le texte d’Anne Rice est encore bien présent, et pointe très régulièrement à la surface du récit, comme lors de la transformation de Louis. La présence du frère de Louis, entre folie et illumination religieuse, en est un autre très bon exemple. Les auteurs modernisent leur propos, ancrent la contemporanéité de leur adaptation dans l’ère du Covid, appuyant l’idée que le vampire est toujours en phase avec les troubles de l’époque dans laquelle il évolue.
Pour le soin accordé à la reconstitution historique et aux décors. La Nouvelle Orléans du début du siècle, l’intrication des quartiers noirs et pauvres et des quartiers blancs riches, l’arrivée de la voiture, de l’électricité sont superbement rendus. Et même quand l’action bascule à l’époque contemporaine, lors des échanges entre Daniel et Louis, un grand soin est apporté aux détails, comme un écho de la plume d’Anne Rice, et à la charge baroque de son œuvre.
Pour le choix d’embrasser frontalement la charge queer du texte d’origine, jusqu’à la mettre en scène frontalement et à la verbaliser. Le film de Neil Jordan gommait cet aspect du texte, à la demande (notamment) de Tom Cruise. Les deux acteurs de cette nouvelle adaptations incarnent à merveille la relation sensuelle, entre domination et adoration, de Louis et Lestat. L’un voit là matière à prendre une revanche sur la vie, l’autre matière à mettre un terme à la solitude de son immortalité. Une relation qui se fait aussi dévorante que conflictuelle.
Voir les performances qui vont certainement remporter le meilleur premier rôle (pour Jacob Anderson) et le meilleur second rôle (pour Sam Reid) aux prochains Emmy Awards.
Entendre des longs passages entiers du bouquin portés à l’écran et magnifiquement délivrés
C’est gay, c’est camp, c’est ridicule, c’est effrayant, c’est pulp, c’est toxique, c’est flamboyant, c’est sexy, bref c’est tout ce qu’on demande d’une relecture réussie d’Anne Rice.
Cette série est incroyablement intelligente : les concepteurs connaissent toutes les subtilités de l’œuvre de Rice sur le bout des doigts et ont su en tenir compte de la meilleure façon possible, dans une lecture personnelle et jouissive. La série propose une réflexion profonde sur la symbolique du vampire et l’adapte aussi à l’actualité, sans jamais être indigeste.
Elle est novatrice : jamais une histoire de vampires n’a été racontée de cette façon. Son système narratif est à la fois efficace et inédit, son atmosphère est ultra prenante et elle flirte toujours avec la parodie sans jamais tomber dedans. C’est une série incroyablement moderne, donc, qui transgresse les codes pour mieux les dépoussiérer, et n’hésite jamais à aller jusqu’au bout de ses partis pris. On a hâte de découvrir toutes les surprises que nous réservent les nombreuses saisons prévues : il y a de la matière !
Le casting est incroyable : vous n’êtes pas près d’oublier le trio principal. Sam Reid en Lestat, Jacob Anderson en Louis et Bailey Bass en Claudia respectent à 100% les personnages de Rice, mais proposent des décalages particulièrement pertinents et bienvenus.
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