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Outre-Mer : Selon le Sénat, le soutien des forces de souveraineté est "parfois sacrifié" – Zone Militaire

Zone Militaire

 
par Laurent Lagneau · 25 octobre 2022
Outre-Mer : Selon le Sénat, le soutien des forces de souveraineté est "parfois sacrifié" - Zone Militaire
Plusieurs rapports récemment publiés ont établi le même constat : les moyens alloués aux forces de souveraineté, présentes dans les départements et les territoires d’outre-Mer, sont insuffisants pour leur permettre de mener à bien l’ensemble de leurs missions. Et cela, malgré leur contributions aux principales « fonctions stratégiques » [connaissance et anticipation, prévention, protection et intervention] et leur éventuel appui à la dissuasion.
La situation de ces forces de souveraineté s’est dégradée en deux temps, d’abord avec la professionnalisation des armées décidée en 1996, puis avec la Révision générale des politiques publiques [RGPP] qui, menée entre 2008 et 2013, s’est traduite par une nouvelle réduction significative de leurs effectifs [-20%], voire par des ruptures temporaires de capacité [RTC].
Cela étant, à partir de 2016, les budgets destinés à ces forces de souveraineté se sont stabilisés… Et la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 a pris acte de leur importance stratégique étant que son rapport annexé souligne la nécessité, au titre de l’ambition 2030, de « conduire [des] opérations dans le cadre d’une approche globale élargie, permise notamment par un dispositif de forces prépositionnées [déployées dans des pays étrangers dans le cadre d’accords bilatéraux de denfense, ndlr] et de forces de souveraineté, toutes deux dotées des effectifs suffisants et des équipements adéquats ».
Aussi, il a été décidé d’augmenter leurs effectifs de 2,5% d’ici 2025 et de mettre l’accent sur le renouvellement de leurs capacités, comme par exemple avec le programme de Patrouilleurs outre-Mer [POM]. Pour autant, souligne le sénateur Dominique de Legge, dans un rapport publié par la commission des Finances, « cet effort, s’il met fin à la déflation de la décennie passée, ne permet pas de renouer avec les niveaux antérieurs à 2008 ».
« Alors qu’elles doivent faire face à une menace croissante contre nos intérêts stratégiques et à une pression accrue sur les ressources naturelles de nos territoires et de notre zone économique exclusive [ZEE], les forces de souveraineté peuvent répondre aujourd’hui strictement à leurs missions du quotidien. En cas de crise, elles devront être rapidement renforcées depuis la métropole ou par une bascule de moyens entre forces prépositionnées, selon une logique d’appui mutuel », explique le parlementaire.
Aussi, poursuit-il, un « effort important apparaît essentiel pour leur permettre de répondre à l’évolution de leur environnement stratégique, au renforcement des menaces d’origine naturelle ou sécuritaire, ainsi qu’à la concurrence croissante de certains compétiteurs qui cherchent à étendre leur sphère d’influence ou à sécuriser leur accès aux ressources naturelles ».
En clair, le sénateur préconise d’aller au-delà du simple renouvellement de leurs moyens étant donné que ceux-ci sont actuellement « taillés au plus juste ». Et cela vaut pour les trois armées… Ainsi, par exemple, les Forces armées de la zone sud de l’océan Indien [FAZSO] « ne disposent aujourd’hui d’aucun moyen de remorquage, ce qui constitue aujourd’hui une source de fragilité » étant donné que « l’île de La Réunion est […] au centre de l’une des routes maritimes commerciales les plus fréquentées au monde, entre le détroit de Malacca et le cap de Bonne espérance, marquée par un trafic en forte augmentation dans une zone de passage des cyclones », note-t-il.
En outre, relève-t-il aussi, certains équipements souffrent d’une trop faible disponibilité, notamment cause de leur ancienneté, des « conditions d’environnement d’environnement plus sévères qu’en métropole » et des difficultés d’approvisionnement logistique. L’exemple des hélicoptères Puma que l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] met en oeuvre en Guyane est sans doute le plus parlant : seulement deux – sur les cinq exemplaires – sont en moyenne disponibles… Et aucun ne l’est pendant environ une dizaine de jours par an.
Outre la question des moyens se pose aussi la question des infrastructures. Infrastructures « parfois sacrifiées », dénonce le sénateur. Ainsi, détaille-t-il, les « dépenses d’investissement, qui recouvrent principalement les constructions, rénovations, réhabilitations lourdes des bâtiments d’hébergement ainsi que le maintien en condition des logements, sont marquées par une tendance baissière » alors que, « a contrario, un effort a été réalisé pour les dépenses de fonctionnement [entraînement des forces, coopération régionale, MCO des équipements, frais de déplacement, etc] ».
Entre 2010 et 2020, les dépenses d’investissement ont ainsi baissé de 13% [passant de 40 à 35 millions] alors que les dépenses de fonctionnement ont progressé de 29% sur la même période, pour s’établir à 178 millions d’euros. Résultat : le patrimoine immobilier se dégrade d’autant plus vite qu’il fait face à « un triple défi de nature structurelle », dont « le vieillissement accéléré des ouvrages en raison des conditions météorologiques [température, hygrométrie, cyclones], le coût élevé des projets, et le manque de fiabilité ou l’absence de prestataires locaux », détaille M. de Legge.
Le sénateur s’est attardé sur la situation des FAZSOI, dont les crédits dédiés aux infrastructures se sont élevés à 19 millions d’euros en 2022. Ce qui, selon lui, « ne peut qu’être considéré comme largement insuffisant pour assurer un état satisfaisant du parc », alors que les « difficultés constatées portent aussi bien sur les logements que sur les bâtiments opérationnels ».
Ainsi, l’état des infrastructures de la base aérienne 181 « Lieutenant Roland Garros » est préoccupant, alors qu’elle sert de point d’appui aux Rafale et A330 MRTT des Forces aériennes stratégiques [FAS]. Selon le parlementaire, ses locaux « ne disposent pas d’un niveau de sécurité satisfaisant et nécessitent une rénovation de 3,3 millions d’euros urgente, mais aujourd’hui reportée à 2026 ». En outre, les travaux d’entretien s’élèvent à 1,5 million d’euros par an… Seulement, avance-t-il, « aucune dépense n’a pu être effectuée en 2021 et 2022, afin de permettre le financement des contrats de performance énergétique dans les bâtiments de l’Hexagone ». Ce qui ne fera qu’augmenter la facture pour remédier à la dégradation de ses bâtiments.
Autre exemple : celui de la caserne abritant le 2e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine [RPIMa]. Si elle a récemment bénéficié d’investissements ayant permis de construire un nouvel ordinaire [ou restaurant], les travaux de maintenance lourde ont été reportés à 2024. Mais la situation est encore plus délicate pour le Détachement de Légion étrangère de Mayotte [DLEM]… mais pour des raisons différentes, à commencer par le manque de prestataires capables de réaliser des travaux d’entretien.
« Le rapporteur spécial a pu observer l’état particulièrement préoccupant de certains bâtiments, à l’instar les logements du DLEM », écrit M. de Legge dans son rapport. Une solution passerait par un déménagement vers l’ancien hôpital de Petite Terre, actuellement inoccupé. Mais les « négociations entre le DLEM, l’Agence régionale de santé et le conseil départemental, propriétaire du foncier, sont aujourd’hui à l’arrêt, ce qui apparait peu compréhensible au regard du besoin important des armées et du fait que ce local est aujourd’hui inutilisé », conclut-il.
Tags: BA 181DLEMDOM-TOMFASZOIforces de souverainetéinfrastructuresLa Réunionoutre-MerrapportSénatsoutien

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Je vois peu de solutions concrètes.
A part l idée d un remorqueur. C’est plus de la diplomatie que de la défense . Mais effectivement, je trouve dommage qu on ne profite pas de nos outre-mer pour fournir un tel service sur un large pourcentage de la planète. En terme de softpower (j aurai bien dit morale…), ça serait pertinent.
Comme d’habitude on raisonne en termes de matériels et non pas de capacités… Et on fait l’impasse sur les infrastructures, les entrepôts, les stocks…
Sacrifié? Le mot est faible. Il n’y a pas qu’en outre mer d’ailleurs…
A quand une plan MArshall pour nos DOM TOM au lieu de dépenser un fric monstrueux en niche fiscales en tous genre pour attirer les métropolitains qui ne font qu’accentuer la pression sociale sur le terrain. Ces territoires sont notre futur, nous devons nous en occuper et devons les préserver, montrer notre présence. Qu’on laisse l’Allemagne raquetter tous le petit monde européen avec ses histoires de bouclier antimissile et occupons nous enfin de ces territoires avant de se les faire endormir par les Chinois
Alex
Ces territoires nous coûtent un bras. Ils ont des déficits énormes de toutes les balances (services, de biens, de capitaux). Il n’y a aucune raison que ça change dans le futur proche. La production compétitive est très faible (des perles noires en Polynésie, le Nickel en Nouvelle Calédonie, du rhum aux Antilles, un peu de poissons, le Centre spatial…). Le reste ce sont des services de proximité (écoles, santé…). Presque tout est importé. Les marchés locaux sont petits, peu d’espace disponible (à part en Guyane mais c’est de la forêt équatoriale…), la population mal formée et revendicatrice (je rappelle que l’industrie automobile à Rennes par exemple, un des facteurs de localisation a été une population rurale pauvre, catholique, dure à la tâche, peu syndiquée …), socialement en difficulté (fortes naissances hors mariages, nombreuses filles mères, fort alcoolisme…).
On est clairement très en-dessous du niveau requis
– vis-à vis des discours ronflants des politiques
– vis-à-vis des exigences de terrain (protection des ZEE et territoires)
– vis-à-vis des nouveaux discours des Etats Majors : haute Intensité / montée des crises avec la Chine / etc …
– vis-à-vis des ambitions de partenariats internationaux / alliances, blablabla
.
Et ce quel que soit le secteur Outre-Mer, … les carences sont énormes.
.
C’est bien qu’un Sénateur s’en rende compte de temps à autres.
.
Il en dit quoi le Mindef ?
La ZEE ?
Pour avoir une idée 1000t de poissons c’est environ en moyenne 1 million de $.
http://www.senat.fr/rap/r21-546/r21-5465.html
Notre ZEE d’outre mer n’arrive même pas à approvisionner la 1/2 de la consommation de poisson de notre Outre mer….
En résumé la Guyane pêche pour 4M de $, la Réunion pour 10M de $…
Pour infos 4 Godwind (frégates) vendus à l’Egypte en 2014 c’est 1mds de $ soit 250M de $ la frégate…
C’est comme si tu dépensais 10 000 euros de surveillance par an pour surveiller 1000 euros…
Quand aux minéraux off shore, pour l’instant nada, rien trouvé d’économiquement exploitable.
Je ne sais pas ce qu’en dit le Mindef mais à mon avis le Trésor doit faire une syncope…
A sinon il y a deux jeunes Israélins qui ont bidouillé un logicel et qui l’ont revendu 1 mds de $ aux USA en deux ans…C’est à peu près 100X le revenu annuel de notre ZEE annuelle…Au lieu de garder notre ZEE d’outre mer, on ferait mieux de garder notre communauté juive…ça serait plus rentable…Malheureusement…
https://fr.timesofisrael.com/les-millionnaires-francais-affluent-ils-vraiment-vers-israel-restons-sceptique/
la reaction des parlementaires est logique.
L’enveloppe budgétaire va exploser, il faut que chacun se batte pour sa part
Réaction normale de défence de pré carré
Délicate question que celle de l’équilibre à trouver pour assurer une souveraineté crédible sur nos nombreux territoires ultramarins dispersés dans tous les océans du globe.
D’un côté, une volonté d’équiper au plus juste pour assurer au minimum le contrôle de chacun de ces territoires en estimant que la menace militaire crédible venant des voisins immédiats est objectivement faible, en postulant qu’en cas de crise imprévue les renforts pourront être envoyés (plus ou moins vite) de Métropole, en considérant qu’il serait ruineux d’augmenter le niveau d’équipement de chacun de ces territoires pour qu’ils puissent prétendre repousser individuellement les ambitions d’acteurs plus lointains mais bien plus puissants, et enfin en privilégiant l’effort de reconstruction et de remontée en puissance de notre outil militaire en priorité sur le territoire métropolitain, qui est le seul vraiment vital à la survie de la Nation.
De l’autre côté, un constat que les forces de souveraineté sur ces territoires ont beaucoup perdu en épaisseur et que les missions régaliennes dévolues aux armées y sont remplies avec difficulté et parfois (souvent ?) avec insuffisance, un postulat que l’étendue de notre ZEE justifierait de mettre en place des moyens (ne serait-ce que de surveillance) nettement plus conséquents, et une inquiétude que la France ne se donne pas les moyens d’offrir plus qu’une résistance symbolique en cas d’attaque déterminée des plus puissantes (quoique lointaines) entités militaires de la planète (en considérant que l’attente de renforts éventuels venant de Métropole est une stratégie peu crédible).
Vaste sujet, où chacun aura d’excellents arguments à faire valoir.
Il me semble que peu ici pourraient trouver excessif de remuscler les moyens militaires de l’Outre-Mer.
Mais dans quelles proportions ?
Si on veut être en mesure de résister efficacement aux moyens chinois ou américains (hypothèses considérées comme improbables à court terme, mais le monde réel se rit souvent des théories) sur chacune de ces emprises, il faudrait y affecter des moyens tellement considérables qu’il est probablement plus réaliste (ou moins irréaliste) de compter plutôt sur la menace de notre force de frappe nucléaire pour modérer les prétentions annexatrices de ces lointaines puissances.
Ce qui n’empêche pas de faire remonter le niveau de notre présence, ne serait-ce que pour signifier aux autres acteurs que nous ne sommes pas prêts à renoncer à notre souveraineté sur ces territoires à la première volée de missiles et ainsi renforcer notre crédibilité générale.
Comparaison n’est pas raison, mais qui ici pourrait nous faire un topo sur la manière dont le Royaume-Uni protège militairement ses différents territoires ultramarins (hors d’Europe) ?
Je ne suis pas spécialiste de la question, mais il me semble qu’en dehors de Diego Garcia (utilisée par les USA et protégée par eux), leur empreinte militaire y est encore plus symbolique que la nôtre (si je ne m’abuse, généralement guère plus qu’un « régiment » de volontaires locaux à l’efficacité militaire controversée sur chaque île, et combien de navires et d’aéronefs ?) Avec l’exception des Malouines où subsistent, pour les raisons historiques bien connues, une présence aérienne permanente (combien d’avions ?) et peut-être quelques troupes venues de Métropole (à vérifier) aux côtés d’une petite unité de volontaires locaux.
Voilà qui promet d’intéressants échanges ici !
Les Territoires d’outre mer britanniques c’est 272m habitants et 18m km2…
https://en.wikipedia.org/wiki/British_Overseas_Territories
Nous c’est 120 000 km2 et 2,7M d’habitants…
https://fr.wikipedia.org/wiki/France_d%27outre-mer
« ruptures temporaires de capacité [RTC] »
si y a déjà un sigle pour ça, c’est pas grave, ça veut dire que l’Etatpensatou
« Parfois… » quel euphémisme !
Pour les perspicaces, vous avez là le budget de la défense française en % du PIB depuis 1960
http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/MS.MIL.XPND.GD.ZS?locations=FR

Vous pouvez y lire la tendance de fond que chaque président a laissé, il suffit de regarder les années
avec 3 exceptions
– après 1960, la bombe atomique française a été mise au point (‘gerboise bleue’ : 13 Février 1960) et les budgets R&D défense nucléaire, très importants, ont progressivement diminué
– 2009 et 2020, ce n’est pas la dépense militaire qui monte mais le PIB de la France qui descend (respectivement crise financière 2008 et crise covid à partir de 2019)
La France se reve encore comme un empire. Malheureusement…
Le B2M Champlain basé au Port des Galets depuis 2016 a une capacité de remorquage.
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Outre-Mer : Selon le Sénat, le soutien des forces de souveraineté est "parfois sacrifié" - Zone Militaire

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Silver Series est un recueil de photographies éditées en noir et blanc et classées en six chapitres (WaterGames, SeaScapes, Merchant, Navy, Sailing, AeroNaval)

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