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Richard Ford : "Je pense que tout est un artifice" – Paris – Radio France

À l’occasion de son invitation à la 10ème édition du Festival America de Vincennes, l’écrivain et nouvelliste américain Richard Ford revient sur sa carrière au micro d’Arnaud Laporte pour un entretien au long cours.
Richard Ford (romancier américain).
En l’espace d’une trentaine d’années, Richard Ford a écrit quatre romans – Un week-end dans le Michigan, Indépendance, L’État des lieux, En toute franchise – dont le personnage principal est Frank Bascombe, sorte de terre glaise très malléable au travers de laquelle passe nombre d’émotions et de sensations. En 2017, Richard Ford publie un livre intitulé Entre eux (2017, L’Olivier) composé d’un texte sur sa mère, écrit au lendemain de sa mort, en 1981, et d’un autre sur son père, 55 ans après son décès. Son dernier livre en date est un recueil de nouvelles portant comme titre Rien à déclarer (2021, L’Olivier). Rencontre avec le maître incontesté de la littérature américaine.
“Je viens de finir un nouveau livre où Frank Bascombe est présent. C’est une instrumentation du langage où je négocie avec le monde. Moi, Richard Ford je navigue dans le monde d’une manière très différente. (…) Frank Bascombe est quelqu’un qui est à l’extérieur de moi. Le poète T. S. Eliot parlait du fait qu’un écrivain devait sortir de soi, prendre une distance. Et donc là c’est un artifice fait de mots qui me permet de circuler, de m’accommoder du monde. Dans ma vie réelle, je suis peut-être différent, mais sur la page, c’est comme ça que je le fais. Et je dirais avec franchise que c’est un véritable luxe de pouvoir faire ça. Vous pouvez mettre dans ce personnage des mots que vous ne prononcerez pas parce qu’ils ne sont pas suffisamment polis ou corrects. De toute façon, cela ne fera jamais de mal à personne. La seule chose qui puisse se passer, c’est que le lecteur referme le livre si ça ne lui plaît pas.” Richard Ford
“Je dirais que mes personnages ne prennent jamais vie. En fait, ils restent toujours des personnages de mots. Je crois à ces personnages autant que je veux, comme mes lecteurs y croient. Parce qu’évidemment, avec un changement de mot un personnage qui était un homme, peut devenir une femme, peut changer de race. Et donc les personnages sont intimement liés à ce qu’est le livre. C’est formidable parce qu’on voit ce qui marche ou ce qui ne marche pas. Et si ça ne marche pas, vous pouvez changer les choses. C’est très facile. Je ne suis pas très bon pour faire des descriptions. En revanche, je suis bien meilleur pour les dialogues. Un être humain est la somme de ce qu’il dit, ce qu’il pense. Et quand j’arrive à écrire ce que mes personnages disent et pensent, c’est à ce moment-là que selon moi, ils prennent une certaine essence.” Richard Ford
“J’adore ce Festival et j’espère que tous les auditeurs vont se rendre en masse à Vincennes. C’est une véritable célébration de l’écriture américaine, et française aussi. Et de manière tout à fait subjective je pense que c’est une célébration de l’imagination, de l’imaginaire qui montre qu’il n’y a pas seulement une manière de faire les choses et que c’est une manière de prendre des risques, montrer que les actes ont toujours des conséquences. Et la vie politique, de là où je vis, fait que les gens pensent toujours qu’ils ne sont pas responsables de ce qu’ils font. C’est toujours la faute de quelqu’un d’autre. Mais quand on a écrit un livre, c’est vous qui l’avez fait. Donc, quelles que soient les fautes qui s’y trouvent, vous êtes responsable. Je crois qu’il est important de montrer aux jeunes que la responsabilité existe. Le Festival fait très festif, mais au fond, c’est quelque chose de très sérieux.” Richard Ford
Une fois que je sais ce qui se passe dans mon pays, je ne peux pas l’ignorer. Et une des choses dysfonctionnelles dans la vie politique actuelle de l’Amérique, c’est que la manière dont les gens vivent, semble de plus en plus déconnectée de la manière dont les hommes politiques gèrent le pays.” Richard Ford
– La 10ème édition du Festival America retrouve son public pour fêter ses 20 ans, du 20 au 25 septembre à Vincennes. Richard Ford sera présent parmi de nombreux invités comme Joyce Maynard, Jean d’Amérique, Jennifer Egan, etc. Ci-dessous le programme des débats et tables rondes pour le retrouver :
vendredi 23 septembre 2022 à 15:45 – Vivre seul ou accompagné ?
samedi 24 septembre 2022 à 12:00 – Vivre sans regrets
samedi 24 septembre 2022 à 16:45 – Masterclass Richard Ford « Wildlife »
samedi 24 septembre 2022 à 17:00 – Richard & Russell
samedi 24 septembre 2022 à 21:00 – François Busnel / Jim Harrison. Seule la terre est éternelle
dimanche 25 septembre 2022 à 14:00 – L’Amérique de Richard Ford
dimanche 25 septembre 2022 à 17:00 – L’essence de nos vies, la littérature comme raison d’être
Dédicaces : Samedi 13h-13h30 Hôtel de ville – Salle des Fêtes / Salle William-Faulkner
Samedi 15h-16h Salon du Livre
Samedi 19h30-21h Salon du Livre
Dimanche 15h-16h Salon du Livre
À lire : son dernier ouvrage, le recueil de nouvelles Rien à déclarer, est publié aux éditions de L’Olivier (2021)Synopsis : À New York ou dans le Michigan, à La Nouvelle-Orléans, à Paris, à Dublin, des hommes et des femmes se penchent sur leur passé. Solitaires le plus souvent, parfois malgré eux (ils sont séparés, veufs ou simplement célibataires), ils s’interrogent aussi sur leur avenir. Sans amertume, même quand la nostalgie joue en sourdine la petite musique des regrets, la ritournelle des occasions perdues et des rendez-vous manqués.

Sons diffusés lors de l’émission :

John Coltrane & Johnny Hartman – “Autumn Serenade” (1963) | Label : Impulse !

– Archive de l’écrivain Milan Kundera, interviewé dans l’émission “Un livre des voix” sur France Culture, le 29/02/1984.

–  Chet Baker “I Fall In Love Too Easily” – Album : Chet Baker Sings (1956) | Label : Pacific Jazz Records

John Coltrane & Johnny Hartman – “Autumn Serenade” (1963) | Label : Impulse !
– Archive de l’écrivain Milan Kundera, interviewé dans l’émission “Un livre des voix” sur France Culture, le 29/02/1984.
–  Chet Baker “I Fall In Love Too Easily” – Album : Chet Baker Sings (1956) | Label : Pacific Jazz Records
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