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Quand l'école devient un cauchemar – Planète Santé

Mal de ventre insupportable à l’approche du départ à l’école, maux de tête à répétition, douleurs dorsales, voire même vomissements ou difficultés à respirer: bien souvent, dans ce qu’on appelle couramment «phobie scolaire», c’est le corps qui parle. Mais pas toujours: «Les symptômes peuvent être multiples car lorsque le malaise s’installe, il peut s’ancrer autant au niveau du corps que des pensées ou des émotions. Selon les cas, l’un de ces domaines peut exprimer sa souffrance plus “bruyamment” que les autres. Les maux de ventre par exemple sont typiques des jeunes enfants. Chez les adolescents, les symptômes peuvent être plus variés (lire encadré)», explique Yannick Heim, psychologue au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV).
Des manifestations multiples donc, à l’image des causes qui les provoquent. Car la phobie scolaire n’est pas une «simple» peur de l’école mais revêt des dimensions innombrables. «L’expression “phobie scolaire” paraît inappropriée dans la mesure où elle situe l’école au centre du problème, alors que les mécanismes en jeu sont plus complexes et diversifiés que ceux habituellement à l’œuvre dans les phobies», soulignait une vaste étude sur le sujet parue dans Archives de pédiatrie*. Pour rappel, on parle de «phobie» lorsqu’un objet, une personne, un animal ou une situation bien déterminée (être au milieu d’une foule par exemple) déclenche invariablement une angoisse, une peur ou une répulsion. Alors, dans certains cas, l’école peut bel et bien être cet objet de panique, au travers d’éléments précis comme le trajet pour s’y rendre, l’entrée dans l’établissement ou dans la salle de classe.
Mais le plus souvent, les composantes sont plus diffuses et prennent racine loin des murs de l’école. «Elles peuvent être de plusieurs ordres, souligne Yannick Heim. Il y a des causes individuelles, propres à l’enfant: phobie sociale rendant éprouvante la confrontation aux camarades de classe, situation de harcèlement, troubles de l’attention, anxiété de séparation, présence de TOC compliquant toujours plus le départ pour l’école, anxiété de performance ou encore épisode dépressif. Et puis il y a les possibles dysfonctionnements au sein de la famille ou du système scolaire. Il arrive par exemple qu’un jeune, inquiet pour la santé ou la sécurité d’un parent victime de violence conjugale, ait un besoin quasi vital de rester à la maison.» Et l’expert d’ajouter: «Quelles que soient sa forme ou son intensité, le refus scolaire est donc plus le marqueur d’un problème qu’une maladie en soi. Mais il faut le prendre en charge avec tout autant de considération et le plus vite possible.»
Les experts sont unanimes: plus un enfant reste en dehors de l’école, plus il lui faudra de temps pour la réintégrer. Car l’objectif est bien celui-là. Pas seulement parce que l’école est obligatoire, mais également parce que s’en éloigner peut avoir des conséquences à court, moyen et long terme: «L’école étant un lieu privilégié de socialisation, une absence prolongée ne peut que compromettre les tâches fondamentales d’apprentissage, de socialisation et de renfort de l’estime de soi, et ainsi affecter les stades développementaux ultérieurs», peut-on lire dans le rapport d’Archives de pédiatrie. Mais que faire quand les crises s’intensifient, que l’enfant se tord de douleur ou refuse de sortir de la voiture une fois arrivé à l’école? «La première étape est de consulter le pédiatre ou le médecin généraliste pour exclure toute cause organique, indique Yannick Heim. Cette étape franchie, et si le diagnostic de refus scolaire se confirme, tout l’enjeu est d’agir vite et de façon coordonnée, en intégrant la famille et l’école.
Une partie de la prise en charge se joue ainsi sur le plan psychothérapeutique (au travers par exemple de la thérapie cognitivo-comportementale et des outils dont elle dispose: visualisation, relaxation, recherche de stratégies, etc.). L’autre axe repose sur le travail de réseau pour voir comment organiser en douceur la reprise de l’école, par exemple à des taux de présence progressifs. La stratégie se décide au cas par cas.» Et le psychologue de conclure: «L’un des pièges de la prise en charge serait de vouloir trouver à tout prix la cause du problème avant d’envisager le retour à l’école. Or les deux doivent vraiment se faire en parallèle pour ne pas perdre un temps précieux et retarder cette reprise.»
Le refus scolaire s’installe souvent insidieusement. Une première fois, l’enfant, stressé ou en proie à un mal de ventre, reste à la maison. Mais quelques jours plus tard, puis de plus en plus souvent, le scénario se reproduit… Quand consulter? «Dès lors que les crises se répètent et ont un impact sur la qualité de vie, indique Yannick Heim, psychologue au CHUV. Parfois, notamment chez les plus jeunes, le mal de ventre sera le symptôme le plus visible, chez d’autres, les signaux seront plus indirects: impact sur l’appétit ou le sommeil, repli sur soi, irritabilité. Autant de signes d’alerte que l’on retrouve notamment dans la dépression chez l’enfant ou l’adolescent.»
*Holzer L, Halfon O. Le refus scolaire [School refusal]. Arch Pediatr. 2006 Sep;13(9):1252-8.
Paru dans Planète Santé magazine N° 46 – Septembre 2022
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