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Les Philippines entament leur neuvième mois de confinement, assoupli depuis l’été afin de relancer l’activité économique. Mais les restrictions continuent à peser lourdement sur les Philippins. Des millions de personnes ont perdu leur emploi. Et les enfants sont toujours confinés, comme les 380 bénéficiaires de la fondation française ANAK-Tnk, qui vient en aide aux enfants des rues de Manille.
De notre correspondante à Manille,
Un bâtiment transformé en école et une petite cour colorée. Les enfants de la fondation n’ont que quelques mètres carrés pour se défouler. Ils n’ont pas quitté les murs de leur foyer depuis le mois de mars. Alors chacun gère ses émotions à sa façon. Comme Markhair et Mark Joshua, 10 et 15 ans. « Je suis triste parce que ma famille ne peut pas me rendre visite, se désole Markhair. Et je m’ennuie alors pour me changer les idées, je joue au basket. Parfois, j’en parle aussi aux adultes. » « Moi, quand je m’ennuie, je vais aider à faire la cuisine », confie Mark Joshua.
Pour les aider à tenir : des journées très structurées et des compétitions artistiques. C’est la clef pour vivre au mieux le confinement, selon Elise Cruse, qui travaille à la fondation depuis cinq ans. « Sport, beaucoup d’activités arts plastiques, et musique, énormément de musique, c’est ce qui les aide à fond », explique-t-elle.
Ancien enfant des rues, Alex a vécu dans l’un des foyers de la fondation. Aujourd’hui jeune adulte, il enseigne les arts plastiques aux plus jeunes. Selon lui, « ça les aide à exprimer leurs émotions. Parfois, ils me demandent quand le confinement va se terminer. Alors j’essaye de les rassurer, de tenir un discours positif. » Car les enfants s’inquiètent surtout pour leurs familles, restées dans les bidonvilles.
C’est le cas de Victoria. « Je suis inquiète pour ma famille parce que je ne sais pas ce qui lui est arrivée, on n’arrive à contacter aucun de mes proches. Je voudrais juste qu’ils puissent me dire qu’ils vont bien », dit-elle.
L’économie du pays a été lourdement touchée par le confinement. D’après la Banque Mondiale, trois millions de Philippins ont perdu leur emploi ou sont tombés dans la pauvreté. Un tiers des familles ont connu la faim, un nombre record. Elise Cruse le constate au quotidien dans les bidonvilles.
« Les personnes, finalement, n’ont pas tellement peur du virus, ils ont surtout peur de mourir de faim, c’est vraiment ce qui ressort tout le temps, explique-t-elle. Certains n’ont plus qu’un seul repas par jour, ils se contentent de cela pour pouvoir tenir. On a aussi beaucoup d’anciens enfants qui sont maintenant adultes qui ont perdu leur travail, je pense notamment à la restauration. Pour certains, c’est très compliqué de retourner dans la rue et du coup, on a énormément de jeunes qui nous demandent de l’aide aujourd’hui. On n’avait pas du tout ça avant. »
Les écoles restent fermées. Et le confinement des enfants est sans cesse prolongé depuis le mois de mars. Alors les responsables de la fondation ne s’attendent plus à une levée prochaine des restrictions. Ils préfèrent se concentrer sur le bien-être et l’instruction des enfants.
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