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Les fidèles compagnons de l’homme disposent de nombreuses aptitudes extraordinaires qui sont de plus en plus mises à profit dans des domaines aussi variés qu’insolites. Explications et rencontres en Suisse romande avec des travailleurs d’un genre particulier.
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«A la base de ce duo, il n’y a que respect mutuel, amour inconditionnel… et quelques croquettes.» Ici, le golden Sam et son regard irrésistible. Valeria Aloise, auteure
Et si le meilleur ami de l’homme se révélait être également un précieux coéquipier? C’est le propos de «Jobs de wouf», qui paraîtra le 23 août prochain aux Editions Helvetiq. Derrière cet ouvrage qui ambitionne de faire découvrir aux lecteurs l’impressionnante diversité de métiers exercés par nos compagnons à quatre pattes, on retrouve deux amies: la journaliste et chargée de communication Valeria Aloise et l’illustratrice Margot Tissot. C’est une suite de jolis hasards qui a amené ces deux «dog lovers» à réfléchir à un projet de livre original, destiné aux enfants comme aux adultes. Et le résultat se trouve être aussi beau qu’instructif.
Au fil des doubles pages richement illustrées par Margot, on en apprend plus au sujet de certaines activités déjà bien connues mais, surtout, on découvre de nombreux métiers canins pour le moins surprenants: chiens sauveteurs en mer, détecteurs de cancer, conservateurs d’œuvre d’art et même… maires de certaines villes aux Etats-Unis! Fait intéressant, il apparaît que n’importe quel chien peut en théorie exercer un métier auquel il aurait été formé. «Moi, j’ai un bouledogue français, Arnold, qui n’est pas du tout travailleur! Par contre, c’est un vrai pro de la sieste, des ronflements et des pets», s’esclaffe Valeria. A chacun son talent.
Le livre: «Jobs de wouf», de Valeria Aloise et l’illustratrice Margot Tissot, paraîtra le 23 août prochain aux Editions Helvetiq.
Mais pourquoi faire équipe avec ces drôles de collègues? Le chien dispose de nombreuses aptitudes qui dépassent de loin les nôtres, à l’image de son odorat surpuissant. Il possède en effet plus de 230 millions de récepteurs olfactifs, contre seulement 5 millions pour nous. Personnes disparues, explosifs, drogue et même punaises de lit, rien ou presque ne peut échapper à son flair lorsqu’il est formé à la tâche. Dans une page thématique consacrée à la question, Valeria et Margot mentionnent également d’autres qualités qui font du chien un allié de choix. Parmi elles, la vitesse, l’endurance, l’intelligence ou encore la vigilance. Mais, pour autant, pas question pour les auteures de «Jobs de wouf» d’instaurer un rapport de hiérarchie entre l’homme et l’animal: «L’humain et le chien travaillent main dans la patte. La relation entre les deux ne comporte ni rapport de force ni domination. A la base de ce duo, il n’y a que respect mutuel, amour inconditionnel… et quelques croquettes», écrit Valeria.
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Du côté de la maison d’édition, on a été immédiatement séduit par la thématique. «Le sujet proposé par Valeria et Margot s’inscrit parfaitement dans notre démarche qui consiste à montrer l’inconnu dans le familier, avec un regard original, neuf et toujours positif», indique Aude Pidoux, éditrice chez Helvetiq. Grande nouveauté pour la maison lausannoise, le livre sortira également en anglais, sous le titre «Dogs who work», grâce à un distributeur américain.
Une excellente nouvelle pour Helvetiq, qui publie déjà l’intégralité de son catalogue en français et en allemand. «Pour le moment, il n’est pas question de publier l’intégralité de notre catalogue dans les trois langues, mais, au fil des discussions avec notre partenaire américain, il est apparu comme une évidence que le livre de Valeria et Margot avait une carte à jouer auprès du public anglophone», conclut Aude Pidoux, enthousiaste.
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Scanbug, Valeyres-sous-Rances
Presque totalement éradiquées dans les années 1960, les punaises de lit ont fait leur grand retour voilà une quinzaine d’années. Hôtels, locations de vacances, hôpitaux et même cinémas, ces nuisibles qui se nourrissent de notre sang durant la nuit sont partout. Comme elles sont très résistantes, leur élimination est fastidieuse et peut engendrer de réels traumatismes chez les personnes envahies.
Ice, Le berger malinois qui traque les punaises de lit.
Didier Frey, fondateur de la société Scanbug, à Valeyres-sous-Rances, a été le premier en Suisse à utiliser la détection canine afin de débusquer la terrible «Cimex lectularius». «Sauf en cas d’infestation massive, ces insectes vivent cachés pendant la journée et peuvent se faufiler dans des recoins pas plus épais qu’une carte bancaire. Là où il faudrait une demi-journée par pièce d’un logement à un spécialiste, le chien, grâce à son flair, n’a besoin que d’une minute, avec une efficacité proche de 95%», s’enthousiasme ce passionné.
Au fil des années, Didier a fait équipe avec un labrador et un jack russell terrier formés à Tempa, en Floride, puis avec un berger hollandais dénommé Pagaille et Ice le malinois qu’il a formés lui-même. A cette occasion, il nous glisse que ce sont ces derniers qui délivrent les meilleurs résultats: «Ice et Pagaille sont de vrais bolides!»
Quelques punaises de lit traquées par Ice.
Mais justement, en quoi consiste l’entraînement de ces bolides? Didier explique qu’il commence par se procurer des punaises de lit vivantes auprès d’un site britannique spécialisé. Pour éviter tout risque d’infestation, les bébêtes sont livrées dans des tubes sécurisés dont elles ne peuvent pas s’échapper. «Je mets des gants, pour que le chien ne sente pas mon odeur, et je cache les punaises dans des logements vides ou même en pleine nature pour varier les entraînements.» Et dès qu’il entend «Cherche!», Ice se met en route et quadrille le périmètre avec une rapidité impressionnante, tout en remuant frénétiquement la queue. «Pour lui, c’est vraiment un jeu, le plaisir est le seul moteur d’un chien détecteur», sourit Didier. Lorsqu’il a trouvé l’échantillon, l’animal s’assied. Dans le jargon, on dit qu’il «annonce» ou «marque». Et comme toujours, en cas d’annonce correcte, le jeu se termine par une récompense bien méritée. Des séances de ce type, Didier et ses chiens en effectuent trois ou quatre par semaine. L’occasion pour eux d’aiguiser régulièrement leur flair, mais également, pour Didier, d’entretenir la complicité avec ses coéquipiers. «Pour faire du bon travail, c’est très important de comprendre ses chiens et de savoir les lire.»
Le golden a été formé pour anticiper les besoins de son binôme
Sam, un golden très affectueux et expressif, intégrera d’ici peu la famille d’un jeune garçon avec troubles du spectre autistique. Après son passage dans une famille d’accueil bénévole, le canidé au pelage doré issu d’un élevage reconnu s’apprête à devenir le compagnon de vie de l’enfant de 7 ans. «On espère que Sam remplisse les conditions administratives pour pouvoir accompagner son binôme à l’école», explique Alexandra Herbez, la fondatrice et directrice de la Fondation Arthanis, basée à Genève, qui forme des chiens d’assistance et de thérapie. Ces précieux acolytes doivent anticiper les besoins de leur maître, contrairement à la majorité de leurs congénères habitués à recevoir des ordres. Une attitude qui, indépendamment de sa formation, dépend de la personnalité du chien, de son envie d’entrer en relation et du lien fort et essentiel qu’il tisse avec son humain.
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Sam a été formé pour anticiper les besoins de son binôme.
Véritable «pot de colle» cajoleur, Sam a été formé pour accompagner les enfants avec des problèmes de motricité. Le chien d’assistance prodigue une sécurité physique à son compagnon bipède en l’empêchant de trébucher. Mais il est aussi d’un grand soutien émotionnel pour ces enfants souffrant souvent de stéréotypies (TOC), signes d’anxiété. «Dans ces cas-là, Sam peut déposer une patte sur le plexus solaire de l’enfant ou se blottir contre lui.» Vêtu d’une chabraque très reconnaissable, le golden parvient à faciliter la communication de ces jeunes avec les personnes rencontrées dans la rue. «Ils deviennent soudain loquaces et sont heureux de parler de leur compagnon canin», s’enthousiasme la directrice, pour qui il est très important que ces jeunes deviennent autonomes. Sam accompagnera aussi son compagnon aux rendez-vous chez la physiothérapeute. Une présence rassurante qui facilitera énormément ces rendez-vous médicaux tant redoutés.
Sam a été formé pour accompagner les enfants avec des problèmes de motricité.
Quant aux races de canidés à privilégier pour ce travail, la responsable de formation canine Lindsey Morris-Zingg souligne l’importance de la stabilité physique et émotionnelle du chien pour éviter toute forme de réaction brutale envers son partenaire. «Il ne faut pas que le chien sursaute brutalement lorsqu’on lui marche sur la queue», explique-t-elle. Sam, qui est formé à ignorer les autres chiens lorsqu’il travaille, endosse également le rôle de médiateur. «Il peut s’interposer entre la porte et l’enfant lorsque ce dernier décide de fuguer», poursuit-elle. Au grand soulagement des parents souvent démunis face à ces situations de crise.
Le lagotto de 2 ans sait sentir la maladie
«C’est un mélange entre un mouton et un chien», rigolent Jacques et Pauline. La boule de poil affectueuse sautille dans la maison campagnarde de ce couple installé dans le canton de Vaud. Sous ses airs de chien de famille classique, ce canidé d’assistance possède un super-pouvoir: celui d’anticiper les crises d’épilepsie de Léon, benjamin de la famille âgé de 6 ans et atteint du syndrome de Dravet, un trouble neurologique très grave chez l’enfant.
Boogie, la chienne qui repère les crises d’épilepsie.
«Vous avez choisi un détecteur de crises, mais vous auriez pu aussi bien le former à déterrer les truffes», plaisante Clementine Baumann, l’éducatrice du lagotto de 2 ans. Blague à part, toutes les races de chiens sont capables de sentir les odeurs de maladies. «Mais il faut choisir un chien qui a envie d’apprendre et qui a l’air bien dans ses pattes», explique Clémentine, directrice du centre Médical Flair, qu’elle a fondé en pleine pandémie avec une amie. «On a choisi une femelle pour son côté protecteur», explique Pauline. L’objectif est de lui apprendre à traduire et à exprimer le message d’alerte à un être humain. «Nous ne formons que des chiens destinés à des foyers et, pour l’instant, on en a 13 en formation», poursuit l’éducatrice passionnée. Un travail qui se fait en parallèle d’un dressage classique avec un entraînement spécial d’une heure par jour pour stimuler son flair.
Le lagotto de 2 ans sait sentir la maladie.
«L’odeur, on la récolte avec des cotons que l’on pose sur tout le corps de Léon quand il fait une crise. Après on conserve tous ces cotons dans un sac de congélo», explique la mère de famille très motivée. Entre un simple coton de maquillage et un coton imbibé de l’odeur, les humains ne sentent aucune différence. «J’aligne cinq pots, dans lesquels je dispose deux cotons à l’odeur neutre, un à l’odeur de crise et deux dans lesquels il n’y a rien», poursuit Pauline. Si Boogie pose son museau sur le bon pot, alors on clique. Tout fonctionne au clic afin de distinguer le signal de réussite de celui de la simple marque d’affection. «C’est difficile de ne pas la féliciter oralement», s’exclament Jacques et Pauline. En guise de récompense, Boogie a droit à une léchée de beurre de cacahuète. Le luxe! Pauline a simulé l’odeur de crise sur son fils la veille. Et ce fut le premier succès de son long entraînement: «J’ai eu des frissons lorsque Boogie est venue appuyer son museau contre ma cheville pour me prévenir.»
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La prochaine étape: que l’odeur de crise réveille le chien pendant la nuit. Un rythme de travail très fatigant pour ces chiens qui sont à la retraite vers 10 ans. «Il faut lui donner beaucoup de temps libre et de repos pendant la journée», explique Clémentine. Ce qui est le cas puisque, en semaine, Léon est dans une école spécialisée.
Doberman, rottweiler ou encore dogue allemand, pour beaucoup d’entre nous, le chien de garde est le premier qui vient à l’esprit lorsque l’on pense à un métier de chien. C’est d’ailleurs pour cette raison que Valeria et Margot avaient dans un premier temps renoncé à lui consacrer un chapitre. Leur distributeur américain leur fera finalement reconsidérer ce choix au vu de l’immense popularité de ces gardiens outre-Atlantique. A l’été 1969 par exemple, alors que Los Angeles vit dans la terreur après les meurtres barbares de Sharon Tate, l’épouse de Roman Polanski alors enceinte de huit mois, et de six autres personnes par la «famille» du gourou Charles Manson, les particuliers se ruent sur les chiens de garde. En deux jours seulement, leur prix bondira de 200 à plus de 1500 dollars, une véritable fortune pour l’époque.
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