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Sandrine Rousseau : « Il faut faire de la politique avec ses émotions » – Sud Ouest

S’il a mobilisé peu d’adhérents (5600), le vote organisé fin novembre pour désigner la nouvelle direction d’EELV était attendu par les observateurs. L’occasion, enfin, d’évaluer le poids en interne de celle qui est devenue, par ses buzz et prises de position retentissantes (elle préfère dire « écoutées »), la plus médiatique des écologistes. Sandrine Rousseau soutenait la motion de la Lilloise Melissa Camara. Résultat cinglant pour la championne de l’écoféminisme : « sa » candidate n’a récolté que 13,5 % des voix. Entend-elle, face à ce signal, adapter sa stratégie ? « En aucun cas ! Je suis peut-être minoritaire dans ma formation, mais en phase avec une partie de la société », commente, début décembre, la députée de Paris.
Tailleur, lunettes rondes, cheveux gris et courts…
Tailleur, lunettes rondes, cheveux gris et courts, elle cultive une allure assez stricte, et slalome, dans son expression, entre l’humour, la gravité ou, souvent, l’indignation. Rien ne semble en mesure de la détourner de sa stratégie de la transgression et du clivage. Il en va à ses yeux de « la bataille culturelle à regagner contre l’extrême droite ». « Ces polémiques ont le mérite de reconfigurer le débat public. Jusqu’ici, le camp réac dictait ses thèmes : sécurité, immigration… On est en train de reprendre la main. Désormais, on parle de l’industrie de la viande, du genre… »
Sandrine Rousseau revendique aussi de s’exprimer à la première personne du singulier. « Si on veut reconnecter les gens au débat citoyen, il faut faire de la politique avec ses émotions, son expérience vécue. Je subis des attaques violentes, mais je reçois aussi de nombreux soutiens. Je tiens ma ligne, suis droite avec moi-même. »
D’où vient cette armure, cette indifférence apparemment proportionnelle aux tollés que provoquent ses sorties ? Pour ses détracteurs, la réponse est entendue : l’ambition, l’autopromotion. « Elle a trouvé le moyen d’exister médiatiquement malgré une faible assise politique, de se construire une visibilité totalement disproportionnée », déplore un élu de gauche.
Son père, Yves Rousseau, 77 ans, formule évidemment une autre hypothèse : « Sandrine est en colère parce que les choses ne bougent pas. Sur les féminicides, sur l’urgence climatique… Il est là son moteur », explique-t-il dans un café de la Rochelle.
Venue du Val-de-Marne, la famille Rousseau s’est installée en Charente-Maritime en 1980. Il était inspecteur des impôts, sa femme Évelyne, fonctionnaire elle aussi. Tous deux militaient à la CFDT. Il fut maire, socialiste, de Nieul-sur-mer de 2001 à 2008. Aujourd’hui, les repas familiaux rassemblent deux gauches autour de la table. Le père social-démocrate, la fille écoféministe. « On n’est pas toujours d’accord, mais on discute et rit beaucoup quand elle passe ses vacances ici. On adore les bons dîners, partager une bonne entrecôte. Sandrine a réduit sa consommation de viande mais n’a rien d’un ayatollah. »
« À quoi joue Sandrine Rousseau ? » s’interroge ce jour-là, en Une, le journal « L’Opinion ». Le titre amuse Yves Rousseau. La routine… « On me parle sans cesse d’elle. Des gens me disent qu’ils ne sont pas d’accord, mais beaucoup me demandent de l’encourager. Je souffrirais si elle n’avait pas le cuir épais. C’est une battante. Elle utilise cette forme, que certains trouvent outrancière, pour ouvrir les débats, parler du fond. »
Il se souvient d’une enfant « sérieuse », liseuse insatiable. Elle a grandi avec un père « déconstruit » : « Je faisais la vaisselle, la cuisine ». Son épouse Évelyne est morte en septembre 2013. Atteinte d’un cancer généralisé, elle a mis fin à ses jours. Quelques semaines après, Sandrine Rousseau a publié un beau texte sur la légalisation du suicide assisté, salué jusque dans les colonnes du « Figaro ».
À l’époque, elle est peu connue. Une cadre EELV parmi d’autres, enseignante-chercheuse en économie, vice-présidente de l’université de Lille. En 2015, la voici tête de liste aux régionales en Nord-Pas-de-Calais, mais c’est un échec (4,8 % des voix). Sandrine Rousseau s’éloigne de la politique, s’oriente vers d’autres horizons militants.
En 2017, elle fonde l’association Parler, pour les victimes de violences sexuelles, après avoir elle-même, en 2016, accusé le député Denis Baupin d’agression sexuelle. Parallèlement, elle découvre Rachel Carson, Françoise d’Eaubonne, ou, plus jeune, Émilie Hache, les pionnières de l’écoféminisme.
Alors que la vague MeToo déferle, Sandrine Rousseau revient sur la scène politique en incarnant cette sensibilité nouvelle, qui considère que domination masculine et exploitation de la planète ont des causes communes, relèvent d’une même prédation. Succès inattendu : en septembre 2021, lors de la primaire écologiste, elle recueille, face à Yannick Jadot, près de la moitié des voix des 120 000 sympathisants. « Elle sait capter la demande d’une jeunesse qui trouve que les choses ne vont pas assez vite », note Noël Mamère, qui juge sa camarade Rousseau « nécessaire aux écologistes, porteuse d’une vraie exigence de société. Mais sa recherche du buzz et de la radicalité finit par avoir des effets contre-productifs. Ses tweets provocateurs n’apportent pas grand-chose ». « Patriarcat, déconstruction… elle fait plus des sciences sociales que de la politique. On ne voit pas bien comment ses prises de position peuvent se traduire en politiques publiques. Faut-il interdire les barbecues ? » s’interroge un écologiste bordelais.
Quand en septembre, sur France 5, elle accuse Julien Bayou de comportements « de nature à briser la santé morale des femmes », en dehors de toute enquête judiciaire, le procédé fracture comme rarement son parti. « C’est Robespierre chez les néoféministes », se désole Daniel Cohn-Bendit. « Les journalistes m’ont posé la question en toute fin d’émission ; malgré le peu de temps, j’ai choisi de répondre en transparence » explique-t-elle. La domination masculine semble être sa grille de lecture numéro un. Une clé omniprésente dans son déchiffrage du monde, y compris du regard que les médias portent sur elle. À la fin de notre entretien, elle lance : « Si vous pouviez éviter les biais sexistes de vos confrères… »

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https://seo-consult.fr/page/communiquer-en-exprimant-ses-besoins-et-en-controlant-ses-emotions

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