« Libertad. Igualdad. Fraternidad. » Ces mots ont pris tous leur sens pour les réfugiés espagnols de Toulouse et leur descendance hier soir. Qu’ils s’appellent José Pena-Lopez, 50 ans, « fils de Républicain espagnol », Francisco Folch, 93 ans, « ancien capitaine de batterie antiaérienne de l’armée républicaine », Victorio Catalan, 77 ans, « passé par Irun quand il avait 17 ans », Isabel Ginel, 87 ans, ancienne militante active « anarchiste syndicaliste », Abelardo, 78 ans, « J’avais 5 ans quand j’ai quitté l’Espagne »…
Tous ont vécu un réel moment d’émotion lorsque la plaque de « Toulouse capitale de l’exil républicain espagnol » a été dévoilée devant l’immeuble historique de la rue du Taur ayant abrité les sièges de l’Union générale des travailleurs (UGT) et du Parti socialiste des ouvriers espagnols (PSOE) ».
À l’occasion du 70e anniversaire de la Retirada, la Ville de Toulouse a adressé un geste fort et symbolique en direction des anciens exilés espagnols, de leurs enfants et petits enfants en offrant un vrai lieu de mémoire, matérialisé également par l’inauguration dans la foulée du « Quai de l’Exil -républicain espagnol », sur le Port Viguerie. « Aujourd’hui, la mémoire est honorée, il était temps », a indiqué Pierre Cohen, maire de Toulouse, rappelant « la fierté des socialistes toulousains et au-delà de tous les démocrates, d’avoir accueilli le PSOE durant ces années d’exil ». L’ambassadeur d’Espagne à Paris, Francisco Villar, avait fait le déplacement, comme Marcellino Iglesias, président du gouvernement d’Aragon. Candido Mendez, représentant de l’UGT, a salué « les plus anciens d’entre vous qui sont parmi les plus nobles fils d’Espagnols ». Le drapeau républicain a drapé la foule nombreuse venue accueillir avec chaleur cet hommage et participer aux festivités qui ont marqué la soirée. « C’est un moment important pour les Espagnols. (N.D.L.R. : population estimée entre 40 000 et 45 000 personnes à Toulouse), ajoute José, ému aux larmes, « on a tous vécu à des degrés divers le malheur, la tragédie, l’exil ».
« Nous sommes partis sans rien. Ou presque. À pieds, en camion et en train jusqu’à Brive La-Gaillarde en Corrèze. Au fur et à mesure, avec la fatigue, on jetait tout… on ne mangeait pas. Les hommes et les femmes avec les enfants étaient séparés. Ensuite on nous a dispatchés dans les villages voisins. » À 87 ans, Isabel Ginel, n’a rien perdu de la mémoire ni du combat militant qui l’a précipité plus tard sur les chemins de Toulouse lorsqu’elle avait 17 ans à peine. « On a toujours vécu ici avec le but et l’espoir de revenir en Espagne. Au début on n’a pas ancré notre vie à Toulouse. Il a fallu vivre malgré tout, et ça a été très dur. On croyait que l’Espagne nous aiderait à lutter contre le franquisme. Il a fallu attendre quarante ans… »
« On a vécu dans un hôtel de la rue Bayard et puis on a travaillé. Mon mari était à l’Omnia, moi j’étais repasseuse dans une teinturerie. On a eu deux enfants et Toulouse est devenu notre terre d’adoption, la France notre patrie d’adoption. Nous avons gagné la carte de la reconnaissance seulement à la Libération de Toulouse ; jusque-là, ceux qui ne nous regardaient pas d’un bon œil, surtout ceux de droite, on était des rouges, des diablos, des révolutionnaires… quand ils ont vu qu’on a fait la lutte à leurs côtés pour libérer Toulouse des Allemands, leur regard a changé. Et puis, il y a a eu notre comportement, notre façon de vivre, de nous exprimer. On s’est dépêché d’apprendre le français, on avait aussi notre culture à partager. Pour beaucoup nous étions engagés dans la lutte car Toulouse était la plus grande ville du sud de la France proche de la frontière pour pouvoir communiquer de l’autre côté. Tous les dimanches, on se retrouvait entre exilés républicains au Jardin des plantes et place du Capitole, c’était comme un aimant…
Jusqu’à la fin des années cinquante, Isabel a cru à un retour en arrière possible. Et comme de nombreux Républicains espagnols installés à Toulouse, 20 000 sur les 200 000 qui y ont trouvé refuge à l’époque, l’espoir de retrouver l’Espagne libre a perduré jusque dans les années soixante. « Après c’était trop tard. Les Espagnols de Toulouse ont eu leurs enfants, ils ont été à l’école laïque, ont fait des études… de citoyens à part, on est devenu des citoyens à part entière », ajoute de son côté Francisco Folch, 93 ans, un ancien de Dassault, je crois que si j’avais travaillé en Espagne je n’aurais jamais aussi bien gagné ma vie qu’à Toulouse ».
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Toulouse honore les républicains espagnols.
Dans La Dépéche du 28 juin 2009 page 29 sur l'article "Toulouse honore les Républicains espagnols", tous les intervenants lors de l'inauguration de la plaque commémorative du "quai de l'exil républicain espagnol" n'ont pas été cités et notamment le responsable du parti communiste espagnol, José Antonio Moreno, qui a été plusieurs fois applaudi lors de son discours.
https://infoimo.blogspot.com/2022/07/exemples-de-pieces-2-euro-commemoratives.html