Mais où est donc passé Joe Maksymiw ? À l’heure du bilan, le deuxième ligne anglais n’était toujours pas rentré de sa boucle en VTT. La dernière péripétie de deux jours « au vert » pour les Agenais qui ont multiplié les activités à La Base du Temple-sur-Lot. Taquin, Takulua avait donné les indications à son partenaire : « Tu prends à gauche, puis à droite, et c’est tout droit jusqu’à Agen ! » Après trois quarts d’heure d’attente, les partenaires de Vincent Farré se demandaient s’ils n’allaient pas prendre le bus du retour sans lui. « À mon avis, quand il en aura marre, il arrêtera de pédaler… », sourit le talonneur Loris Zarantonello.
Partis à 39 pour ce stage cohésion, les Agenais avaient déjà perdu la veille au soir l’ailier Louis Gauban prêté à l’US Marmande (lire par ailleurs). Le groupe avait été volontairement réduit par le manager Bernard Goutta : « On a fait le choix de ne prendre que 39 joueurs parce qu’on était limité en places avec le staff au complet. On n’a donc pas pris les Espoirs qui avaient effectué la préparation avec nous, à l’exception d’Émile Dayral. » Après cinq jours de coupure suite à la victoire à Rouen (13-16), les Agenais s’étaient retrouvés jeudi matin à Armandie pour reprendre avec du travail physique et du rugby.
Ce n’est que vers 15 heures que les Agenais ont rejoint La Base ce jeudi. Mais ils ont très vite été mis dans le vif du sujet. Une sortie en bateaux sur le Lot les a mis dans le bain. « Il y avait deux grandes barques avec 20 joueurs dans chacune, ça aurait pu finir au fond de la rivière, alors qu’il pleuvait des cordes », raconte le manager agenais, séduit par la qualité des prestations du complexe sportif du Temple-sur-Lot. Au point de venir y faire des mises au vert avant des rendez-vous importants à domicile ? « J’y ai pensé avant de venir, mais non. C’est 52 minutes de trajet en bus, c’est trop loin avant un match. »
Bernard Goutta n’exclut cependant pas de revenir à La Base : « C’est un spot intéressant. On pourrait y revenir comme ça en stage entre deux blocs sur les semaines off. » Mais pourquoi organiser un stage cohésion à cette époque de la saison, après cinq journées de championnat ? « La cohésion, ça s’entretient, il n’y a pas de moment spécifique défini », prévient le manager qui avait prévu ce séjour bien avant de connaître le résultat du match à Rouen. « Ce type de stage permet d’entretenir et de consolider la cohésion, et de voir les leaders qui se dégagent. Et imaginez si on avait perdu à Rouen… »
Après une séance de boxe avec un ancien pro au dojo, les Agenais ont participé ce vendredi matin à des challenges sur rameurs et au développé couché. « On a aussi travaillé les rucks et les attitudes au combat », précise Bernard Goutta qui avait abandonné l’idée d’une séance rugby sur le terrain de Sainte-Livrade. L’après-midi a été consacrée à une « olympiade » sur le modèle de ce qui est proposé pour les séminaires d’entreprises avec trois épreuves au programme : course d’orientation avec dix balises à trouver, VTT avec trois tours de 1 km, et un circuit de 400 mètres jusqu’à une bouée avec un petit bateau gonflable.
« J’ai le même bateau pour mes enfants ! », souriait le pilier Malik Hamadache. « Ce sont des activités qu’on n’a pas faites lors du stage à Font-Romeu qui était vraiment axé rugby et où on a juste marché ensemble », précise Bernard Goutta. Un « mini-challenge » encadré par le personnel de La Base, dont Éric Jolit, ancien champion d’Europe de canoë-kayak : « Si pendant le défi vous crevez le bateau, c’est dommage pour vous, c’est disqualification. Même chose pour les pneus des vélos. » Certains étaient plus à l’aise avec les mains qu’avec les pagaies pour ramer, mais tous ont visiblement pris du plaisir.
Au final, laquelle des quatre équipes en lice (Manchester City, PSG, Marseille et Barcelone) a remporté le trophée mis en jeu ? La remise des prix est prévue lundi pour la reprise des entraînements à Armandie. Joe Maksymiw aura certainement terminé sa virée en VTT d’ici-là.