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Réemploi : La consigne va-t-elle faire un retour en force avec la pénurie de bouteilles en verre ? – 20 Minutes

Planète La consigne revient-elle en force avec la pénurie de bouteilles en verre ?
ENVIRONNEMENT La fermeture de verreries en Ukraine et la crise énergétique aggravent la pénurie de bouteilles de verre en Europe. Une aubaine pour Bout' à bout' et d'autres réseaux qui veulent relancer la consigne en France ?
Haut la consigne dans les Haut de France, Consign’Up en Occitanie, Distro en Bretagne, Ma bouteille s’appelle reviens en Drôme-Ardèche, Bout’ à Bout’ en Pays-de-la-Loire, et, d’ici la fin de l’année, son petit frère en Centre-Val-de-Loire… Qui a dit que la consigne appartenait au passé en France ?
Certes, il n’y a plus ce système généralisé qui a existé sur les bouteilles en verre jusqu’au début des années 1990, rendu obsolète par les emballages en plastique. Toutefois, ces dernières années, des collectifs de citoyens, de producteurs et de commerçants relancent localement des réseaux. Pas de quoi couvrir encore tout l’Hexagone… « Mais on compte une grosse dizaine de projets territoriaux à avoir vu le jour depuis 2015 », souligne Alice Abbat, coordinatrice du Réseau consigne, qui fédère ces acteurs.

Vins, bières, cidres, jus, softs… Ces réseaux usent de bouteilles en verre dans une logique de réemploi, un mode de traitement des déchets à privilégier par rapport au recyclage, insiste l’association Zero Waste. « Pour le consommateur, rien ne change ou presque. Sa seule mission est de rapporter la bouteille où il l’a achetée ou dans un autre point de collecte », commence Benjamin Derouet, cogérant de Bout’ à Bout’ Centre Val de Loire. Ces bouteilles sont ensuite collectées, triées et, quand le stock est suffisant, envoyées dans un centre de lavage, où elles ressortiront comme neuves, prêtes à repartir pour un cycle. « Ces bouteilles, conçues pour la consigne – un peu plus solides que celles à usage unique –, peuvent être remises jusqu’à 50 fois dans le circuit », reprend Benjamin Derouet.
C’est toute la plus-value environnementale du réemploi. « Elles permettent d’économiser jusqu’à 76 % d’énergie, 33 % d’eau et 79 % des émissions de gaz à effet de serre par rapport au recyclage, liste Alice Abbat, en s’appuyant sur une étude du cabinet Deroche réalisée en 2009, pour le compte de la brasserie alsacienne Meteor. La condition, tout de même, est que ces filières s’inscrivent sur un périmètre restreint pour réduire au maximum le nombre de kilomètres à faire parcourir aux bouteilles. « Autour de 200 km à la ronde », évalue Benjamin Derouet.
Ça laisse de quoi en brasser, de la bouteille. En Pays de la Loire, Bout’ à bout’, parti de zéro en 2016, compte désormais 72 producteurs de boissons engagés et près de 200 points de collectes (magasins bio, épiceries, cavistes…). Pour 500.000 bouteilles réemployées l’an dernier. Belle montée en puissance aussi du côté de Ma bouteille s’appelle  Reviens, crée en novembre 2017 en Drôme-Ardèche. « Nous en sommes à plus d’une centaine de producteurs et une trentaine de points de collecte, compte Clémence Richeux, la coordinatrice. Nous avons aussi notre unité de lavage, qui a vu passer 600.000 bouteilles l’an dernier. »
Et la pénurie actuelle de bouteilles en verre tend à donner un nouvel élan à la consigne. « Les difficultés ont commencé dès le printemps 2020, avec la pandémie de Covid-19, et elles se sont aggravées avec la guerre en Ukraine, retrace Jean-Marie Fabre, président de la Fédération des vignerons indépendants. Sept usines ukrainiennes de fabrication de bouteilles en verre ont fermé leurs portes. L’envolée des coûts des matières premières et de l’énergie pousse désormais d’autres verriers, en Europe, à ralentir leurs productions, voire à la mettre en veille. » Jean-Marie Fabre ne voit pas de retour à la normale avant le second semestre 2023.
Dans ce contexte, il y a un regain d’intérêt des producteurs pour ces réseaux de consigne qui ont un nouvel argument, au-delà de réduire leur bilan carbone. « Celui de mieux maîtriser les coûts (énergie, matières premières) et de sécuriser les approvisionnements », indique Alice Abbat. Mais on ne passe pas à la consigne du jour au lendemain. « Pour un producteur, cela nécessite de revoir certains de ses process, changer ses bouteilles et ses étiquettes », rappelle Benjamin Derouet. C’est toute l’incertitude de la période actuelle, concède la coordinatrice du Réseau consigne :  « Ces prises de contact aboutiront-elles à des transitions concrètes et pérennes ? ».
Une partie de la réponse dépend de la capacité de ces réseaux à s’organiser pour répondre aux besoins. Un premier enjeu est de quadriller de nouveau la France d’unités de lavage. C’est en cours. A Chabeuil, dans la Drôme, Ma bouteille s’appelle reviens troquera dans quelques jours sa machine actuelle pour une autre, d’une plus grande capacité. « Elle ne lavera pas que les bouteilles de notre réseau, mais aussi celles des Grenoblois d’Alpes consigne et des Lyonnais de Rebooteille », précise Clémence Richeux. Haut la consigne et Bout’ à Bout’ (qui utilisait jusque-là l’unité de lavage d’un partenaire industriel) auront aussi chacun la leur en 2023. « Des projets sont aussi en cours en Occitanie ou dans les Landes, ajoute encore Alice Abbat. On se dirige vers une unité de lavage par ancienne région administrative. »
Un autre défi est celui de l’harmonisation des process d’une région à l’autre. « Que ce soit le format des bouteilles ou les pictogrammes utilisés pour signaler que ces bouteilles sont consignées, détaille Benjamin Derouet. Il faut qu’une bouteille achetée chez un vigneron adhérent à Bout’ à Bout’ Centre Val de Loire par un Lillois puisse ensuite être reprise par Haut la consigne et vice-versa. C’est une demande forte des producteurs qui vendent sur toute la France. » C’est tout l’objet de Réseau consigne, tout juste lancé et qui fédère ces différents réseaux de consigne en métropole.
Plus compliqué, en revanche, sera d’améliorer le taux de retour des bouteilles consignées par les consommateurs. « Ils sont très variables d’un point de collecte à l’autre », pointe Benjamin Derouet, qui ne fait pas de la consigne monétaire – les quelques centimes en plus que paie le consommateur et qu’il récupère en rapportant la bouteille – la solution miracle.
Mais même si ces obstacles sont un jour tous levés, Jean-Marie Fabre peine à imaginer que la consigne devienne un jour majoritaire en France. Encore moins chez les vignerons indépendants qu’il représente. « Certains peuvent sauter le pas et c’est très bien, commence-t-il. Mais 30 % de notre production est destiné à l’export, vendue de la Belgique à Taïwan sans possibilité donc de retour. Nos clients, des particuliers aux hôtels, bars et restaurants, nous demandent aussi des formats de bouteilles très divers. Passer à la consigne, même pour une partie de sa production, complexifie beaucoup cette logistique. » Jean-Marie Fabre rappelle aussi l’importance marketing d’une bouteille. « C’est, en partie, ce qui permet de se différencier de la concurrence, alors si on a tous les mêmes bouteilles… »
Mais « la pénurie est telle en ce moment qu’on voit des producteurs prêts à conditionner leurs boissons dans n’importe quel contenant », répond Alice Abbat. Elle renvoie aussi vers l’Allemagne ou l’Alsace, où la consigne sur le verre n’a jamais disparu « et où des concurrents se partagent un parc commun de bouteilles et se différencient par l’étiquette. Et ça marche très bien. »
En 2019, les discussions autour de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec) ont été l’occasion de reparler de la consigne en France, le gouvernement souhaitant la réintroduire non pas sur le verre mais sur les bouteilles en plastique, en vue d’en améliorer la collecte et donc le recyclage. Sans grand succès. En parallèle, cette loi Agec impose des objectifs de part d’emballages réemployés mis sur le marché par rapport à ceux à usage unique. « Les objectifs sont d’atteindre 5 % en 2023 et 10 % en 2027 », rappelle Alice Abbat. De quoi donc favoriser là aussi les filières de consigne qui se sont lancées ces dernières années en France. Du moins sur le papier. « Il n’y a pas de mesures contraignantes pour s’assurer que ces objectifs soient remplis, regrette la coordinatrice du Réseau Consigne. Par ailleurs, on pourrait être plus ambitieux pour certains emballages, en particulier ceux en verre pour lesquels la transition pourrait être à nos yeux plus rapide. »
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