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Tribune du Pr. Hagay Sobol : Liban, l'été de tous les dangers ? – Destimed

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jeudi 25 août 2022
Le Liban et Israël n’ont jamais été aussi proches d’un accord sur leur frontière maritime, ouvrant ainsi la voie à l’exploitation des ressources gazières offshore pour le pays du Cèdre, augure d’embellie économique et de paix. C’est paradoxalement cette bonne nouvelle qui pourrait être la source d’un nouveau conflit car le Hezbollah perdrait alors sa raison d’être et l’Iran son bras armé.
Autrefois considéré comme la suisse du Moyen-Orient, le Liban est aujourd’hui un pays failli vivant l’une des pires crises économiques de la planète. Sa seule option est l’exploitation des ressources gazières de sa zone économique exclusive en Méditerranée orientale. Pour cela, il faut impérativement régler le différend frontalier, relativement mineur, avec son voisin israélien. Les négociations indirectes menées par le conseiller principal des USA, Amos Hochstein, faisant la navette entre Beyrouth et Jérusalem, seraient sur le point d’aboutir. Cependant, ce n’est pas le gouvernement officiel du Liban qui exerce le pouvoir, mais le Hezbollah chiite dont l’agenda est organisé depuis Téhéran.
Initialement négocié par les grandes puissances (Union européenne ; Pays du P5+1 : Allemagne, Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie) et l’Iran, cet accord était censé mettre un frein au programme militaire nucléaire perse. Mais en 2018, sous l’administration Trump, les USA s’en sont retirés à la suite du non-respect des engagements de Téhéran. Depuis le programme qui n’avait jamais cessé, s’est encore accéléré. Si pour certains experts, le point de non-retour est déjà atteint, le Président Biden a fait de la remise en selle du JCPoA (Joint Comprehensive Plan of Action) sa priorité, quel qu’en soit le coût. En effet, ce serait la seule réalisation de politique extérieur à mettre à son crédit, alors que les élections à mi-mandat approchent, après le calamiteux retrait d’Afghanistan et la mauvaise gestion de la guerre en Ukraine.
S’il est une qualité que l’on doit reconnaître aux négociateurs iraniens, c’est leur maîtrise de la manipulation. Les occidentaux naïfs ou trop pressés de trouver un substitut aux hydrocarbures russes ont cédé à pratiquement toutes les injonctions perses. Pour les Mollahs, cet accord est vital, non par crainte d’une action armée occidentale, mais parce qu’il leur permettrait de toucher une rente annuelle de 100 milliards de dollars, au prix d’un minimum de concessions, alors que le pays a été durement touché par les sanctions américaines. Pour les pays sunnites modérés et Israël, voisins de la Théocratie chiite et de ses affidés mais exclus des négociations, la crainte est grande que cette manne alimente les visées hégémoniques de Téhéran, en finançant et en armant sans limite le Hezbollah au Liban, le Jihad islamique palestinien (JIP) à Gaza ou les Houthis au Yémen.
Seule faction ayant conservé ses armes après la guerre civile, au nom de la « résistance contre l’entité sioniste », le Hezbollah, assure son emprise sur le pays du Cèdre grâce à un arsenal considérable, dont près de 200 000 roquettes, et les canaux financiers de Téhéran. On comprend dès lors, que l’échec des négociations sur le tracé frontalier entre le Liban et Israël est une nécessité absolue pour ce groupe considéré comme terroriste par de nombreux pays. Un accord signerait sa fin et rapprocherait incontestablement le Liban des autres pays sunnites, donc des accords de paix d’Abraham, et augurerait une indépendance économique du Liban dégagé de la tutelle chiite. Raison pour laquelle, le leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah, multiplie les exigences nouvelles sur le tracé frontalier, et les provocations, dont la menace de destruction des plateformes offshore israéliennes, même en cas d’accord entre les gouvernements de Beyrouth et de Jérusalem. Pour l’Iran, il est primordial de revitaliser le JCPoA, avant l’aboutissement des négociations israélo-libanaises, pour conserver ses leviers stratégiques, en dollars sonnants et trébuchants, et son influence régionale, quitte à déclencher une guerre.
Si la dissuasion a opéré depuis la fin de la seconde guerre du Liban, déclenchée par le Hezbollah, ce dernier est aujourd’hui acculé et pourrait prendre une décision extrême et suicidaire, sous l’impulsion de Téhéran. Israël, anticipant ce scénario, a pris les devants en agissant sur le front intérieur, au niveau régional et en portant des attaques à une très grande distance contre ses ennemis.
Sur le Front intérieur et son voisinage immédiat l’État hébreu, a agi contre les groupes terroristes islamistes armés par la théocratie chiite, en Israël, en Cisjordanie et à Gaza et fracturé le front chiite-JIP-Hamas. Ni ce dernier, ni le Hezbollah libanais ne sont intervenus pour porter secours à leur « frère » du Jihad islamique lors de la récente campagne de 3 jours à Gaza. En outre, leur affaiblissement, renforce le Fatah et l’Autorité Palestinienne en perspective de la lutte de pouvoir sans merci que vont se livrer les factions pour la succession de Mahmoud Abbas.
Pour augmenter encore la pression sur les Mollahs perses, Israël, pour la première fois, a laissé fuiter ou a reconnu à demi-mot des actions à très longue distance, bien au-delà de la Syrie, théâtre de la destruction régulière par Tsahal de convois d’armements avancés à destination du Hezbollah, mais non officiellement endossés. Tout d’abord au Yémen, où une usine de fabrication de missiles balistiques a été complétement détruite, privant Téhéran, via les Houthis, d’une attaque contre « l’ennemi sioniste », lors de la campagne d’août à Gaza. Une telle opération suppose la participation de pays tiers, ne serait-ce que pour autoriser le survol de territoires, voire le décollage, des appareils (avec ou sans pilote) devant réaliser la mission. Mais plus humiliant encore, pour la Théocratie chiite, la presse arabe, Saoudienne en l’occurrence, s’est faite l’écho de survols de son territoire par des F-35 furtifs israéliens, ces deux derniers mois, tenant en échec les radars russes et iraniens.
Pour bien faire passer le message, et qu’il n’y ait aucune ambiguïté, l’establishment politique et militaire hébreu a fait savoir aux intéressés quel serait sa réponse en cas d’attaque du Hezbollah : son fief, c’est-à-dire le Sud-Liban, serait « ramené à l’âge de pierre » et « son chef éliminé » comme l’ont été récemment ceux du JIP. Les arsenaux de la milice chiite étant entreposés dans les habitations, les écoles, les hôpitaux, les mosquées, des souterrains parcourant tous son territoire, voire au-delà, et que les habitants, hommes, femmes, enfants servent de boucliers humains, dire que le Liban est assis sur un baril de poudre n’est pas une image mais une triste réalité. L’ONU, par l’intermédiaire de la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban), avait pourtant comme mission d’empêcher le Hezbollah de se réarmer après la guerre de 2006. Il s’agit là d’un manquement criminel de la part de la communauté internationale !
Il est tragique de penser que c’est au moment où une solution est en vue qui apporterait la prospérité et la paix que le risque est le plus grand. Cette perspective devrait normalement ramener à la raison, même les personnes les plus irréfléchies. Malheureusement, l’histoire a démontré à maintes reprises que la raison n’est pas une valeur universelle.
Par fatalité, ils sont de plus en plus nombreux, au pays du Cèdre, y compris parmi la population chiite, depuis la destruction du port de Beyrouth, à considérer qu’une guerre serait un moindre mal si cela leur permettait de se débarrasser définitivement du Hezbollah et de recouvrer leur indépendance.
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