La mise en oeuvre de la "digitalisation" en entreprise se traduit parfois par des projets complexes, au ROI difficilement mesurable. Il faut se poser les bonnes questions en évaluant sa situation et en définissant sa stratégie suivant trois piliers clés : achat, production et vente. Trois grands blocs analysés par Arnaud Rihiant, fondateur de Djust.
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Dans un monde où l’information et les données circulent, où les clients et les fournisseurs sont tous des “partenaires”, les entreprises doivent s’ouvrir et moderniser leurs systèmes informatiques. La digitalisation permet de fluidifier les processus et de faciliter la circulation des données. Selon IDC, les dépenses en transformation digitale devraient cette année croître de 10,4% – malgré la crise sanitaire – pour atteindre les 1300 milliards de dollars à l’échelle mondiale.
Le tableau est posé ; le numérique participe à améliorer les processus tout en donnant de l’autonomie aux équipes, fournisseurs, partenaires et clients. Il est essentiel toutefois de ne pas se limiter à cette vue globale, sans quoi la digitalisation risque rapidement de devenir un concept fourre-tout, avec des projets déconnectés des besoins réels.
Flux entrants, flux internes, flux sortants
L’entreprise doit déterminer ce qu’elle doit digitaliser et évaluer son niveau de maturité. Trois grands blocs sont à prendre en compte :
La majorité des entreprises se focalise sur le second bloc, en numérisant et automatisant autant que possible les processus internes. Nous y retrouvons en général un ERP, additionné parfois d’un MES pour les acteurs du monde industriel. Sans oublier les outils de gestion : suite bureautique, messagerie électronique, logiciel de paye…
La digitalisation des flux sortants se traduit par la mise en place d’un CRM, voire d’un site web destiné aux clients. Selon une étude Sortlist, 78 % des PME européennes disposent aujourd’hui d’un site web. Attention toutefois, car si les sites web se généralisent, peu d’acteurs B2B proposent de l’e-commerce. Un aspect à améliorer.
E-procurement : le grand oublié
Les flux entrants couvrent les processus d’achat et d’e-procurement (approvisionnement en ligne). Ils demeurent souvent le parent pauvre de l’IT des entreprises. Nombre de professionnels du B2B sont aujourd’hui très avancés dans la digitalisation des flux internes, moyennement sur les flux sortants, et en retard sur les flux entrants : référencement manuel des nouveaux fournisseurs, saisie manuelle des listes de prix…. Et pourtant les gains potentiels sont énormes et la valeur de la data ainsi captée largement sous-estimée.
Comment améliorer la situation ? Le tort est partagé entre la gestion des flux entrants de l’entreprise et celle des flux sortants de ses fournisseurs. La numérisation des flux entrants permet de mieux piloter les opérations d’achat et de sourcing, mais il faut pour cela proposer une plate-forme technique adaptée. Elle comprendra par exemple un site web simple d’utilisation et des API. Et bien
entendu un socle technique complet : chargement des données produits, prix, stocks, commandes, facturation… Amazon et Alibaba l’ont bien compris.
Les entreprises doivent donc apprendre à travailler en séquence, en connectant leurs flux sortants aux flux entrants de leurs clients professionnels, et leurs flux entrants aux flux sortants de leurs fournisseurs.
Etre pragmatique !
La digitalisation est un vaste sujet. La première étape pour l’entreprise consiste à cartographier sa maturité et ses besoins, bloc par bloc. Puis de s’assurer que les trois blocs sont et resteront alignés. Un aspect essentiel. Imaginons être aux commandes d’un DC10 où le réacteur central (flux internes) serait à réaction, le moteur droit (flux sortants) à hélice et le moteur gauche (flux entrants)… à élastique ! Plus concrètement, avoir un site e-commerce évolué amenant un gros volume de commandes ne servira à rien si les achats de matière première, la production ou la logistique sont défaillants.
Une fois cette cartographie réalisée, il sera possible de définir un projet et de choisir les outils permettant de mettre en place une solution efficace, simple d’emploi et connectée au reste du SI.
Notez que tout n’est pas bon à numériser. En voulant faire entrer au chausse-pied des processus exotiques dans leurs projets informatiques, les entreprises se retrouvent parfois avec des outils trop complexes, voire impossibles à mettre en oeuvre. Et ce alors même que ces processus exotiques pourraient être traités manuellement et rapidement par e-mail ou téléphone. Il faut être pragmatique ! Et viser une solution capable de traiter la majorité de vos processus tout en laissant ses équipes se charger du reste.
Arnaud Rihiant, fondateur de Djust, start-up de cloud commerce et digital procurement
Les avis d'experts sont publiés sous l'entière responsabilité de leurs auteurs et n'engagent en rien la rédaction de L'Usine Digitale.
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