Accueil >> Recrutement >> Externalisation du recrutement – Intérim >> "Pour recruter un ingénieur, il faut savoir comment il fonctionne"
Pour Alexandre Roy, fondateur de Strateos*, le recrutement et la fidélisation des ingénieurs est un art difficile… Au-delà du projet et du salaire se posent les questions de l'environnement technologique et des perspectives d'évolution.
Je suis moi-même issu d’une formation d’ingénieur généraliste avec une spécialisation business, et j’ai travaillé pendant deux ans dans une société de conseil en ingénierie comme business manager.
Aujourd’hui en France, on chouchoute beaucoup plus les développeurs que les ingénieurs. Globalement, les ESN (entreprises de services du numérique) et les sociétés de conseil en technologies trustent le marché de l’emploi. Mais leur activité est pilotée par la marge, ce qui se répercute sur les salaires. Il n’y a, en outre, pas de « phénomène start-up » dans l’industrie.
Nous nous sommes donné pour mission de remettre les ingénieurs au cœur de l’attention, de revaloriser leur statut afin d’accélérer l’innovation et les projets d’ingénierie. Ce sont cependant les profils cadres les plus difficiles à recruter, car il faut savoir leur parler, les écouter et les comprendre.
Il faut d’abord savoir comment fonctionne un ingénieur. Il a été formé à une façon particulière de raisonner. Il est logique, cartésien, organisé, rigoureux. Il aime les réponses claires et fiables. Et on ne peut pas le contacter simplement en lui vendant une offre d’emploi. Il faut lui proposer un projet dans un contexte qui va attiser sa curiosité, le stimuler intellectuellement et où il pourra s’épanouir.
Un salaire plus élevé ne sera pas forcément déterminant. Au-delà du projet présenté, il sera en revanche intéressé par les perspectives d’évolution dans l’entreprise et la façon dont il pourra construire son parcours professionnel. Il posera des questions très précises sur la teneur de la mission, l’environnement technologique et ne se contentera pas d’explications floues.
Il peut cependant manquer lui-même d’aptitudes relationnelles, avoir des difficultés à exposer ses compétences et à exprimer ses motivations. D’où l’importance de l’expert métier qui va jouer le rôle d’interface entre les deux parties.
Ils revendiquent davantage de liberté et sont moins « fidèles » que leurs aînés. Le développement de la digitalisation et du télétravail accentue le phénomène et les employeurs doivent s’adapter à ces nouvelles mentalités. On voit d’ailleurs que le freelancing se développe de plus en plus à travers des plates-formes telles que Malt ou Freelance.com.
Si les entreprises ont toujours fait appel à des prestataires pour mener leurs projets à bien, certaines veulent aussi recourir à des ingénieurs indépendants. À mon sens, c’est là qu’est l’avenir. C’est en tout cas un levier de croissance que nous souhaitons actionner.
Nous avons près de 10 000 offres sur notre site. Le bâtiment, les travaux publics et le ferroviaire sont parmi les secteurs les plus porteurs actuellement. Et les métiers véritablement en tension sont ceux de la cybersécurité (851 offres pour 198 candidats !) et du Building Information Modeling (modélisation des données du bâtiment) pour lesquels nous avons 812 offres pour 450 candidats.
Propos recueillis par Hélène Truffaut
* Strateos propose une solution complète alliant des outils digitaux de sourcing et de matching et des services en recrutement portés par des d’experts métier.
1 fév.2023
1 fév.2023
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