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"Si la voiture est fétiche, l'accident ne l'est pas" : les fascinants carambolages scéniques d'Aurelia Ivan – Marianne

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Dans l’univers d’Aurelia Ivan, les formes abstraites collent au réel, et les concepts collent à la matière brute. Ça commence donc par un étrange rituel de décollage : la metteuse en scène vient imprégner de liquide révélateur un bac où se trouve plongé le négatif d’une archive photographique remontant aux temps industriels. Puis une autre image se révèle derrière un parebrise incrusté d’un phare Xénon : le contre-ténor Virgile Pellerin interprète « l’Autoguide Rousseau », le célèbre manuel qui a peuplé les rêves et les cauchemars de tous les apprentis conducteurs qui apprenaient par cœur (et par corps) les lignes de codes. Et alors, le gracile contre-ténor se met à chanter le code de la route comme s’il s’agissait du Combat de Tancrède et Clorinde ou du Lamento d’Arianna.
Puis Aurelia Ivan se lance dans un corps à corps avec une aile de voiture : elle entame une danse récitative pendant laquelle elle épouse à la fois l’objet contendant, qui lui résiste, et un texte fulgurant du philosophe libertaire et décroissant André Gorz. Après quoi, Bogdan Hatisi déplie sa silhouette sur une partition de Jean Baudrillard, livrant une sorte de rock philosophique et mélancolique dans lequel la voiture devient un symbole nietzschéen, « par-delà le bien et le mal ».
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Pour ce spectacle qui est aussi une installation, Aurelia Ivan a collecté des sons, visité des centres de crash-test où les mannequins sont soumis à des chocs. Elle continue son compagnonnage avec le scénographe Sallahdyn Khatir, le plasticien Johnny Lebigot et Loraine Mercier pour tisser sa trame, faire évoluer ses figures dans un environnement sensoriel et poreux de matières, de vibrations, où l’animé et l’inanimé, les mots et les choses tracent des ponts subtils. « Dans la pièce, il n’y a pas de personnages, mais des corps en présence, des corps rythmiques, poétiques et vibrants », explique-t-elle.
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L’homme est descendu de son cheval pour conduire des voitures. Celles-ci ne sont plus des corps autonomes, mais des extensions de nos propres corps, des prothèses vouées à augmenter notre autonomie, tout en emprisonnant nos esprits dans des enveloppes rigides. Quelques images finales – superbes – nous apportent l’espoir d’une libération de ces liens : un airbag géant transformant la scène en apparition spectrale. Et l’empreinte opalescente d’une Renault 4L dans un blog de glycérine végétale dessine un foyer, une grotte imaginaire, comme un dernier espoir de nidification.
« Si la voiture est fétiche, l’accident ne l’est pas » création d’Aurelia Ivan, jusqu’au 17 décembre au Théâtre de la Cité internationale (Paris). Durée : 1 h 10.
Par Isabelle Barbéris
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