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Paul Mescal, bouleversant dans "Aftersun" : et si c'était lui, l'Oscar du … – TF1 INFO

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Il en parle comme d’un "honneur insensé". Il y a trois ans, la popularité de Paul Mescal n’avait pas dépassé les frontières de son Irlande natale. À 26 ans, le voici en lice pour l’Oscar du meilleur acteur pour Aftersun, son tout premier rôle majeur au cinéma. "C’est fou !", résume-t-il dans le communiqué transmis aux médias après l’annonce de sa nomination. Son visage souriant et incrédule s’affiche sur les réseaux sociaux de sa sœur cadette Nell. Car lui a supprimé les siens après être devenu mondialement célèbre au tout début de la pandémie et y avoir rencontré sa compagne, la chanteuse américaine Phoebe Bridgers.
Une mise en lumière express due à une série à la fois pure et charnelle, devenue le programme le plus streamé de l’histoire de la BBC depuis sa mise en ligne au printemps 2020. Adaptation parfaite du roman de Sally Rooney, Normal People narre l’histoire d’amour aussi tendre que chahutée entre deux étudiants irlandais. Paul Mescal donne vie à Connell, ado un peu gauche qui fait preuve d’une grande sensibilité. Tant avec sa partenaire Marianne (magnétique Daisy Edgar-Jones) à qui il demande sans cesse son consentement, qu’avec lui-même, osant ce que peu osent encore aujourd’hui. À savoir parler ouvertement de son mal-être et de sa santé mentale. 
Il y a un peu de Connell chez Calum, son personnage dans Aftersun. Le même respect de l’autre, la même délicatesse aussi. Et ce combat commun face à des démons intérieurs sur lesquels il leur est d’abord difficile – voir impossible – de mettre des mots. Père célibataire d’une petite trentaine d’années, Calum emmène sa fille de 11 ans (épatante Frankie Corio) pour des vacances d’été en tête-à-tête en Turquie au milieu des années 90. 
Récompensé aux festivals de Cannes et Deauville, le premier long-métrage de Charlotte Wells nous fait revivre ce voyage à travers les yeux d’une Sophie adulte tentant de comprendre qui était son père. Un homme tantôt hilare, tantôt très sombre. Un uppercut d’émotions qui vous laisse à terre et invite le spectateur à faire son propre cheminement avec, pour seule boussole, l’interprétation remarquable et tout en nuances de Paul Mescal. Un physique de dieu grec et des yeux clairs qui transpirent la mélancolie comme personne.
Paul Mescal dans le "Guardian"
"Je ne pense pas que ce soit particulièrement intéressant de regarder quelqu’un souffrir pendant 96 ou 97 minutes. Je trouve que c’est plus efficace de le voir essayer de ne pas souffrir. Je crois que Calum ne veut pas vraiment ressentir ce qu’il ressent. Vous le voyez lutter tous les jours, c’est dévastateur pour moi. Qu’y a-t-il de plus difficile que de regarder quelqu’un qui souhaite aller mieux ?", analyse-t-il auprès de Deadline. Loin des héros sous stéroïdes des blockbusters, Paul Mescal est fier de rappeler que "la masculinité peut s’exprimer de bien des façons".
Né en 1996 à Maynooth, près de Dublin, d’une mère policière et d’un père instituteur, Paul Mescal a découvert le métier d'acteur un peu par obligation. À l’époque, son lycée contraint chaque élève à auditionner pour la comédie musicale annuelle de l’établissement. Son année de seconde, c’est le Fantôme de l’Opéra qui est choisi.  "J’ai fini par jouer le fantôme. Ça a probablement changé ma vie", glisse-t-il à W Magazine. Joueur assidu de football gaélique, il pense un temps à s’enrôler dans l’armée mais décide finalement d’étudier le théâtre au Trinity College de Dublin. Là même où est inscrit Connell dans Normal People.
Suivront plusieurs pièces dans la capitale irlandaise, une publicité pour une marque célèbre de saucisses et la consécration Normal People. Très sollicité, Paul Mescal s’est pour l’instant tourné vers des films indépendants où "les personnages ne parlent pas pour faire avancer l’intrigue". "Ils disent ce qu’ils ont besoin de dire et ne disent pas ce qu’ils n’ont pas besoin de dire", note-t-il auprès du Guardian. Avec lui, les grands monologues sont de toute façon superflus, son visage torturé suffisant à faire passer tous les messages. 
Les Londoniens pourront vérifier que les comparaisons avec Marlon Brando ne sont pas usurpées en allant le découvrir au théâtre au printemps dans une nouvelle version d’Un Tramway nommé désir. Sur son CV, pas moins de 8 projets en attente dont une romance gay pendant la Première guerre mondiale avec Josh O’Connor, le prince Charles de The Crown. Mais aussi et surtout la suite de Gladiator sous la direction de Ridley Scott. D’après les médias spécialisés, il incarnerait Lucius, neveu du féroce Commode. Quoi de mieux pour entrer dans l’arène des films à gros budgets à Hollywood ?
>> Aftersun de Charlotte Wells, avec Paul Mescal et Frankie Corio – au cinéma le 1er février
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