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Rétrospective: la chute du GFCA, club pionnier du football corse – Corse Matin

02 févr. 2023
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De sa création en 1929 – où il a pris le relais de la Jeunesse sportive fondée en 1910 – à l’année 1957 – date de son quatrième et dernier titre – le Football club d’Ajaccio (plus connu sous l’appellation du Bistrot), a fait autorité trente années durant, jusqu’à son union avec le Gazélec en 1960. Club à forte identité, vouant une inexorable rivalité à son voisin acéiste, il incarnait l’âme de son héritier le GFCA.
Figure de proue d’une division d’honneur très relevée, le FCA a accumulé trois titres et dix coupes. Il s’est imposé comme le rival tenace de l’ACA. Le derby fut ainsi élevé au rang de France-Allemagne par référence au conflit et aux belligérants, avant d’être qualifié du match des pauvres (les Diables rouges) face à celui des riches (les Ours).
Plus tard, l’antagonisme est devenu plus politique, ce qui a empêché les uns et les autres de faire le pas, pour réaliser la seule fusion possible dans la forme et encore aujourd’hui, impossible sur le fond.
L’ACA était classé à droite et le Gazélec, créé en 1956, d’appartenance communiste. Ange Casanova, dans sa recherche d’identité et de soutien populaire, s’est tourné vers le FCA alors au bord du gouffre financier, pour finalement réaliser un inimaginable mariage, comme le soulignent les témoins de l’époque, réunis aujourd’hui au sein de l’Amicale des anciens du GFCA : « Cette idée semblait être une chimère, dans la mesure où le Gaz était à l’opposé du FCA, où certains étaient Bonapartistes de père en fils. Cette fusion a été difficile à admettre pour certains. C’est finalement l’amour du sport et l’intelligence des gens qui a permis d’écrire la prodigieuse odyssée du GFCA. »
Elle démarre en 1961. Sous la houlette de l’Héraultais Pierre Cahuzac, âgé de 34 ans, recommandé aux dirigeants gaziers par l’ancien sélectionneur Albert Batteux, le champion de Corse 1961 semble armé pour extraire le football corse de l’anonymat dans lequel il évolue.
L’exploit réalisé en Coupe face à Cannes, première équipe professionnelle éliminée par un club insulaire, puis le combat épique livré en 32es de finale face à Béziers, suscitent très vite la sympathie de toute l’île. Le GFCA commence à écrire sa légende.
Il survole lors de sa deuxième saison le réputé difficile groupe Sud-Est. Dans la poule finale menant au titre, il doit se mesurer à Quevilly, considéré comme un bastion quasi imprenable du football amateur. Il accuse deux points de retard après trois journées sur les Normands attendus à Mezzavia. Un nul leur suffit. Le nouveau sacre de l’union sportive Quevillaise après ceux de 54, 55 et 58 est annoncé. Seul un succès (4-0) peut permettre de rêver à une finale face à Brest, alors qu’un improbable (5-0) assurerait le titre.
Dans un stade transformé en volcan, le Gaz marque à quatre reprises. C’est une super finale qui l’attend dans le stade Montbauron à Versailles. L’affaire est pliée (3-0) en l’espace d’une demi-heure. Angeot Alfonsi après le repos, signera son triplé. C’est le héros de Versailles tandis que Vescovali parachève d’un doublé le triomphe (6-1) des Ajacciens. En ce 23 juin 1963, une équipe corse composée de neuf joueurs de souche vient de signer le premier fait d’armes de l’histoire, trois autres remportés au Parc des Princes suivront. Face à Laval (1-0) en 1965 au cours d’une année marquée par un retentissant succès en Coupe face à l’OM au Vélodrome (1-5), Cambrai (4-2) la saison suivante et enfin Bagneux Fontainebleau Nemours (3-0) en 1968, saison par ailleurs marquée par deux exploits en Coupe face à Monaco et l’ACA clubs de D1.
Après avoir balayé d’un revers de main les deux précédentes invitations dont il était bénéficiaire de droit en tant que champion de France, l’héritier du mythique Bistrot franchit le pas menant au professionnalisme. Sa première expérience s’avère laborieuse et conclue après trois saisons en 1972 avec des résultats décourageants et le départ en novembre 1971 de Pierre Cahuzac, après celui de Kanyan à Bastia.
En D.3, sous la férule de Guy Calleja dont les similitudes de style et de caractère vont très vite rappeler celles de son prédécesseur, il lui faudra trois ans pour rebondir. Échaudé par sa première expérience, le club est partagé entre ceux qui rêvent de le voir à nouveau mettre le pas dans les traces de son passé et ceux, qui voient toujours d’un mauvais œil le pas menant au professionnalisme. Seul représentant sur la ville, le GFCA ne peut cependant refuser la nouvelle promotion, que vient de lui offrir sur le terrain son équipe.
Pendant sept années, il deviendra coutumier de coups d’éclat en Coupe de France sans réussir si ce n’est lors de la saison 77/78 à jouer les premiers rôles, finissant neuvième, ce qui sera son meilleur classement, lorsque son septennat se termine en 1982. À bout de souffle, il semble en grand danger même si son retour au troisième échelon du football français, va de nouveau lui offrir l’opportunité de tirer profit d’une belle génération de jeunes pour, tel le Phénix, renaître de ses cendres.
D’abord en 1986, où avec une équipe quasiment 100 % insulaire, il fêtera face à Saint-Raphaël devant plus de 7 000 supporters, son retour en D2 après quatre années d’absence, avant d’échouer – battu (1-0) en finale par Auxerre – pour le titre symbolique de champion de France de D3. Puis, en 1990 (saison au cours de laquelle, il recevra l’OM de Bernard Tapie en Coupe à Mezzavia), avec une nouvelle promotion validée cette fois sur tapis vert, aux dépens de Vallauris.
Son maintien gagné de haute lutte en 1991, le club obtient à titre probatoire le statut professionnel. Cela ne l’empêche pas de procéder à un gros recrutement. L’équipe séduisante en Championnat se qualifie pour un quart de finale de Coupe. Monaco, finaliste européen, mettra fin (0-3) à sa belle épopée, marquée par les exploits réalisés à Mezzavia face à Toulon et Saint-Etienne.
Finissant cinquième en championnat, c’est une saison à marquer d’une pierre blanche qu’elle vient d’accomplir, au moment où le football corse traverse la période la plus dramatique de son histoire, après la terrible catastrophe de Furiani le 5 mai 1992. Il lui reste à confirmer alors que la D.2 dans sa forme actuelle à deux groupes, s’apprête à laisser la place à une super D2 à vingt clubs. Tout comme le Sporting qui l’accompagne et partage son terrain, il est obligatoire de finir dans les dix premiers sous peine de rater le train.
Décimé par les blessures, notamment après un derby retour douloureux début février à Mezzavia, sa fin de saison vire au cauchemar avec des incidents, des suspensions et un terrible bilan de deux succès et dix défaites. « Descendre d’une catégorie équivaut à un désastre et pas seulement financier », affirme inquiet Ange Casanova, conscient qu’un tournant historique a été mal négocié.
Le club, qui perd son statut professionnel, doit prendre place dans la nouvelle organisation du National ressemblant comme une sœur jumelle – avec deux groupes de 18 – à la D.2 disparue. Il va devoir lutter pour y survivre, devenant GFCOA en avril 1997, après une fusion avec l’Olympique Ajaccien. Terminant régulièrement à des places d’honneur, il semble armé en 98/99 avec comme président Robert Feliciaggi, pour rejoindre en D2 son voisin acéiste, premier promu du tout nouveau National instauré en 1997.
Au motif de l’article 131 du règlement interdisant à une ville de moins de 100 000 habitants de compter deux clubs professionnels dans la même division, les instances du football français lui interdiront ce droit pourtant gagné sur le terrain.
De cette année noire, le GFCOA relégué par la DNCG en CFA deux ans plus tard, mettra dix ans à s’en remettre, oscillant entre la quatrième division (2001 à 2003 puis 2006 à 2011) et la troisième (2003-2006), avant d’écrire la plus incroyable page de son histoire.
Sa remontée en Ligue 2 accompagnée d’une formidable épopée en Coupe s’arrêtant aux portes de la finale en 2012, puis son formidable rebond jusqu’au paradis de la Ligue 1 atteint en 2015 et qu’il quittera la tête haute en 2016, viendront renforcer sa légende. Celle d’un club capable du pire mais aussi du meilleur, avec ses valeurs ancestrales de cœur, courage et solidarité.
Il lui en faudra aujourd’hui, pour stopper la terrible descente aux enfers qui l’a conduit depuis 2019 – à cause d’un match de barrages retour mal négocié en Ligue 2 face au Mans – à plonger au cinquième échelon national et maintenant dans un abîme, paraissant sans fin.

« Ce qui a fait pendant des années la force du GFCA est que nous étions les tenants d’une politique qui allait dans le sens des intérêts des jeunes. Le GFCA a toujours été l’affaire de tous et non de quelques-uns », Ange Casanova père fondateur du GFCA en 1960
« J’ai l’habitude de dire que les amoureux du GFCA sont nés pour souffrir. Je serai gazier jusqu’à ma mort et si je monte là-haut, je continuerai à prier pour lui », Fanfan Tagliaglioli président 2006/10
« Au Gaz, j’ai appris que l’impossible n’existe pas », Dominique Veilex entraîneur 2010/12
« Le Gaz c’est comme le roseau il plie mais ne rompt pas », Jean Bujoli président 2001/06
« Dans ce club rien n’est pareil. C’est un club où on évolue entre convivialité et professionnalisme et entre compétition et tradition », Albert Cartier 2017/18
« Sur le Gaz il y a une veilleuse et une veilleuse elle ne s’éteint jamais », François Bassoul
supporter
« Le Gaz c’est un club incroyable. C’est plus qu’un club. Un art de vivre. Toujours dans la galère mais ça marche quand même », Jérémie Bréchet joueur 2014/18
« La lutte et le combat sont les gênes du GFCA », Jean-Luc Cucchi joueur 79/91
« Le Gaz c’est pas beaucoup de moyens, mais beaucoup de cœur, de courage et de solidarité », Jean-Michel Cavalli joueur 71/76 ; 79/90 entraîneur 90/92 ; 98/00 ; 12/13
« Le Gaz c’est un club particulier, qui arrive toujours à s’en sortir et se relever des coups qu’il a pris. Il a une histoire, un passé et c’est un challenge motivant de le faire renaître de ses cendres », David Ducourtioux joueur 14/17 et entraîneur 2020/22
« C’est un club atypique qui se transmet de génération en génération. Il sort de l’ordinaire », Hervé Della Maggiore entraîneur 18/19
« On n’est pas dans le confort, mais de toute façon, l’ADN du Gazélec, c’est de ne pas l’être. Les choses se font dans une relative urgence. Le club a été habitué à vivre comme ça. Il trouve toujours des solutions. Il doit se battre pour avoir ce que l’on veut. Si tout lui était offert sur un plateau, il n’aurait pas cette force. Ici, les hommes comptent plus que les moyens », Thierry Laurey entraîneur 2013/16
« Le Gazélec c’est une histoire d’amour avec toute la Corse. Le club passe avant tout. Le maillot n’a pas de prix », Pascal Olmeta joueur 97/99

Quand, où et comment se terminera la descente aux enfers du GFCA ?
Chaque jour qui passe rapproche d’une échéance redoutée, si l’on considère que l’avenir du club dépend maintenant des futures décisions judiciaires.
Il y en aura trois, en l’espace de deux semaines.
La première prévue ce lundi 30 janvier, confirmera vraisemblablement la liquidation de la SAS, ce qui a déjà eu pour conséquence le retrait de l’équipe fanion et de sa réserve au niveau senior.
Tout entreprendre pour qu’elle puisse redémarrer en septembre par le biais du sauvetage de l’association au premier niveau régional, sera, par conséquent, l’enjeu majeur des jours et semaines à venir.
La seconde, les 8 et 9 février à Marseille, mettant en cause la gestion de trois anciens présidents sur la période entre janvier 2018 et juin 2021, concernera une enquête préliminaire ouverte par la Jirs pour abus de bien social et travail dissimulé.
Une semaine avant que le tribunal de grande instance ne se prononce sur le sort de la nouvelle association issue de l’assemblée de ses adhérents prévue le 10 février. Ce procès aura un retentissement particulier.
L’heure des comptes par conséquent approche, et si parmi ceux qui ont eu le mérite de lancer une opération sauvetage l’espoir demeure de voir l’entité GFCA survivre miraculeusement à cette tourmente, il va de soi que le spectre d’une disparition (si la dette de l’association venait à être trop importante) continue de planer sur une institution, dont le déclin sportif, financier et moral, interpelle depuis maintenant plus de trois ans.
Tout le monde ayant sa part de responsabilité, que ce soit dans les décisions prises ou plutôt jamais prises, la gestion calamiteuse de ces dernières années voire carrément l’abandon du club, sans parler des dégâts collatéraux provoqués par des enquêtes parallèles visant des dirigeants présentés comme des proches de la bande dite du Petit Bar, il y a fort à craindre que les cicatrices resteront nombreuses et longues à se refermer.
Pourront-elles seulement permettre de rappeler les erreurs et dérives à ne plus commettre, les leçons qu’il conviendra de tirer de cette faillite ?
Le pari d’une belle et possible refondation du GFCA est à ce prix.

Fondation du GFCA né de la fusion entre le Gazélec (1956) et le FC Ajaccio (1930) 
Champion de Corse accède en CFA
Champion de France amateur le 23 juin 1963 à Versailles : GFCA bat Brest 6-1.
Champion de France amateur le 7 juin 1965 au Parc des Princes : GFCA bat Laval 1-0. Champion de Corse
Champion de France amateur le 30 mai 1966 au Parc des Princes : GFCA bat Cambrai 4-2.
Champion du groupe sud-est de CFA
Champion de France amateur le 23 juin 1968 au Parc des Princes : GFCA bat Bagneux Fontainebleau Nemours 3-0. Accession en D2
Descente en D3
Accession en D2
Champion de Corse
Descente en D3
Champion du groupe sud de troisième division (finaliste face à Auxerre pour le titre) et accession en D2
Champion de Corse
Descente en D3
Champion de France corporatif
Champion du groupe sud de troisième division et accession en D2
Descente en National. Remporte sa dernière Coupe de Corse après celles de 1963, 1967, 1969, 1974, 1989
Le stade de Mezzavia est baptisé du nom d’Ange Casanova président fondateur du GFCA
Il devient GFCOA après une fusion avec le SCOA (ex-OA)
Interdiction d’accession en D2
Rétrogradation administrative en CFA
Accession en National et titre honorifique de meilleur club amateur
Cinquième et dernier titre de champion de Corse
Descente en CFA
Accession en National
Accession en Ligue 2 et demi-finaliste de la Coupe de France. Le club reprend son appellation GFCA
Descente en National
Accession en Ligue 2
Accession en Ligue 1
Descente en National
Descente en N2
Rétrogradation administrative en N3
Le club dépose le bilan en janvier et retire son équipe du championnat N3
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Fanfan Tagliaglioli reste le président le plus emblématique du GFCA. Ajaccien pur souche, amoureux inconditionnel du club il a pleuré de joie lors de la montée en ligue 1 «  c’est le plus beau jour de ma vie » . L’argent à l’époque n’avait pas corrompu les dirigeants. Tout était géré vécu avec passion et amour.
Cela nous rappelle que tout a un début et une fin
Mais le club sera t il rebondir ?
je n’en doute point
A suivre !!!
Et oui u fatore. Tout a une fin. Les bons souvenirs nous rendent nostalgiques. Les moins bons on essaye de les oublier. Naissance, mariage, décès, des gens aimés qui disparaissent, d’autres qui rentre dans nos vies, les enfants qui se marient et qui quittent le foyer. Les époques passent, les gens aussi, les choses ne demeurent jamais comme on aurait cru nous sommes en fait plus marionnettes du destin qu’on ne le maîtrise…et bla bla-bla-bla
pour une marionnette!!^- ))))))
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