Échec scolaire, anxiété, anorexie, irritabilité… la souffrance d’un enfant peut être le symptôme d’un dysfonctionnement dans la famille. Face à ses difficultés et pour l’aider à retrouver la parole, se réunir dans le cadre d’une thérapie familiale est d’un grand secours. Comment se passe une thérapie familiale ? Quand consulter ? Explications et conseils.
Sommaire
Avec Chantal Diamante, thérapeute familiale psychanalytique
La détresse psychologique d’un enfant masque souvent un dysfonctionnement dans la famille. Pour comprendre les silences et repérer les non-dits, rétablir une communication saine et assurer la paix, une thérapie familiale peut être la solution.
Une thérapie familiale a pour point de départ la souffrance d’un des membres de la famille. Une souffrance qui finalement, devient celle de tout le groupe. « Il y a toujours au sein de la famille une personne, souvent un enfant, qui est le porte-voix des difficultés relationnelles familiales », assure Chantal Diamante, thérapeute familiale psychanalytique et présidente de la Société de thérapie familiale psychanalytique d’Ile-de-France. Dans cette perspective, le mal-être de l’enfant est certes « quelque chose qu’il vit, mais aussi le signe d’un dysfonctionnement impliquant tout le monde », poursuit-elle.
Pour autant, cela ne veut pas dire que le problème vient de la famille ou que les parents sont responsables. « Il faut dire aux parents qu’ils ont fait ce qu’ils ont pu mais qu’à un moment, il y a quelque chose qui n’a pas fonctionné », rassure la thérapeute. Il n’est pas question de « mauvaise mère », de « mauvais père », ni d’ « enfant capricieux », mais d’une famille qui a besoin d’aide.
Dans ce cadre, une thérapie familiale tente de comprendre dans quel contexte le problème a pu émerger et pourquoi il perdure. Observant chacune des interactions du groupe, la thérapie déconstruit les certitudes, cherche à déterrer les non-dits, les secrets, révéler les rancœurs, les incompréhensions. En prenant en compte la parole et la gestuelle du père, de la mère, des frères, sœurs ou grands-parents, elle tente de comprendre la souffrance du groupe. Elle essaye ensuite de « remanier les liens dans la famille et de faire en sorte que chacun trouve ou retrouve une place qui lui correspond », définit Chantal Diamante. Si la priorité est de soulager l’enfant en souffrance, elle permet in fine à tout le monde de s’apaiser avant de repartir sur de bonnes bases.
A savoir : selon les cas, il peut arriver que la personne en souffrance et à l’origine de la thérapie familiale suive en parallèle une thérapie individuelle. Car « dans la thérapie individuelle, on va travailler sur l’intra-psychique, sur ce que la personne amène de son histoire. Tandis qu’en thérapie familiale, on va considérer que c’est le groupe qui parle ». Parfois (souvent), les deux approches sont donc nécessaires.
« Les familles peuvent se tourner vers tous les types de thérapies, tout dépend de la disponibilité de la famille, de ce qu’elle souhaite », décrit la thérapeute. Il existe ainsi différents types de thérapies familiales.
C’est une thérapie verbale où la parole est placée au centre de toutes les séances. Elle met en lumière, grâce aux mots, les mécanismes (souvent inconscients) qui régissent la famille. « En plus de la parole, on peut aussi avoir recours à des outils comme le dessin, la pâte à modeler, les jeux de rôles, etc. afin de débloquer quelque chose. On cherche à donner une représentation à la souffrance pour que chacun en prenne conscience », explique Chantal Diamante. L’objectif est de faire évoluer les comportements en pointant les problèmes pour mieux les résoudre. « Ça peut prendre du temps, mais en réhabilitant la parole de chacun, en prenant en compte ce que l’autre ressent, on arrive à avancer », assure la thérapeute familiale.
Selon la thérapie familiale systémique (ou TFS), la famille est un système vivant et organisé. Mais quand la communication n’est plus possible et que chaque interaction est hostile, la thérapie familiale systémique aide à mettre en place de nouveaux comportements plus sains, grâce à divers outils comme les jeux de rôles, la linguistique, l’analyse transactionnelle (théorie de la personnalité et de la communication), etc. Très ancrée dans le présent, elle analyse les actions, les émotions et les réactions de chacun au fil des séances.
La thérapie familiale comportementale et cognitive se concentre sur les symptômes ressentis par la personne en souffrance et à l’origine de la crise familiale, afin de pouvoir ensuite modifier les comportements qui lui pèsent au quotidien.
A vous de voir quelle type de thérapie peut convenir le mieux à votre situation familiale. Pour cela, n’hésitez pas à vous renseigner ou même à consulter plusieurs professionnels qui sauront vous guider.
Comme lors d’une thérapie individuelle, vous serez accompagné par un psychiatre ou un psychologue, spécialement formé en thérapie familiale.
Lors de votre première rencontre, le professionnel évaluera votre situation et fera ses premières constatations. Ensuite, en fonction des besoins et du cadre de travail thérapeutique défini, tous les mois (ou plus), pendant un an en moyenne (ou plus), chaque famille se réunira une heure au cours de laquelle le praticien tentera d’analyser et de comprendre les relations et les interactions qui lient chacun des membres. Par ses paroles, ses gestes, ses attitudes, il va lire la relation que l’enfant entretient avec le reste du groupe (mère, père, frère, sœur, belle-mère, beau-père, etc.) et inversement.
Au cours des séances, « pas de règle préétablie, si ce n’est de veiller à ne pas déséquilibrer ou casser plus encore une dynamique familiale déjà fragile », assure la thérapeute. Souvent, l’accent peut être mis sur la parole mais selon les thérapies, le travail peut s’appuyer sur des outils de communication (jeux de rôles, exercice théâtral, dessins …) grâce auxquels les émotions de chacun vont pouvoir se libérer. « On peut aussi travailler sur l’anamnèse, c’est-à-dire l’histoire du couple, des parents, en s’intéressant à la famille sur les trois générations », poursuit-elle. Car souvent, le problème de l’enfant trouve une de ses origines dans le fonctionnement des parents, entre eux ou au sein de leur famille respective, comme « par exemple, tout ce qui est de l’ordre des secrets, des traumatismes, qui n’ont pas encore été évoqués dans les générations précédentes. Et ces problématiques peuvent ensuite se rejouer dans leur famille actuelle », conclut la thérapeute.
Toute la famille n’est pas toujours conviée. Tantôt le thérapeute peut accueillir les enfants, tantôt uniquement les parents. Le thérapeute lui-même peut laisser la main à un de ses collègues, afin d’avoir un autre avis et orienter la famille vers d’autres pistes de travail.
A noter : avec l’accord de la famille, les séances peuvent être filmées afin de faciliter le travail du thérapeute.
« Il faut faire confiance à son intuition », assure Chantal Diamante. « Si l’on sent que quelque chose ne va pas, alors il faut sortir de la honte et des non-dits. D’ailleurs, c’est souvent l’enfant qui sonne l’alerte », poursuit-elle.
Les signes qui doivent alerter sont multiples : échec scolaire, dépression, phobies, tentative de suicide, troubles de l’alimentation, insomnie, repli sur soi, fugue, etc. Il existe aussi des éléments capables de déclencher ou des temps propices à engendrer une crise familiale, le signe d’un trop-plein qui vient dégrader l’ambiance, tels que l’adolescence, une naissance ou un décès. Parfois aussi, il n’y a pas de symptôme mais un mal-être invisible qui pousse un fils ou une sœur à entreprendre une thérapie avec ses proches.
Souvent, les difficultés d’un des membres de la famille sont telles que sa douleur impacte tout le monde. Dans ces cas-là, la souffrance devient collective. Et si au départ, les parents consultent en famille avant tout pour leur enfant, au fil du temps, la thérapie permet d’améliorer les relations au sein de la famille, et à chacun de se remettre en question.
Quel que soit le problème, l’une des conséquences les plus communes à tout déséquilibre familial, c’est le manque de communication. « Quand la tension est permanente et qu’on arrive plus à être tranquille, quand on n’arrive plus à partager de bon moment, que tout est objet de conflit, quand il n’y a plus de plaisir à être ensemble mais que de la contrainte, alors il faut consulter », explique Chantal Diamante. Dans l’impossibilité de communiquer, la compréhension de l’autre n’est plus permise, ne laissant plus la place qu’à l’agressivité ou dans le meilleur des cas, à l’indifférence. Alors si le silence peut être synonyme d’harmonie pour certaines familles, c’est quand il est pesant qu’il faut s’inquiéter.
Le signe le plus révélateur qu’une thérapie familiale fonctionne, c’est quand la personne en souffrance va mieux, que son mal-être s’apaise. La disparition du ou des symptômes apaise les relations et améliore les échanges. Progressivement et grâce à la thérapie, la parole, jusque-là muselée, arrive désormais à circuler sereinement, puisque chacun a appris à écouter l’autre et à s’exprimer correctement. « On le voit quand ça fait quelques jours ou quelques heures qu’il n’y a pas eu de conflit. On arrive à nouveau à discuter, à se mettre à table et à finir un repas sans s’insulter ou sans qu’une assiette vole », décrit Chantale Diamante.
Une thérapie aide les familles à fluidifier leurs relations et tente de répondre aux problématiques posées par un ou plusieurs de ses membres. En plus de prodiguer des conseils éducatifs aux parents, elle aide à déverrouiller des blocages émotionnels et propose des solutions pour un mieux-être ensemble. Et, lorsque la famille se rencontre à nouveau, qu’elle arrive à échanger sans heurts, alors c’est que la thérapie fait son œuvre. « Ce n’est pas magique, ça prend du temps. Mais grâce à ce travail, être ensemble redevient possible », confie la thérapeute.
Tout dépend des cabinets, mais en moyenne, une consultation de thérapie familiale coûte entre 50 et 130€. Renseignez-vous auprès de l’Assurance maladie et de votre mutuelle, car une partie peut être remboursée, notamment si vous allez voir un psychiatre.
Si votre enfant est déjà suivi par un psychiatre ou un psychothérapeute, demandez-lui s’il trouve la démarche utile, ainsi que quelques conseils pour trouver un thérapeute spécialisé. Sinon, vous pouvez vous informer auprès des associations, des centres ou des Sociétés françaises de thérapie familiale tels que La Société française de thérapie familiale, Le Centre d’étude clinique et de communication familiale ou encore L’association Couples & Familles.
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