La fameuse plateforme numérique aux 21 000 formations ouvre mercredi. À Vannes, Yohan Darras, 17 ans, commence à y voir clair dans ses vœux Parcoursup. Mais il y a un mois et demi, l’élève de terminale du lycée Saint-Paul n’avait pas la moindre idée des choix qu’il allait pouvoir y rentrer. « Comme sa sœur, il y a trois ans, il était dans le flou complet, sans qu’on sache comment l’aider, confirme son papa Lionel. Parcoursup génère du stress pour toute la famille. Ça me paraissait plus simple à mon époque », soupire l’artisan de 45 ans.
Les parents de Yohan ont décidé de se tourner vers le coaching, en faisant confiance au bouche-à-oreille. « Pour notre fille, il y a eu un avant et un après. Elle a trouvé sa voie et n’a pas perdu de temps. S’il y a du résultat, ça vaut le coup d’y mettre le prix ». Ce mercredi après-midi, Yohan est installé pour la quatrième fois dans le bureau cosy d’Agnès Kermorvan, sa coach en orientation scolaire, à Arradon (56). Sa famille paie 70 euros par entretien. Le jeune homme explique, encore timidement, qu’il compte cibler des formations informatiques ou en lien avec le milieu bancaire.
« J’utilise une méthodologie à partir de 50 planches photos, qui permettent de détourer la personnalité du jeune. Dans 70 % des cas, on ne parle pas d’orientation mais de centres d’intérêt », note l’auto-entrepreneuse de 35 ans, membre du réseau « Génération 15-25 ». Pour Agnès Kermorvan, il s’agit, avant tout, de faire tomber la pression. « Je reçois essentiellement des élèves de première et de terminale qui sont en grand stress, parce qu’ils ont l’impression de jouer leur vie au moment de Parcoursup. Il s’agit davantage de les aider à se connaître. Des métiers, les jeunes d’aujourd’hui en exerceront peut-être sept ou huit différents au cours de leur carrière. Mais savoir qui on est, c’est pour toute la vie ! »
À Rennes, l’autre coach indépendante Séverine Diard, installée depuis septembre 2021, note que les demandes concernant l’orientation de terminale arrivent de plus en plus tôt, et se prolongent aussi en post-bac : « Depuis décembre, mon planning du premier trimestre 2023 est bouclé, avec des familles de toutes catégories sociales, assure-t-elle. Le bilan d’orientation et l’accompagnement Parcoursup sont deux offres dissociées, qui peuvent s’étaler sur plusieurs mois. Mieux vaut s’y prendre avant janvier ».
Cliente déjà fidèle, Valérie Boyer paie actuellement du coaching à sa fille aînée. Alors même que Julie, 17 ans, s’avère très bonne élève et veut faire médecine depuis des années. Question de stratégie. « Ce conseil devrait optimiser ses chances de rester à Rennes après le bac, termine la maman. On a tellement entendu dire tout et n’importe quoi sur la sélection via Parcoursup qu’on veut être sûrs de ne pas se planter ».