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Quand l'Algérie se rêve en eldorado des investisseurs – Les Échos

L'Algérie a introduit plusieurs changements réglementaires pour attirer les investissements étrangers. Crise énergétique oblige, le pays est courtisé par les Occidentaux et veut en profiter pour doper la production locale.
Par Sophie Amsili
« C'est l'Algérie. C'est complexe et ça prend du temps. » Le constat est énoncé avec une pointe de défi par un dirigeant de Sanofi, l'un des plus grands groupes français présents dans le pays depuis trois décennies. Olivier Charmeil, patron de la division « médecine générale » du groupe pharmaceutique, est aux prises avec les autorités algériennes au sujet d'un imbroglio douanier qui bloque le lancement d'un nouveau projet dans l'usine du groupe située à Sidi Abdallah, à une trentaine de kilomètres de route du centre d'Alger.
Sur ce site ouvert en 2018, Sanofi fabrique des médicaments sous forme solide, comme le Doliprane et des hypertenseurs. Le groupe souhaite aussi y produire de l'insuline. Problème : la ligne de production qu'il veut importer a déjà été utilisée pendant quatre ans, alors qu'Alger ne dédouane que celles n'ayant jamais servi. Pour tenter de régler la situation, Olivier Charmeil faisait partie de la délégation de la Première ministre Elisabeth Borne venue à Alger, début octobre. Mais, fin novembre, aucune solution n'avait encore été trouvée. « Il faut être très déterminé. On continue à travailler avec les autorités algériennes qui sont désireuses de trouver une solution », assure-t-il, faisant valoir que ce projet « répond aux besoins du patient algérien » mais aussi à la volonté d'Alger de produire localement « avec des transferts de technologie et de compétences ».
Les autorités algériennes martèlent en effet leur volonté de développer la production locale en ouvrant les portes du pays aux investisseurs étrangers. L'année 2019, celle du Hirak qui a conduit au départ du président Abdelaziz Bouteflika , remplacé par Abdelmadjid Tebboune, a marqué un tournant avec l'abrogation de la fameuse loi du « 51-49 » . Depuis une décennie, celle-ci plafonnait à 49 % la participation d'une entreprise étrangère dans une société algérienne. Elle n'est plus appliquée que dans quelques secteurs stratégiques, comme la défense, les télécommunications et les hydrocarbures. Dans ce dernier domaine, une loi votée la même année favorise les investissements étrangers en assouplissant les formes de contrat avec l'entreprise nationale Sonatrach.
Ce n'est pas fini. Cet été, au sortir de la pandémie, une série de changements réglementaires ont introduit des incitations, notamment douanières, fiscales et bancaires pour les investisseurs algériens et étrangers sans distinction. Une commission nationale a été créée pour faciliter le règlement des litiges. Un guichet unique a été instauré au sein d'une nouvelle Agence algérienne de promotion de l'investissement. Dans un rapport publié lundi dernier, le FMI salue des changements qui « pourraient offrir un environnement plus propice à l'investissement privé ».
Ces mesures ont déjà eu quelques retombées. Dans le domaine gazier, un contrat de 4 milliards de dollars a été annoncé en juillet entre la Sonatrach, l'italien ENI, l'américain Occidental et le français Total. Dans l'automobile, Stellantis a signé mi-octobre un accord-cadre pour produire des véhicules Fiat dans le pays.
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La volonté d'ouverture d'Alger n'est pas nouvelle. « Elle a commencé dès la fin de la guerre civile [1991-2002, NDLR] lors de l'arrivée au pouvoir de Bouteflika, explique l'économiste Alexandre Kateb, fondateur du service de prospective The Multipolarity Report. Mais elle a été contrariée par la crise financière de 2008, puis la chute des prix du pétrole en 2014-2015. La dynamique des réformes s'est réenclenchée à partir de 2016 mais elle a été suivie par une phase de latence jusqu'à la pandémie. Aujourd'hui, l'Algérie est en position de force. Le gouvernement veut capitaliser sur la dynamique dans les hydrocarbures pour redonner de l'oxygène à son économie et, à plus long terme, accélérer sa diversification. »
Après l'immobilisme des dernières années Bouteflika, puis celle de la crise sanitaire, Alger profite en effet d'une bonne conjoncture. La hausse des prix des hydrocarbures, qui représentent près d'un tiers du PIB et 45 % des recettes publiques, a rempli les caisses de l'Etat. Le pays demeure l'un des principaux producteurs de gaz au monde et est courtisé par ses voisins européens en pleine crise énergétique. Alger a vu défiler en quelques mois l'ex-président du Conseil italien Mario Draghi , Emmanuel Macron , le président du Conseil européen Charles Michel, un tiers du gouvernement français… Il y était question – plus ou moins officiellement – de gaz, mais aussi de reprendre langue et d'intensifier les échanges économiques.
Car l'Algérie peine toujours à attirer. Classée à la peu glorieuse 157e place (sur 190) du classement « Doing Business » 2020 de la Banque mondiale qui compare le climat des affaires, elle n'a reçu l'an dernier que 870 millions de dollars d'investissements étrangers, soit six fois moins que l'Egypte. L'Algérie, grande comme quatre fois la France, aligne pourtant des atouts indéniables : sa proximité avec l'Europe au moment où l'on cherche à relocaliser les chaînes de production, ses bonnes infrastructures de transport vers le reste du continent africain, ses coûts énergétiques extrêmement faibles (16 fois inférieurs à ceux de la France, selon la chambre de commerce algéro-française), une main-d'oeuvre formée et peu coûteuse, une bonne couverture électrique et Internet, des filières encore entièrement vierges…
Mais les changements réglementaires, parfois brutaux, peuvent effrayer. Tout comme la bureaucratie et le formalisme des autorités algériennes. Conséquence, les blocages comme celui que subit Sanofi ne sont pas rares. Dans la délégation d'Emmanuel Macron, en août dernier, figurait RATP Dev, la filiale de la RATP qui a exploité le métro d'Alger de 2007 à 2020 et gère les tramways du pays. Elle serait confrontée à plusieurs dizaines de millions d'euros d'arriérés de paiement. Contactée, RATP Dev n'a pas souhaité commenter l'information. L'usine Renault d'Oran a, elle, été contrainte de suspendre une grande partie de sa production depuis janvier 2020 en raison d'un problème de dédouanement de pièces détachées. Un blocage qui touche toute l'industrie automobile étrangère dans le pays, souligne une porte-parole du constructeur.
L'usine Renault d'Oran ne produit plus que quelques milliers de véhicules par an, contre 60.000 en 2019.Sidali Djarboub/AP/SIPA
Dans ce pays où l'administration est omniprésente, tout échange et transaction financière sont aussi soumis à l'approbation de la Banque d'Algérie. « Le système algérien complique les transferts et, en plus, il peut arriver que l'Etat les bloque quand il y a une pénurie de devises », souligne Alexandre Kateb. Cependant, « toutes ces difficultés sont relatives si on les compare au potentiel du marché algérien, pointe l'économiste. C'est le calcul fait par tous les grands groupes qui s'y installent : c'est un investissement qui doit se faire dans la durée ».
Les Français ont perdu l'appétence pour le pays et la connaissance des réalités locales tandis que la concurrence, elle, grandissait.
Le véritable frein semble en effet ailleurs. Sur le plan culturel, du côté de l'histoire douloureuse qui lie les deux pays. « Il y a une méconnaissance du marché algérien qui fait que les flux d'affaires sont en dessous de leur potentiel, poursuit Alexandre Kateb. Les partenaires historiques, en particulier la France, ont peu à peu perdu l'appétence pour le pays et la connaissance des réalités locales tandis que la concurrence, elle, grandissait. » Selon les données de la Cnuced, la France et l'Italie font toujours partie des premiers investisseurs dans le pays, derrière les Etats-Unis (très présents dans les hydrocarbures). Mais ils font face à la concurrence de plus en plus agressive des Chinois et des Turcs. Tous les grands projets dans le BTP ont été raflés par des groupes chinois ces dernières années, comme la grande mosquée d'Alger et le dernier tronçon de l'autoroute est-ouest qui traverse le pays.
Dans le jardin de la magnifique villa Nedjma, propriété de l'ambassade de France, avec vue imprenable sur la baie d'Alger, où Business France a réuni des entrepreneurs français en marge de la visite d'Elisabeth Borne, Nicolas Pereira, directeur général de la PME Générale Energie, acquiesce : « Nous, les Français, ne connaissons pas l'Algérie. Ce n'est pas un pays touristique, il faut un visa pour y entrer, on s'y intéresse peu et on en a peut-être une image fausse. »
Son entreprise spécialisée dans la rénovation énergétique est arrivée en Algérie en 2019 pour installer des panneaux solaires. Le directeur reconnaît qu'elle n'aurait probablement pas tenté l'aventure si son président, franco-algérien, n'avait pas connu un partenaire de confiance dans le pays. Et pourtant, « c'est un pays qui va vite, une fourmilière qui ne manque pas de projets », s'exalte-t-il.
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Générale Energie a démultiplié son activité en Algérie cette année en investissant dans le recyclage des noyaux d'olives en pellets de bois pour alimenter les poêles à granules. Une activité qui existait déjà en Tunisie et en Espagne, mais pas en Algérie. « On vise aujourd'hui un projet plus grand dans l'olive car la filière n'est pas structurée dans le pays, poursuit Nicolas Pereira. On peut faire de l'huile, du biocarburant, de la nourriture pour des bovins… » Quelques minutes plus tard, alors que le soleil se couche sur la baie d'Alger, Romain Keraval, directeur Algérie de Business France, promet à ces entrepreneurs : « Si vous vous accrochez, c'est un pays dans lequel vous réussirez. »
L'Algérie, nouvel eldorado des entrepreneurs ? « Une entreprise qui veut venir ici, qui s'en donne les moyens, qui est bien conseillée, n'a quasiment pas de concurrence. Tous les domaines sont ouverts », assure Michel Bisac, président de la Chambre de commerce algéro-française, depuis les bureaux de la Chambre, véritable havre de paix au milieu du tumulte de la capitale algérienne. Face au formalisme des autorités algériennes, il livre son bon conseil : « L'une des premières personnes à embaucher ici n'est pas un commercial, mais un responsable administratif. »
« C'est un pays qui ne demande qu'à redémarrer », s'enthousiasme-t-il. Tandis qu'il parle, un chat contemple depuis la fenêtre l'intérieur de ce bâtiment de style néomauresque orné de boiseries travaillées et de riches carrelages usé par les années. Comme un argument supplémentaire pour rappeler les charmes de la région à ceux qui hésiteraient encore. La chambre recense aujourd'hui 250 entreprises françaises en Algérie dans l'agroalimentaire, la banque, l'assurance, l'énergie ou encore la pharmacie, dont 130 de grande taille. Elle espère accompagner davantage de PME à l'avenir.
L'année qui s'est écoulée a été « très dure », reconnaît Michel Bisac, après les propos cinglants d'Emmanuel Macron sur le « système politico-militaire » algérien vivant sur « une rente mémorielle ». Mais il veut croire au réchauffement actuel des relations entre les deux rives de la Méditerranée.
Si les investisseurs français sont officiellement les bienvenus, ils doivent « prendre garde à ne pas arriver en pays conquis », met en garde un bon connaisseur du pays. D'ailleurs, malgré le faste protocolaire, les vieilles rancoeurs ne sont pas toujours loin. Au forum d'affaires organisé en marge de la visite d'Elisabeth Borne , un entrepreneur franco-algérien grince des dents devant le titre de l'événement affiché en grandes lettres dans le hall de l'hôtel El Aurassi. « Pour un 'partenariat rénové' ? Est-ce que les Algériens pensent qu'il était cassé ? Ils auraient pu choisir un mot plus positif comme 'renouvelé'. » Le Premier ministre algérien n'aura, lui, pas prononcé un seul mot en français lors de l'ouverture de l'événement. Le message est clair : l'opération séduction doit être à double sens. C'est au tour de l'Algérie de vouloir être courtisée
Sophie Amsili (Envoyée spéciale à Alger)
Tous droits réservés – Les Echos 2022

source

https://seo-consult.fr/page/comment-detecter-un-point-de-blocage-dans-une-gaine-de-telecommunications

https://tafrob.info/detection-dun-point-de-blocage-dans-un-conduit-de-telecommunication/

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