Guitare de forme SC de la marque Fender appartenant à la série American Vintage II
Présentée aux États-Unis au NAMM 2018, la série d’instruments Fender d’inspiration Vintage “American Original” avait bien besoin d’un coup de jeune. C’est chose faite avec l’apparition de la toute nouvelle série American Vintage II à laquelle appartient la Stratocaster 1961 Olympic White que je teste aujourd’hui.
Si la série American Original proposait des modèles correspondant à une décennie spécifique (par exemple, la 60’s Telecaster), la nouvelle série American Vintage II se focalise sur des années spécifiques pour chaque modèle. C’est ainsi que j’ai reçu un exemplaire de la 1961 Stratocaster. À première vue, pas de quoi paniquer, c’est une Stratocaster. En regardant de plus près en revanche, on se rend compte du travail accompli par la marque californienne pour reproduire tous les petits détails présents sur les instruments originaux. Là où les guitares et basses de la série American Original mêlaient des caractéristiques vintage et modernes, celles de la série American Vintage II mettent l’accent sur le côté vintage et « comme à l’époque ». Fender prend d’ailleurs un malin plaisir à nous rappeler que certaines pièces d’accastillage sont fabriquées sur les mêmes machines que dans les années 50 et 60.
Les caractéristiques techniques reprennent donc celles d’une Stratocaster de 1961, époque où la guitare venait de subir une légère transformation esthétique (nouveaux coloris, touche en palissandre et pickguard à trois plis). On retrouve donc un corps en aulne de premier choix, un manche vissé en érable au profil 1961 « C » et une touche « Slab » en palissandre au rayon de 7,25 pouces. Le mot « Slab » désigne la nature de la découpe droite de la touche contrairement à une touche standard qui possède une découpe suivant son rayon. Les deux techniques présentent des avantages, mais c’est sympa de constater que Fender a vraiment reproduit chaque petit détail pour être 100 % « Period Correct ». Dans cette même optique, la touche est rythmée par des repères en argile, comme à l’époque (les fameux « Clay Dots). C’est un détail qu’on ne trouve habituellement que sur des instruments sortis du Custom Shop de la marque. Corps et manche sont bien évidemment recouverts d’un vernis nitrocellulosique dont le délicat parfum de coton sucré s’émane à l’ouverture de l’étui. La teinte du manche est d’ailleurs très légèrement plus foncée que celle de la série American Original, accentuant le côté vintage de l’instrument.
L’accastillage est lui aussi identique à celui qui équipe les guitares d’époque, avec un vibrato à 6 points d’ancrage Pure Vintage, des mécaniques Fender Deluxe « single line » de la collection Pure Vintage également et un sillet en os (attention si vous êtes Vegan). Fender a particulièrement travaillé sur les micros des guitares de cette nouvelle série American Vintage II. En effet, chaque guitare possède son propre set de micros, reproduction très fidèle des micros présents sur les guitares d’époque que la marque a pris le soin d’inspecter sous toutes les coutures. On a donc, en toute logique, des micros Pure Vintage 61 Single-Coil Strat. Ils sont contrôlés par un sélecteur à 5 positions, un volume général, une tonalité pour les micros manche et central et une tonalité pour le micro chevalet. Cette petite excentricité moderne est la seule présente sur l’instrument, et elle est d’ailleurs très bienvenue.
Dans un souci d’attention au détail, Fender a choisi des étuis eux aussi « Period Correct ». La 1961 Stratocaster m’est donc arrivée dans son bel étui marron avec intérieur en peluche orange, très chouette. Le petit espace de rangement de l’étui abrite une belle pochette brodée d’un logo de la marque. Elle contient la tige du vibrato, le « cendrier » pour le vibrato et un certificat d’authenticité, certes rudimentaire, mais qui a le mérite d’être là. Comme pour la série American Original, Fender a conservé le numéro de série commençant par un « V », comme « Vintage ».
Dès l’ouverture de l’étui, j’accorde la bestiole et commence à la jouer à vide. Le corps en aulne est très résonnant, chaque note jouée fait vibrer toutes les fibres du bois. Les ondes sonores se propagent très bien sur toute la surface de l’instrument, jusqu’en haut du manche. Cela aide à ressentir l’instrument et à ne faire qu’un avec lui. Déjà à vide, la personnalité de la Strat’ est bien là, on entend les ressorts du vibrato générer une sorte de réverbe. Après avoir constaté que la lutherie était tout bonnement exemplaire, je branche la Stratocaster » 61 dans mon matériel habituel. Ayant possédé plus de quinze exemplaires de Stratocaster (pour l’instant), je sais comment doit sonner une bonne Strat », et celle-ci sonne divinement bien. Les nouveaux micros Pure Vintage » 61 sont parfaits. Sur un son clair, on reconnaît immédiatement le côté doux et cristallin de la Stratocaster, quelle que soit la position de micro. Le micro manche a beaucoup d’attaque, c’est très beau. Les 5 positions m’ont enchanté en son clair, la personnalité de la guitare est très forte et elle rend ce qu’on lui donne au centuple si bien qu’on n’a jamais envie de la lâcher !
Conditions du test : Fender AVII « 61 Stratocaster – Jackson Audio 1484 Twin Twelve (pour les sons crunch) – Walrus Audio Eras (Pour les sons lead) – Hughes & Kettner Spirit of Vintage – Two Notes Audio Engineering Torpedo Captor-X (simulation d’enceinte 2×12 Victory avec haut-parleurs Creamback repiqués avec un Sennheiser 421 et un Neumann U47) – Audient iD22 – Logic Pro X
J’enclenche la Jackson Audio 1484 Twin Twelve pour un son crunch et poursuis le test. Les micros encaissent très bien la légère saturation très organique de la Twin Twelve et sont assez silencieux pour des micros simples. Les 5 positions de micros sont aussi enthousiasmantes les unes que les autres et les Pure Vintage » 61 se sont montrés très précis et réactifs. Les variations d’intensité de jeu sont retranscrites à la perfection, et le potentiomètre de volume se montre lui aussi très précis et efficace. J’enclenche la Walrus Audio Eras pour entrer sur les territoires de gros sons saturés. Forcément, ce n’est pas le terrain de jeu préféré de cette petite Strat », mais elle s’en sort quand même avec les honneurs. Les micros encaissent bien les hauts niveaux de gain et ne perdent pas en définition, c’est très chouette. On comprend bien en jouant cette jolie AVII Strat pourquoi tant de musiciens d’horizons différents ont choisi la Stratocaster comme guitare de prédilection. On peut quasiment tout jouer avec, de la Funk au gros Rock en passant par le Blues et même le Jazz.
Cette nouvelle 1961 Stratocaster de la série American Vintage II est une franche réussite. Fender a tenu sa promesse et la guitare nous renvoie directement dans les sixties. La sélection de bois est exemplaire (le manche présente de belles flammes sous certains angles), l’accastillage est parfait et les nouveaux micros Pure Vintage sont déments. Seul le tarif de 2 200 € en moyenne pourra en refroidir certains, bien qu’il soit bien inférieur à celui d’un instrument Custom Shop aux caractéristiques identiques. Si, comme moi, les Stratocaster Vintage d’époque vous font rêver, mais que vous n’avez, comme moi, pas 20 000 € à mettre dans une guitare, jetez-vous d’urgence sur cette nouvelle AVII 1961 Stratocaster !
Guitariste polyvalent, j’aime autant jouer des cocottes funk que des gros riffs en Drop C, en passant par des morceaux des Stones ou encore du Jazz Manouche. Passionné de matos guitare depuis que j’ai posé mes doigts sur le manche de ma première guitare, je suis également technicien du son et enregistre et produis quelques morceaux dans différents styles (blues, soul, techno …)
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Guitariste polyvalent, j’aime autant jouer des cocottes funk que des gros riffs en Drop C, en passant par des morceaux des Stones ou encore du Jazz Manouche. Passionné de matos guitare depuis que j’ai posé mes doigts sur le manche de ma première guitare, je suis également technicien du son et enregistre et produis quelques morceaux dans différents styles (blues, soul, techno …)
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