L’emblématique porte bleue du Magasin a été remise à neuf. C’est un signe extérieur du changement : le centre national d’art contemporain de Grenoble s’ouvre de nouveau au public. L’entrée principale s’avère ainsi parfaitement visible depuis l’esplanade Andry-Farcy, sur le site de l’ancien bâtiment industriel.
Un site dont le renouveau s’écrit sous la conduite d’une association au conseil d’administration renouvelé. Estelle Pagès, directrice générale de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon, en exerce la présidence.
Céline Kopp, la nouvelle directrice du Magasin, compte défendre une programmation transgénérationnelle, pluridisciplinaire et vivante. © Martin de Kerimel – Place Gre’net
La responsabilité de l’établissement revient à Céline Kopp, ex-directrice du Triangle-Astrides, un centre d’art contemporain d’intérêt national marseillais. C’est elle qui, le vendredi 18 novembre 2022, a accueilli la presse pour évoquer la renaissance du Magasin. L’occasion – entre autres – de présenter l’ensemble des acteurs du projet. Pour elle, la réouverture doit faire oublier les difficultés et traumatismes d’hier.
« C’est le premier jour d’un projet qui débute et va prendre du temps pour se construire, indique Céline Kopp. Je suis là pour impulser un mouvement d’avenir. Ce lieu doit retrouver au plus vite ses usagers, publics et artistes. J’ai une vision artistique et culturelle, bien sûr, mais je me suis promise de ne pas faire de promesses. »
La directrice assure, par ailleurs, qu’elle prêtera une oreille attentive aux projets des artistes locaux. Et admet devoir encore approfondir sa connaissance de l’environnement culturel grenoblois.
Pour sa réouverture, le Magasin propose notamment une exposition de Binta Diaw. La jeune artiste est sortie diplômée de l’École supérieure d’art et design de Grenoble-Valence en 2019. © Martin de Kerimel – Place Gre’net
Plusieurs événements émergent pour imaginer l’avenir. Parmi eux, deux expositions ont déjà commencé. La première, Paysages, permet de découvrir le travail de Binta Diaw jusqu’au 12 mars 2023. L’installation immersive de cette jeune artiste s’inspire de la réalité des femmes esclaves d’origine africaine. Binta Diaw a ainsi manipulé la terre et tressé des cheveux pour restituer une image de la mangrove, qu’elle réinvente comme lieu de refuge et de rassemblement.
Son souhait : que le public ressente une émotion face à son œuvre, même sans forcément comprendre ce qu’elle a souhaité exprimer. C’est la première fois qu’elle expose en Isère. Elle a saisi cette opportunité grâce à un partenariat du Magasin avec l’École supérieure d’art et design de Grenoble-Valence, dont elle a obtenu le diplôme en 2019.
L’autre exposition, également installée jusqu’au 12 mars 2023, est collective. Sous le commissariat de Céline Kopp, onze artistes se regroupent autour d’une titre programmatique commun : La position de l’amour. Ils viennent d’horizons différents et parfois de l’étranger.
Gabrielle L’Hirondelle Hill est canadienne. Ses œuvres utilisent le tabac comme matériau : une allusion subtile à l’histoire coloniale autour de cette plante. Alvaro Urbano arrive de Madrid et, à partir de quelques objets simples, espère apporter un autre regard sur nos intérieurs urbains. Rebecca Bellantoni, née à Londres et d’origine caribéenne, immerge quant à elle le public dans l’espace citadin, mais en extérieur cette fois. Elle déploie une installation filmique dans une grande pièce obscure.
Le Magasin invite le public de ses expositions à la contemplation. Ici, un gros coussin est posé devant une installation vidéo de l’artiste marseillais Valentin Noujaïm. © Martin de Kerimel – Place Gre’net
Lui aussi intéressé par l’art vidéo, Valentin Noujaïm propose la première partie d’un triptyque consacré au quartier de la Défense, à Paris. L’occasion pour le jeune homme, né de parents égyptiens et libanais, de réveiller le souvenir du Pacific Club, la première boîte de nuit à diffuser de la musique hip-hop, soul et R&B dans la capitale. Prune Phi, elle, s’inspire de rituels vietnamiens pour une réflexion esthétique et empreinte d’émotions sur la place et la disparition des objets de notre quotidien.
Le Magasin compte désormais fonctionner en continu et rester accessible à toute personne intéressée. Dans cette optique, Céline Kopp mise sur l’accueil d’artistes en résidence et va multiplier les points d’accès.
Elle sait disposer d’un auditorium et entend, en outre, ouvrir une partie des locaux aux enfants, ainsi qu’à la pratique artistique. Son souhait : s’inscrire dans des démarches collectives.
La Ville de Grenoble est l’une des quatre tutelles publiques du Magasin. © Martin de Kerimel – Place Gre’net
Pour l’heure, le Magasin est déjà associé à la Fabrique des Luddites, à Chatte, une ancienne fabrique de tissu que des artistes et artisans transforment progressivement en tiers-lieu culturel. Le Magasin, lui, revendique toujours quatre tutelles publiques : la Ville de Grenoble, le Département de l’Isère, la Région Auvergne Rhône-Alpes et l’État.
La Ville a d’ailleurs fait part de son engagement renouvelé. Son ambition : « Un axe partenarial fort, aux niveaux national et international, une ouverture sur le quartier Bouchayer-Viallet et un projet de dialogue régulier avec les artistes et les publics ». La réouverture du Magasin a fait l’objet d’un soutien à hauteur de 332 000 euros.
Infos pratiques
Ouvert gratuitement jusqu’au 24 novembre 2022, le Magasin le sera ensuite du mercredi au dimanche, de 11 heures à 19 heures.
Tarif plein : 5 euros. Gratuit pour les professionnels, demandeurs d’asile, bénéficiaires des minima sociaux et jeunes de moins de 26 ans.
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