Le 1er décembre, lors du comité de pilotage réunissant les présidents des quatre communautés de communes de Haute-Gironde et Alain Rousset, président PS de la Région Nouvelle-Aquitaine, était signée la feuille de route déterminant les objectifs 2023-2024 du Cadet (contrat néo-aquitain de développement de l’emploi sur le territoire).
Le Cadet est un dispositif expérimental, d’une durée de trois à cinq ans, qui contribue à la redynamisation de l’emploi et de l’économie des territoires. Au travers d’une convention, la Région renforce son aide aux entreprises et aux salariés en reconversion ou en perte d’emploi. Il permet de travailler au cas par cas sur des territoires fragiles, écartés des réseaux de transport ou ayant subi un sinistre économique. Le premier de la Nouvelle-Aquitaine, sur les huit existants à ce jour, a été mis en place sur le secteur de Bergerac et a permis de doubler les créations d’emplois en sept ans. Sébastien Bonzi, chef de projet du Cadet Haute-Gironde depuis février 2021, a présenté son bilan et les projets à venir.
Depuis trois ans, environ 450 dossiers ont été soutenus. Ils concernent principalement la performance industrielle, mais aussi le pôle pêche-agriculture, l’orientation et l’emploi.
Au total, ce sont près de vingt millions d’euros d’aide qui ont été octroyés par la Région à la Haute-Gironde.
Outre la prise en charge des travaux des lycées de Blaye (Jaufré Rudel pour 4,3 M € et lycée de l’Estuaire pour 1,2M €), la Région Nouvelle-Aquitaine a soutenu de lourds financements : la création d’une salle de spectacle à Saint-Savin (250 000 €), le fonctionnement de l’Hôpital de Haute-Gironde (707 000 €), le déploiement de plateformes de rénovation énergétique dans le Cubzaguais (115 000 €) ou encore la Maison familiale et rurale du Blayais (940 000 €). Plus de cinq millions d’euros ont été répartis sur environ 200 entreprises. Pour exemple, Mauco Cartex à Peujard (211 000 €), Ducarre à Saint-André-de-Cubzac (189 000 €), BIP Distribution à Blaye (128 000 €), Mathieu Lacombe à Saint-Mariens (55 000 €), la DVB à Val-de-Livenne (150 000 €).
Grâce au Cadet, ce sont également 239 000 € qui ont pu être versés pour la réfection et la mise aux normes des voies d’accès de la zone d’activité de La Borderie à Braud-et-Saint-Louis.
En lien avec les services spécialisés de la Région et des collectivités territoriales, Sébastien Bonzi peut aider les entreprises existantes à se diversifier, à développer des projets innovants comme l’isolant biosourcé de la société Neveu (lire notre édition du 18 novembre 2022), les accompagner dans les transitions énergétiques en lien avec les Scot (schéma de cohérence territoriale), aider aux relocalisations de certaines productions dont le manque a été mis en évidence lors de la pandémie du covid, soutenir les développements à l’international ou bien accompagner les cessions. Pour les nouvelles entreprises (1800 de moins de dix employés, créées l’an dernier), ce peut être une réflexion afin d’anticiper les difficultés, des mises en relation afin d’éviter l’isolement, des aides aux recherches de financements. Pour les centres bourgs, il s’agit de conforter les commerces, comme à Blaye ou à Saint-André-de-Cubzac, ou encore recenser les locaux d’activités vacants, développer les espaces de coworking, comme à l’Agora de Saint-Aubin-de-Blaye qui accueillait le comité de pilotage. Mais il s’agit aussi d’aider les entreprises à formaliser leurs besoins, de former les chefs d’entreprise à l’évolution des attentes des salariés et de promouvoir les métiers de demain (comme les 1 000 emplois à pourvoir dans le cadre de l’opération Grand Carénage de la centrale du Blayais) en développant des interventions dans les lycées et en soutenant les actions du Centre de formation multi-métiers de Reignac. « La priorité étant de créer de l’emploi » résume Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine.
Parler environnement, c’est aussi se projeter dans l’avenir. Pour cela, Alain Rousset révèle que « le projet d’un corridor hydrogène est en réflexion avec le Pays basque espagnol, car les poids lourds seront les premiers à utiliser ce carburant. Il faut donc anticiper le besoin à venir ». Côté déchets « la mission est de les réduire au maximum. Il faut supprimer la pollution aux plastiques et avancer sur les déchets du bâtiment ».
Le recyclage permet aussi la création de nouveaux emplois sur le territoire, parfois en insertion « sans craindre une part d’occupationnel, la priorité étant de sortir les gens de leur solitude. La prise en charge sociale se doit d’être globale ». Il s’agit d’appuyer la constitution de pôles d’économie circulaire à l’échelle du territoire, comme les projets de Smicval Market de la CCE et de la CCB, la recyclerie Phénix ou encore les sociétés d’insertion comme Vitigironde, EINTA, Relais, ou l’Agérad, et de suivre l’initiative « territoire zéro chômeur de longue durée » qui démarre sur la CCE.
Cathy Munier
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