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PATRICK ROGER
Bonjour Agnès PANNIER-RUNACHER.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Bonjour Patrick ROGER.
PATRICK ROGER
Les factures d’énergie, les petites entreprises vont-elles pouvoir renégocier leur contrat, comme les boulangers, les aides, où en est-on, les numéros verts, même Emmanuel MACRON s’y perd. Et puis, le texte sur les énergies renouvelables aussi, les écolos qui ne voudraient plus le voter. On va donc évoquer toutes ces questions avec vous. Alors, commençons donc par les factures d’énergie, les boulangers vont pouvoir renégocier leur contrat avec leur fournisseur d’électricité ou de gaz, mais plutôt d’électricité. Et on a appris que tous les artisans et les petites entreprises pourraient peut-être être concernés, comme le demandait hier matin, à ce même micro, le représentant des PME, qui était notre invité. Cet après-midi, Agnès PANNIER-RUNACHER, avec Bruno LE MAIRE, donc, vous avez convoqué les fournisseurs d’énergie. Qu’est-ce que vous allez leur demander alors ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors, on va d’abord leur demander de donner le maximum d’informations aux très petites entreprises, parce que, ce qu’on constate, c’est qu’il y a une confusion sur le prix qu’elles vont payer pour l’électricité dans l’année qui vient. Effectivement, beaucoup de contrats ont augmenté, mais avec la complexité de ces contrats, heures pleines, heures creuses, hiver, été, beaucoup d’entreprises déjà ne savent pas combien elles vont payer. Donc je veux redire les dispositifs auxquelles elles ont accès aujourd’hui. Première chose, toutes les très petites entreprises qui n’ont pas une puissance importante, c’est-à-dire celles qui utilisent en gros ni four ni chambre froide, ont droit au bouclier énergétique, et leur contrat n’augmentera pas de plus de 15%, enfin, c’est : l’augmentation attendue est de 15%, au 1er février. Donc celles-là, elles sont protégées contre une augmentation aberrante de coûts de l’énergie, et je veux rappeler que c’est les trois quarts des très petites entreprises.
PATRICK ROGER
Mais est-ce qu’elles le savent d’ailleurs, ces petites entreprises, justement ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Je crois qu’il faut le redire, qu’il faut le marteler, et c’est pour ça que nous leur demandons aussi de se signaler pour qu’elles aient la bonne information sur l’augmentation de leur contrat. Il y a maintenant des entreprises qui ne disposent pas du bouclier énergétique, celles qui techniquement, on dit, ont des contrats de plus de 36 kVA, donc celles qui ont des fours, celles qui ont des chambres froides, ce sont des boulangers, ce sont des bouchers charcutiers, ce sont des restaurateurs aussi. Pour celles-ci, nous regardons deux types de situation en priorité, vous avez des entreprises, elles n’y peuvent rien, leur contrat arrivé à l’échéance cet été, elles l’ont renégocié au moment le pire en termes de prix de l’électricité, et nous avons demandé aux fournisseurs d’énergie de renégocier ces contrats. Lorsque vous êtes à 500 euros du mégawatt, 600 euros du mégawatt, c’est insupportable, insoutenable, et nous estimons que les énergéticiens peuvent les accompagner, peuvent les aider, surtout qu’aujourd’hui, le prix de l’électricité…
PATRICK ROGER
Alors, les accompagner, comment, sous quelle forme les accompagner et les aider, et est-ce que c’est revoir les contrats ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
D’abord, les appeler, les appeler, et revoir les contrats, c’est-à-dire, leur éviter la démarche de poser la question, bien sûr, moi, j’invite les entreprises à appeler leurs fournisseurs, mais nous avons demandé aux fournisseurs d’énergie de repérer ces contrats, et pro-activement, de les appeler et de regarder ce qui peut être fait pour baisser le coût de ces contrats, et puis, vous avez une deuxième situation, vous savez que la CRE, la Commission de Régulation de l’Electricité, qui est le grand régulateur indépendant de toutes ces relations contractuelles sur l’électricité et le gaz, publie depuis le mois d’octobre un prix de référence, qui devait servir pour les entreprises dans leur renégociation de contrat…
PATRICK ROGER
De base de négociation, voilà…
AGNES PANNIER-RUNACHER
Voilà. On s’est aperçu que dans certaines situations, moi, j’ai le cas en tête d’une PME en Alsace, qu’elles ont conclu des contrats, par exemple à 470 euros du mégawatheure au même moment où le prix de référence était à 280 euros du mégawatheure. Ça, c’est insupportable, ça, c’est une situation où une PME, qui ne connaît pas très bien ces sujets énergétiques, se fait mettre le couteau sous la gorge par un fournisseur d’énergie, qui n’est pas très éthique, et qui en profite pour faire de la marge…
PATRICK ROGER
Donc il y a eu des abus, Agnès PANNIER-RUNACHER, de certains fournisseurs d’énergie ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors, je vais être très claire, c’est très loin d’être la majorité des fournisseurs, mais nous avons effectivement des situations aberrantes qu’on ne sait pas expliquer, où on a un décalage, au moment où le contrat est conclu, entre le prix de marché de l’électricité et le prix qui est fait aux fournisseurs, et dans ces conditions, nous estimons que ce n’est pas acceptable, et là aussi, nous allons demander aux fournisseurs de revoir leur copie, donc c’est de ça que nous allons parler avec Bruno LE MAIRE, mais c’est aussi – et les fournisseurs d’énergie – mais c’est aussi comment nous allons concrètement mettre en place des centres d’appels…
PATRICK ROGER
Ah ben alors, oui, non, mais…
AGNES PANNIER-RUNACHER
Faire en sorte que l’information redescende vers ces milliers de très petites entreprises qui ont besoin d’avoir de la visibilité.
PATRICK ROGER
Mais est-ce que vous pourriez sanctionner aussi ses fournisseurs d’énergie s’ils ont abusé, s’ils ont fait des profits excessifs et abusé de la situation ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors, là aussi, je vais être très claire, les profits sont taxés, c’est-à-dire que nous avons pris nos responsabilités en tant que gouvernement…
PATRICK ROGER
Eh bien oui, mais ça, c’est de l’argent qui va…
AGNES PANNIER-RUNACHER
Nous avons fait voter une contribution sur les rentes infra-marginales, et tous les surprofits aujourd’hui sont taxés…
PATRICK ROGER
Oui, d’accord, mais c’est pour vous…
AGNES PANNIER-RUNACHER
Chez les fournisseurs d’électricité et de gaz…
PATRICK ROGER
Ce n’est pas pour les petites entreprises, quoi, c’est l’Etat qui avec les taxes…
AGNES PANNIER-RUNACHER
Bien au contraire, bien au contraire, parce que ces milliards d’euros que nous prenons aux fournisseurs d’énergie sont ensuite redéployés en direction des très petites entreprises, redéployés en direction des ménages, c’est ce qui nous permet entre autres de financer le bouclier énergétique, et de faire que la France a le prix de l’électricité, pour les ménages, de très loin, de très loin, le plus bas d’Europe.
PATRICK ROGER
Bon, on va y revenir dans un instant, je voudrais quand même, parce que vous allez dire : on va mettre en place des dispositifs, etc, vous n’allez pas remettre en place un numéro vert, Emmanuel MACRON hier lui-même a fait la démonstration qu’il était perdu dans les numéros verts, et qu’il voulait mettre fin à ça ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors, non, ce n’est pas tout à fait ça, c’est-à-dire qu’il a testé le numéro vert, et il n’était pas effectif au moment où il l’a appelé. Donc ce que souhaite le président de la République, c’est que…
PATRICK ROGER
Oui, qu’on comprenne…
AGNES PANNIER-RUNACHER
Lorsqu’on met un numéro vert, il y ait quelqu’un au bout du fil, je pense que c’est une proposition de bon sens, c’est-à-dire de ne pas créer un numéro vert, et puis ensuite, on ne s’en préoccupe pas du tout.
PATRICK ROGER
Bon, mais donc, vous allez mettre un numéro vert en place alors, probablement ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Ce que nous allons faire, c’est, dans chaque département, avoir un point d’entrée qui soit téléphonique, qui soit également par mail, par courrier, et qui puisse concentrer et répondre aux questions des entreprises, nous avons cette habitude aujourd’hui d’accompagner les entreprises depuis la crise de la Covid, des millions d’entreprises ont été accompagnées avec le fonds de solidarité, c’est notamment les services économiques de l’Etat en région, et dans les départements, je pense à la Direction Générale des Finances Publiques, qui a été au téléphone avec des centaines de milliers d’entreprises pour leur dire : le fonds de solidarité, ceci, la couverture des frais de structure, cela, et permettre à ces entreprises de disposer d’aides. Nous allons nous appuyer sur la même structure pour faire en sorte que les entreprises soient accompagnées et aient le maximum d’informations…
PATRICK ROGER
Connaître aussi toutes les aides qui existent…
AGNES PANNIER-RUNACHER
Tout à fait. Et je signale que pour l’amortisseur, puisque je ne suis pas allée jusqu’au bout, nous avons des dispositifs auxquels ont droit les entreprises automatiquement, un amortisseur du coût de l’électricité qui sera appliqué sur les factures de janvier, et elles peuvent simuler l’impact de cet amortisseur en allant sur le site du ministère de l’Economie, elles rentrent le prix de leur facture, et on leur donne le prix corrigé de l’amortisseur, et c’est en moyenne 20 % de moins sur la facture, ce qui est toujours bon à prendre.
PATRICK ROGER
Oui, donc ça, il y a beaucoup d’aides, une multiplication d’aides, mais, il faut le savoir et il faut s’y retrouver.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Exactement…
PATRICK ROGER
Parce que c’est ça qui nous semble un petit peu complexe…
AGNES PANNIER-RUNACHER
Donc le conseil, le conseil aux entreprises, parce que beaucoup d’entrepreneurs nous écoutent, la première chose, c’est de se signaler à leur fournisseur d’énergie, de se signaler en tant que très petites entreprises, de se signaler en tant que PME, puisque, plus vous êtes petit, plus vous avez droit à des aides, mais on a besoin d’avoir cette information pour déclencher les aides.
PATRICK ROGER
Agnès PANNIER-RUNACHER, pour prendre un tout petit peu de hauteur par rapport à ça, même le président de la République et beaucoup de ministres l’ont reconnu, le marché européen de l’électricité est bancal, grosso modo, il est mal fichu, c’est ce qui avait été dit en fait à plusieurs reprises, est-ce qu’il ne faudrait pas en sortir au moins ponctuellement, comme l’Espagne et le Portugal, ce que réclame le Rassemblement national, de son côté ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors, ça, c’est un mythe, c’est-à-dire que l’Espagne et le Portugal ne sont pas sortis…
PATRICK ROGER
Ce n’est pas un mythe que c’est mal fichu…
AGNES PANNIER-RUNACHER
Que c’est mal fichu, nous sommes les premiers à l’avoir dit, puisque nous avons réclamé depuis plus de 2 ans maintenant une réforme du marché de l’électricité en Europe, pour que ce marché permette à chaque pays d’avoir un coût de l’électricité qui reflète la réalité de leur production, il se trouve qu’en France, on a 70% d’énergie nucléaire qui est très compétitive, et nous estimons que tout l’investissement qu’a fait la Nation dans ses infrastructures nucléaires, doit légitimement se retrouver sur la facture que payent les Français, les Français ont payé les infrastructures nucléaires, ils doivent avoir une électricité beaucoup plus compétitive et ne pas être dépendants d’une infrastructure au gaz…
PATRICK ROGER
Alors, est-ce qu’il faut sortir de ce marché européen ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Mais ça n’a rien à voir avec sortir du marché européen, pourquoi, parce qu’aujourd’hui, dans la situation où nous sommes, où nos centrales nucléaires par exemple ne suffisent pas à couvrir l’ensemble de nos besoins en électricité, nous avons besoin de l’électricité produite en Allemagne, nous avons besoin de l’électricité produite en Espagne, et nous sommes bien contents d’être dans ce marché européen. Si nous n’étions pas dans ce marché européen, nous serions en situation de délestages très réguliers, et je ne crois pas que ce soit la situation que nous souhaitons. Le fait d’être dans le marché européen apporte beaucoup plus de force à notre système électrique que si nous étions en dehors. Deuxièmement, s’agissant de l’Espagne et du Portugal, là aussi, je rappelle que les ménages portugais et espagnols paient plus cher leur électricité, ils paient plus cher, et les très petites entreprises aussi. Donc le Rassemblement national se paie de mots, mélange les concepts, et raconte n’importe quoi, ce n’est pas la première fois, mais c’est important de le rappeler.
PATRICK ROGER
Eh bien, ils racontent n’importe quoi, ils ont souligné quand même ce problème, vous aussi, vous l’avez fait, mais ce problème du marché européen de l’électricité qui n’est pas très clair…
AGNES PANNIER-RUNACHER
C’est-à-dire que nous, nous apportons des solutions, moi, je suis…
PATRICK ROGER
Et puis, qu’il faudrait éventuellement le découpler du marché du gaz…
AGNES PANNIER-RUNACHER
Moi, je suis en train de travailler effectivement avec mes homologues européens, mais ça, c’est très concret, si vous voulez…
PATRICK ROGER
Mais pourquoi ça bloque, pourquoi ça n’avance pas ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Parce que c’est un petit peu complexe, c’est-à-dire que nous sommes…
PATRICK ROGER
L’Europe est complexe…
AGNES PANNIER-RUNACHER
Nous sommes tous reliés, sortir, enfin découpler en France le coût du gaz de l’électricité ne fonctionnerait pas, il faut que ce soit une décision qui soit prise par l’ensemble des pays européens, parce que l’électricité, elle circule entre les pays européens.
PATRICK ROGER
Oui, Agnès PANNIER-RUNACHER, au passage aussi, si on a des problèmes et des difficultés, c’est parce qu’on a des défaillances de notre parc nucléaire, où en est-on aujourd’hui ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Aujourd’hui, donc souvenez-vous, l’été dernier, nous avions 32 réacteurs nucléaires qui étaient arrêtés, il y a eu un travail extrêmement intense qui a été mené par les équipes d’EDF, nous sommes aujourd’hui à 13 réacteurs arrêtés, et donc nous continuons, les équipes d’EDF continuent à reconnecter jour après jour de nouveaux réacteurs, pourquoi cette situation, 3 éléments : premier élément, nos centrales ont été construites il y a plus de 40 ans, elles arrivent au moment où elles doivent passer leur visite des 40 ans. Deuxième élément, il y a eu le Covid, donc il y a du retard qui a été pris sur ces maintenances. Troisième élément, on a découvert, sur certaines tuyauteries, de la corrosion, il faut remplacer ces tuyauteries, ça, ce n’était pas prévu, et ça fait du travail en plus, mais aujourd’hui, EDF tient ses calendriers.
PATRICK ROGER
Et il n’y aura pas de pénurie, comme on pouvait le craindre dans un premier temps, cet hiver ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors ça, je pense qu’on en a fait la démonstration lorsqu’il a fait très froid au mois de décembre, le 12 décembre dernier, nous avons été à un pic…
PATRICK ROGER
Là, on est dans la douceur…
AGNES PANNIER-RUNACHER
De consommation d’électricité, et on a vu qu’on est resté dans une situation très stable, on était en Ecowatt vert, même pas Orange, Ecowatt, vous le savez, c’est le signal de tension sur notre système électrique, pourquoi, parce que, à la fois, les réacteurs ont été reconnectés, mais également, parce que l’ensemble des Français, et au premier chef, les grandes entreprises, les grandes administrations, les grandes collectivités locales ont fait des économies d’énergie, le plan sobriété, que nous avons préparé avec la Première ministre, porte ses fruits…
PATRICK ROGER
Oui, et puis, il y a douceur, c’est la douceur aussi…
AGNES PANNIER-RUNACHER
Non, non, je vous parle du pic de froid…
PATRICK ROGER
Du pic de froid, oui, mais bien sûr…
AGNES PANNIER-RUNACHER
Le pic de froid, c’était le point le plus froid quasiment s’y on compare à l’hiver dernier. Donc, c’est un test…
PATRICK ROGER
Non, mais sur la totalité, bien sûr…
AGNES PANNIER-RUNACHER
Un test grandeur réelle. Et nos problèmes de délestages possibles, enfin qui étaient craints, c’est quand il y a un pic de froid, ce n’est pas du stock, et tout l’hiver, il peut faire très chaud l’hiver, et s’il fait très froid pendant 3 jours, vous pouvez avoir une tension sur le système énergétique.
PATRICK ROGER
Bon, là, ça a fonctionné, donc il n’y a plus de contrainte
AGNES PANNIER-RUNACHER
Et là, on voit que les efforts des Français ont porté leurs fruits, et il faut que ces efforts continuent, et je veux vraiment les remercier, parce que c’est un effort qui n’est pas juste pour passer l’hiver, c’est un effort climatique…
PATRICK ROGER
Et contraintes parfois, certains ont aussi diminué la production pour des entreprises, vous le savez…
AGNES PANNIER-RUNACHER
Oui, mais ce qui est intéressant, c’est qu’il y a beaucoup d’entreprises du tertiaire qui ont augmenté leur production ou leur activité et qui ont néanmoins baissé leur consommation d’énergie, et ça, c’est un des éléments essentiels si on veut baisser nos émissions de gaz à effet de serre aussi ; cet enjeu du combat climatique, il ne faut pas le perdre de vue.
PATRICK ROGER
Dernière question, Agnès PANNIER-RUNACHER, sur les énergies renouvelables, la loi, ce sera la semaine prochaine, vous ne pourrez plus compter sur les écologistes, a priori, ils annoncent qu’ils vont voter contre, le PS va s’abstenir ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Non, non, non, non, les écologistes annoncent qu’ils vont s’abstenir…
PATRICK ROGER
S’abstenir…
AGNES PANNIER-RUNACHER
Ce qui n’a rien à voir…
PATRICK ROGER
S’abstenir, s’abstenir, pardon, pardon, c’est moi qui ai inversé avec le PS, oui, s’abstenir…
AGNES PANNIER-RUNACHER
Et le PS n’a pas du tout annoncé qu’ils allaient voter contre…
PATRICK ROGER
Oui, eh bien, j’ai cru comprendre qu’ils hésitaient…
AGNES PANNIER-RUNACHER
Non, non, ce n’est pas du tout leur…
PATRICK ROGER
Ce n’est pas du tout ? Bon…
AGNES PANNIER-RUNACHER
Ce n’est pas du tout leur position, à ma connaissance, le PS doit se prononcer en réunion de groupe dans les prochains jours, mais aujourd’hui, je dirais que nous, nous avons fait le travail de co-construire un projet de loi sur l’accélération des énergies renouvelables, l’accélération des énergies renouvelables est au coeur du projet énergétique, des Verts, du Parti socialiste, de LFI. Et je pense que c’est une question de cohérence de ce projet énergétique, soit, effectivement, on est dans la posture politique, et on ne vote pas le projet de loi…
PATRICK ROGER
Pour les écologistes, c’est ce que vous dites, ils sont dans la posture…
AGNES PANNIER-RUNACHER
Et ça leur appartient. Mais moi, je constate qu’on a pris énormément d’amendements et qu’on a travaillé vraiment en bonne intelligence, donc le gouvernement a tendu la main, mais je trouve dommage d’être dans la posture politique, soit, effectivement les partis se saisissent des avancées qu’ils estiment réelles, et aujourd’hui, nous avons un projet qui accélère de plusieurs années les projets photovoltaïques ou éoliens marins, plusieurs années, c’est considérable. Nous, nous prenons nos responsabilités, et nous serons au rendez-vous de l’accélération énergétique. Je veux juste dire une chose, ce projet de loi, il a été voté très largement au Sénat par tous les groupes, le Parti communiste s’est abstenu de manière très bienveillante, je cite… tous les autres ont voté, ce qui veut dire que, finalement, quand on a des groupes qui sont responsables, quelle que soit leur couleur politique, et qui veulent travailler au profit des Français, on y arrive.
PATRICK ROGER
Bon, donc vous qualifiez d’irresponsables les écologistes…
AGNES PANNIER-RUNACHER
A droite, à gauche, les Verts…
PATRICK ROGER
Les écologistes…
AGNES PANNIER-RUNACHER
Non.
PATRICK ROGER
Eh bien…
AGNES PANNIER-RUNACHER
Les Verts au Sénat ont voté pour le projet de loi…
PATRICK ROGER
Oui, non, mais donc…
AGNES PANNIER-RUNACHER
Donc je trouve ça intéressant à noter, et nous verrons le 10 janvier…
PATRICK ROGER
A l’Assemblée…
AGNES PANNIER-RUNACHER
Mais nous estimons avoir fait ce travail de co-construction, et nous serons cohérents politiquement.
PATRICK ROGER
Merci Agnès PANNIER-RUNACHER, ministre de la Transition énergétique, qui était l’invitée de Sud Radio.
Source : Service d’information du Gouvernement, le 9 janvier 2023
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