Nouvelle licence signée Prime Matter, The Chant est un survival-horror old-school qui tente la carte de l’originalité en nous plongeant dans un univers psychédélique.
L’éditeur Prime Matter nous a livré cette année une poignée de titres séduisants, parmi lesquels on citera Dolmen et The Last Oricru. Il poursuit sur sa lancée avec The Chant, une autre nouvelle licence qui marche cette fois sur les traces de Resident Evil et Silent Hill.
Développé par un petit studio canadien nouvellement formé, The Chant est un survival-horror old school qui tente de se démarquer des autres titres du genre par son univers psychédélique. Pas de maison hantée ni de boulevards envahis par les zombies ici, mais une petite île paisible sur laquelle est organisée une retraite spirituelle. L’occasion de faire connaissance avec la “science des prismes”, thématique centrale du jeu, et ses dérives.
Car de facto, tout ne va pas se passer comme prévu sur l’île. Au cours d’un rituel, un groupe crée un portail vers une dimension parallèle, l’Obscurité, de laquelle se déversent des créatures cauchemardesques qui se nourrissent des émotions négatives.
Si le jeu parvient à brillamment tirer parti de cet univers au niveau de son esthétique, avec des décors psychédéliques parfois très réussis, il faut bien l’avouer, le cadre très particulier du jeu ne plaira pas à tous. Ce n’est pourtant pas fautes d’efforts de la part des développeurs, qui ont mis le paquet niveau narrations avec quantité de dialogues et cut-scenes pour nous immerger dans cet univers. Mais le projet était sans doute trop ambitieux pour un petit studio et de facto, on a beaucoup de mal à se sentir investi dans cette quête et cet univers. La faute en grande partie à un casting pas très sexy, des personnages peu inspirants et pas forcément très bien joués et un scénario dans lequel on a du mal à s’immerger.
The Chant présente par ailleurs aussi la caractéristique d’être un jeu très court. Il y a moyen de le finir en moins de 6 heures sans trop de difficulté. Les plus lents verront sans doute la fin de l’aventure en 7 ou 8 heures de jeu. Et les premiers chapitres se bouclent en un temps record. Si les développeurs prennent leur temps pour nous apprendre les bases de la “science prismique”, on a souvent beaucoup de mal à comprendre ces mécanismes de jeu étranges basés sur la spiritualité – et pourtant pas inintéressants.
De facto, vous affronterez ici des créatures démoniaques non pas avec une batte de baseball ou un révolver mais un bâton de sauge et des jets de sel. Il faut l’avouer, c’est un peu moins sexy, et en début d’aventure, on est un peu perdu avec le système de craft des objets, qui vous oblige à ramasser sauge et ficelle à tout bout de champ pour “fabriquer” vos armes. Le gameplay du jeu est étonnamment riche, au point qu’on s’y perd un peu au début. Il faudra de facto collecter divers prismes pour améliorer ses compétences (son énergie, sa résistance à l’obscurité, etc.) – sans parler des compétences spéciales.
La véritable originalité du jeu vient de la présence de trois jauges, en bas à gauche de l’écran. On retrouve une jauge de spiritualité, une jauge de santé et une jauge de mental. A chaque fois que vous traverserez un couloir sombre ou serez surpris par une créature, votre jauge de mental se détériorera jusqu’à être frappé par une peur panique, qui entraînera votre personnage à voir le monde en noir et blanc et à devenir difficile à contrôler… Il faudra alors fuir pour tenter de se refaire une santé… Heureusement, chacune de ces jauges peut être rechargée avec des éléments récupérés sur le terrain, comme de la lavande ou du gingembre. Une idée intéressante, même si dans la pratique, ce système devient vite agaçant et nous pousse à looter massivement tout au cours du jeu.
Côté gameplay, The Chant a tendance malheureusement à se montrer très dirigiste. Les zones de jeu ouvertes sont très rares et à vrai dire, il est même difficile de passer à côté des nombreux collectibles durant l’aventure. On avance en ligne droite en lootant tout ce qu’on trouve sur son chemin, on utilise des objets pour résoudre des énigmes malheureusement très banales et on affronte de temps en temps une créature hostile. S’il a l’apparence d’un survival-horror, The Chant a malheureusement tendance à être plus proche d’un walking simulator dans son gameplay. Car clairement, la partie combat n’est pas la plus réussie. Il suffira la plupart du temps de matraquer le bouton d’attaque, de réaliser une roulade pour éviter un coup et parfois d’envoyer une poignée de sel au visage de l’adversaire. Les combats ne sont pas très excitants et sont surtout très répétitifs, malgré une certaine diversité dans le bestiaire.
Et malheureusement, le gameplay dans son ensemble a tendance à décevoir : The Chant tente de recopier à tout prix la formule d’un Resident Evil old-school sans jamais vraiment y parvenir. Le résultat est très mitigé. Car si le jeu n’est pas déplaisant à parcourir, on a du mal à vraiment s’enthousiasmer pour un titre qui peine à concrétiser ses idées. Oui, The Chant ose affirmer son identité, mais il ne s’en donne pas forcément les moyens, et c’est bien dommage au vu du travail accompli sur l’univers du jeu, son bestiaire, sa bande son excellente et ses jolis graphismes.
On notera au passage que The Chant s’en sort avec les honneurs sur le plan technique. Il s’agit de l’un des premiers jeux “new-gen only”. Comprenez par là qu’il ne tournera pas sur une PS4 ou une Xbox One. Le jeu est visuellement très réussi, mais si côté détails, ça pique un peu, notamment au niveau de la modélisation des visages.
S’il souffre donc de défauts gênants, The Chant a le mérite d’être proposé à un tarif décent. 39,99€. De quoi excuser quelques erreurs de jeunesse, sans doute. Mais encore faudra-t-il être séduit par l’univers très particulier du jeu. Une chose est sûre, voici une production qui n’hésite pas à sortir des sentiers battus.
Avec son univers psychédélique, The Chant n’hésite pas à se démarquer des autres survival-horror en proposant un univers graphique inspiré et des mécanismes de jeu originaux. Si la formule séduit au début, on n’en a pas moins beaucoup de mal à s’immerger dans “la science des prismes”, le scénario un peu tiré par les cheveux du jeu et surtout à être convaincu par son gameplay, qui est pratiquement une réplique des Resident Evil old-school. A la différence près qu’ici, vous ne combattrez pas des zombies avec un fusil à pompe mais des créatures d’une autre dimension avec des jets de sel et des coups de bâtons de sauge… Avec ses puzzles trop simplistes, ses combats très répétitifs et son loot permanent, The Chant a du mal à briller. Le jeu est également très court. Comptez 6 à 7 heures pour en voir le bout. A 39,99€, on lui pardonne certains de ses défauts, mais il faut l’avouer, le titre a du mal à vraiment convaincre. C’est d’autant plus dommage que visuellement, The Chant est une jolie réussite, et que le titre osait, pour une fois, sortir des sentiers battus…
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La VF intégrale
Plutôt joli dans l’ensemble
Un mélange qui fonctionne
Quelques bonnes idées
Quelques frayeurs
Assez court, avec beaucoup de flottements (6 à 7h)
Un scénario pas très passionnant
Des énigmes trop faciles, des combats sans grande technique
La modélisation des visages
Très linéaire dans l’ensemble
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