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Peace&Sport, Bolsonaro, Neymar, AS Monaco… les confidences de la légende brésilienne Raï à Monaco – Nice matin

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Invité du Forum international Peace&Sport, ce mercredi au Fairmont, l’ancien capitaine de la Seleçao et du PSG, frère du mythique Sócrates, évoque son engagement sociétal, Bolsonaro, Neymar…
Capitaine du Brésil champion du monde en 1994 et élu joueur du XXe siècle du Paris Saint-Germain, “Raï” Souza Vieira de Oliveira est une légende du football. Un esthète et leader sur les terrains, gentleman et philanthrope en dehors.
Depuis 1998, sa Fondation Gol de Letra œuvre à l’insertion sociale par l’éducation, la culture et le sport avec réussite. Éloignant des milliers de jeunes de la violence et des trafics pour leur offrir un avenir plus sain.
C’est donc tout naturellement qu’un partenariat actif est né avec Peace&Sport et son président-fondateur, Joël Bouzou, qui égraine, lui, sa méthodologie dans les zones de conflit pour atténuer les tensions grâce au sport.
“Ce n’est que le début! On peut faire plein de choses ensemble comme des échanges de jeunes et de méthodologies”, assure Raï, ravi qu’avec l’aide de Peace&Sport le “Prix Sócrates” soit né et décerné lors de la cérémonie du Ballon d’Or pour distinguer des footballeur(se)s qui, comme le premier lauréat Sadio Mané, s’engagent dans des projets sociétaux.
Naturalisé français en 2016, le frère de l’iconique et inspirant Sócrates a décidé, à 57 ans, d’intégrer Sciences Po Paris dans l’espoir d’optimiser son action et, pourquoi pas, l’adapter à l’échelle de villes entières. Farouchement opposé au président Bolsonaro, Raï se réjouit du retour de Lula au pouvoir, évoquant les nombreux chantiers à lancer pour remettre sur les rails la jeunesse oubliée du Brésil.
La jeunesse et l’inclusion sont au cœur de votre projet, mesurez-vous l’impact de votre Fondation au Brésil?
Au Brésil les quartiers restent malheureusement violents mais beaucoup moins qu’avant là où nous sommes présents. Il y a de vrais résultats, notamment économiques puisque ces jeunes gagnent plus que leurs parents, et une bonne partie de ceux qui vivaient de trafics ont pris une autre voie. On aide ces enfants dans leur développement pour faire en sorte qu’ils deviennent agents de la transformation sociale de leur quartier. Des jeunes de 5-6 ans, et même moins maintenant, à qui l’on propose des activités éducatives et, plus tard, des formations vers l’emploi. Certains deviennent éducateurs sportifs, d’autres athlètes. Aujourd’hui, la moitié de notre équipe pédagogique et administrative est formée de gens qui sont passés chez nous.
Regrettez-vous que dans le foot les joueurs ne se fédèrent pas plus autour d’actions caritatives? On pense notamment à Juan Mata, qui incite depuis plusieurs saisons les joueurs à rejoindre le mouvement citoyen “Common Goal” et reverser 1% de leurs revenus dans des causes communes…
Il y a de plus en plus de moyens dans le football et je suis sûr qu’on pourrait essayer de les influencer pour qu’ils participent plus. Il y a aussi des athlètes qui lancent des projets et à un moment donné, ça bloque. Ils manquent souvent de personnes de confiance pour les aider et ce serait bien de fédérer. Au Brésil, Gol de Lettra est devenue un peu une source d’inspiration pour d’autres initiatives. Des projets ont été montés et aujourd’hui nous avons une association commune qui s’appelle Athlètes pour le Brésil. C’est le rôle de Peace&Sport ou d’une association comme la mienne d’en aider d’autres à s’organiser, à prendre confiance. Mais c’est vrai qu’il y a aussi un défi générationnel car il semble qu’il y ait une tendance plus individualiste chez les joueurs. Mais je suis sûr qu’ils restent sensibles et comme c’est inscrit dans nos statuts, le but est de les mobiliser.
Vous parlez d’individualisme à une époque où un seul joueur incarne parfois un club. On est très loin de la “Démocratie corinthiane” de votre frère Sócrates (mouvement idéologique initié dans les années 80 en opposition à la dictature militaire et qui introduit des prises de décision collégiale au sein du club de football des Corinthians. Une initiative entrée dans l’Histoire du Brésil et qui reste unique à ce jour., ndlr). L’individu prend le dessus sur le groupe.
Oui les joueurs deviennent de plus en plus puissants et commencent à rivaliser – sans méchanceté – avec leur club. Les grandes stars ont plus de followers que le club parfois, et le club doit savoir gérer ça, comme le joueur pour qui ce n’est pas toujours évident dans sa tête. Je ne veux pas donner d’exemple individuel parce qu’on ne connaît pas toujours les détails mais on oublie parfois l’aspect de construction collective. Il faut que le club reste maître mais il faut surtout agir dès la formation et préparer les athlètes à savoir gérer. Il faut inculquer de vraies valeurs, un intérêt social.
Vous intégrez Sciences Pô, ce qui démontre votre intérêt pour la politique. Imaginez-vous être un jour en première ligne dans votre pays?
J’ai toujours été intéressé par la politique publique. Avec l’association j’ai donné une opportunité de s’en sortir à des milliers de jeunes mais, bien qu’on ne veuille pas s’en mêler, le grand changement vient de la politique. J’ai besoin de comprendre un peu plus cet environnement et comment je peux adapter un projet local à une échelle plus grande. J’aimerais construire une politique publique mêlant sport, éducation et culture, trois domaines qui ne dialoguent pas toujours ensemble. C’est tout le projet de Gol de Letra et Sciences Po peut m’aider à mettre en place un projet qui puisse devenir une politique pour une ville. Mais je ne crois pas avoir la vocation et l’envie politique, je pense être plus utile en étant indépendant des partis politiques.
Vous n’êtes pas prêt à faire des concessions …
C’est terrible ça, je n’ai pas l’estomac pour faire ça [rires]. Mais je peux contribuer.
Dans quel état est la jeunesse brésilienne au sortir du mandat de Bolsonaro?
L’environnement, qui concerne directement les générations futures, a été géré de manière catastrophique. L’accès à la culture et à de nouvelles idées est d’une certaine façon interdite à la jeunesse, court-circuitée. Le sport a été complètement désorganisé et il y a moins d’investissement dans l’éducation publique. Si on ajoute la pandémie, c’est une catastrophe pour une génération.
Une génération qui devait pourtant bénéficier de l’organisation de la Coupe du monde et des Jeux olympiques…
Ce n’est pas que la faute de Bolsonaro puisque c’est bien avant lui que cet héritage des grands événements a été mal planifié. Mais quel dommage! On a régressé et désormais il faut essayer de compenser tout ce qui a été mal fait, surtout ces quatre dernières années. Il va falloir investir pour la jeunesse dans les domaines de l’environnement, de l’éducation et de la santé, et mettre la même énergie pour rétablir la vérité après tous les mensonges et fake news qui ont trompé les gens.
Pourquoi des joueurs comme Neymar ont affiché leur soutien à Bolsonaro? On ne comprend pas ce qu’ils ont à gagner…
Je n’arrive pas à comprendre non plus. Quand on voit les valeurs de Bolsonaro… Il a mis en danger des millions de personnes pendant la pandémie en niant la science, a été raciste, a manqué de respect envers les femmes. Il y a des limites à ne pas dépasser en démocratie. Malheureusement il n’y a pas que ces joueurs qui ont voté pour Bolsonaro mais des millions de personnes.
C’est la démocratie…
Exactement. Et le point positif c’est que ces joueurs s’intéressent et se sentent concernés. Mais je crois qu’ils ne se rendent pas compte des conséquences négatives d’une gestion comme celle de Bolsonaro.
Votre frère Sócrates, décédé en 2011, est sur votre épaule au quotidien?
Oui, et de plus en plus depuis sa disparition. Je me demande sur certains sujets ce qu’il aurait dit ou fait. On avait des valeurs en commun mais des personnalités différentes et complémentaires. Je sens qu’il est avec moi, c’est un moteur qui me donne de la puissance pour aller encore plus loin.
Quel est le premier souvenir qui vous revient à l’évocation de l’AS Monaco?
La saison 96/97. On était en tête du championnat et pendant la trêve hivernale je me retrouve par hasard dans le même avion que Sonny Anderson. Il me dit qu’on est déjà champion, que c’est fini. [rires] On fait un début d’hiver terrible, Monaco remonte et à la fin ils gagnent. C’est une équipe qui a toujours rivalisé avec le PSG et a toujours surpris. Même quand ça allait moins bien on savait qu’ils pouvaient revenir car c’est un club qui a une force, une personnalité, une tradition. Et mon match d’au revoir au Parc des Princes, c’était contre Monaco.
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