Alors que de plus en plus de salariés sont impactés par la pénurie d'essence liée au mouvement de grève des salariés de TotalEnergies, certains ne peuvent plus se rendre au travail faute de carburant. Mais votre employeur peut-il vous sanctionner si vous êtes absent à cause de la pénurie ? Que devez-vous faire si cela vous arrive ? La Dépêche du Midi fait le point avec Marie-Océane Gelly, avocate en droit du travail.
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Même si les circonstances actuelles s'avèrent particulières, vous redoutez peut-être de dire à votre patron que vous ne pourrez pas vous rendre sur votre lieu de travail faute de carburant. En effet, "en théorie, un employeur peut reprocher au salarié une absence injustifiée et peut lui reprocher de ne pas obéir à ses instructions s'il lui dit de venir", explique Marie-Océane Gelly. Toutefois, "il serait surprenant et risqué de la part d’un employeur de sanctionner directement un salarié dans ces circonstances". Pour éviter un quelconque avertissement, vous pouvez adopter une démarche précise qui minimisera les risques de sanctions à votre égard.
Pour éviter que la situation ne tourne mal entre vous et votre direction, mieux vaut opter pour le dialogue. Si vous ne pouvez pas vous rendre à votre travail en raison de la pénurie de carburant, informez votre direction le plus vite possible. "Il est important d'entamer un dialogue et de voir ensemble quelle alternative est possible. Vous pourrez décider avec votre direction de télétravailler, de prendre un jour de congé ou un congé sans solde par exemple", explique Marie-Océane Gelly.
En parallèle, il est nécessaire que chaque parti exécute de bonne foi le contrat de travail. Pour cela, "il faut que l'employeur comme le salarié se montre de bonne foi. Le salarié doit montrer qu'il a tout tenté pour se rendre au travail, que ce soit via les transports en commun ou en covoiturage. L'employeur, quant à lui, doit être loyal et ne doit pas saisir ce prétexte pour sanctionner ou harceler son salarié", prévient l'avocate.
Si malgré une tentative de dialogue, votre employeur vous sanctionne, vous pouvez faire valoir votre droit de contestation. Pour cela, "envoyez un courrier de contestation par courrier recommandé en expliquant ce qu'il en est. Vous pouvez rappeler que vous avez prévenu votre direction et que vous jugez la sanction sévère au vu du caractère exceptionnel de la situation. Par la suite, si l'employeur maintient la sanction, vous pouvez aller devant le Conseil des prud'hommes". Dans ce cas-là, il vous sera très utile d'avoir gardé des traces de vos échanges. "Il faut garder une preuve que vous l'avez prévenu, que ce soit un mail ou un SMS. Un appel c'est bien, mais ce n'est pas suffisant", assure Marie-Océane Gelly.
Dans ces circonstances particulières, si vous avez entretenu de bonnes relations avec votre employeur tout au long de votre contrat, vous avez moins de risques que votre problème de mobilité soit mal pris. En effet, "si l'employeur sanctionne, c'est peut-être qu'auparavant il y a eu un contexte tendu entre lui et son salarié. Dans une relation de travail saine, dans laquelle il n'y a pas de tensions particulières, la requête sera mieux comprise", assure la spécialiste.
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Mince.j'ai plus de gasoil pour faire mes soins à mes patients.230kms par jour en rural je remercie les syndicats et les gens qui ont vidé les stations.mon employeur c'est moi c'est bon!les injections attendront!
et oui tout le monde ne peut aller au boulot en vélo ma fille a 61 km commence a 6 h 30 le matin et passe par le perif donc va falloir que les pouvoir fasse quelque chose