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Onze formules philosophiques de l’Antiquité grecque décryptées – Philosophie magazine

Mosaïque conservée au Museo nazionale delle Terme à,Rome. La devise grecque gnôthi seautón (“connais-toi toi-même”) se combine avec l’image pour transmettre le célèbre avertissement latin : memento mori (“souvenez-vous de la mort”). © DR
« Je sais que je ne sais rien », « deviens ce que tu es », « on ne se baigne jamais dans le même fleuve »…  Retour sur le sens des grandes formules de la pensée grecque.   
 
Qui n’a jamais lu ou entendu l’une de ces fameuses formules philosophiques grecques ? Il faut dire qu’elles ont marqué la pensée de leur époque et sont devenues aujourd’hui de véritables adages… à tel point qu’elles sont utilisées dans toutes sortes de contextes ! Et parfois avec de lourds contresens. Nous en avons sélectionné onze, dont nous expliquons ici la signification…Idéal pour revoir ses classiques.
 
La maxime figure sur le fronton du temple d’Apollon à Delphes, ville dans laquelle se sont réunis les sept sages – illustres penseurs et hommes politiques des VIIe-VIe siècles avant notre ère – afin de faire don de leurs réflexions au dieu Apollon. C’est Solon d’Athènes, connu pour sa réforme de la Cité, qui serait l’auteur de la maxime « Rien de trop » (« Μηδὲν ἄγαν, Mêdèn agan »), reprise ensuite par bien des philosophes, dont Aristote, qui prescrit également « la recherche de la bonne moyenne » et fuit « l’excès et le défaut » (Éthique à Nicomaque). Pour les Grecs, nous ne pouvons bien vivre et être heureux qu’en étant modéré en toutes occasions. Cet art de la maîtrise de soi et du juste milieu, les Grecs l’appelaient aussi sophrosynè (« modération ») et l’opposaient à l’hybris – « démesure », « outrance suscitée par l’orgueil ».
 
C’est une formule qui figure également sur le fronton du temple de Delphes et que l’on l’attribue aussi aux sept sages. Son auteur est en revanche plus débattu et incertain. Avant sa reprise par les philosophes, elle a une signification religieuse : c’est une invitation à connaître sa condition, entre les bêtes et les dieux. En tant que mortels, nous devrons nous garder d’empiéter sur le domaine des créatures divines et de prétendre aux vaines chimères de l’immortalité. La formule (« γνῶθι σεαυτόν, gnôthi seautón » en grec) a un autre sens, plus connu, chez Platon qui la récupère. Celui-ci explique que la connaissance de soi est un bien essentiel, et qu’elle doit précéder celle « des choses étrangères » – c’est-à-dire des autres, ou du monde. « Se connaître soi-même, c’est connaître son âme seule », précise le philosophe dans l’Alcibiade. Il s’agit donc moins de connaître sa personnalité et son histoire individuelle, que de prendre conscience que l’on est avant tout une âme, tournée vers la connaissance et les idées pures !
 
Captée par la vogue du développement personnel qui incite à affirmer sa personnalité, cette formule a même servi de slogan publicitaire, de Lacoste à l’Armée de terre française ! Nous devons la citation originale à Pindare, poète lyrique du début du Ve siècle avant notre ère, qui s’adresse au tyran de Syracuse Hiéron Ier dans une ode (Pythiques) célébrant sa victoire à une course de char. Il l’invite à une sagesse qu’il formule ainsi, « Puisses-tu, ayant acquis des connaissances, devenir tel que tu es ». Que doit-on en comprendre ? Pour Pindare, la connaissance n’est jamais un supplément, un apport extérieur : elle ne fait que révéler au grand jour notre être profond, en partie voilé par l’ignorance, et qu’il nous faut découvrir. Nietzsche s’est emparé de cette formule dont il a infléchi le sens : elle devient avec lui le mot d’ordre d’une éthique on ne peut plus exigeante. « Deviens ce que tu es » signifiera alors : arrache-toi à ce que tu es, ne cesse jamais de te dépasser, y compris dans l’effort et dans la souffrance.
 
C’est l’une des paroles les plus célèbres d’Héraclite, penseur présocratique dont il reste seulement quelques Fragments qui nous sont connus grâce aux citations qu’on en trouve chez Platon, Aristote ou Diogène Laërce. Comment comprendre cette formule complexe, attribuée à celui que l’on surnommait « l’Obscur » ? Contre Parménide, penseur de l’Être et de l’universel, Héraclite établit que notre monde est similaire à un fleuve, lequel s’écoule en permanence et ne saurait être identique à lui-même à travers le temps. « Tout coule » (Panta rhei), écrit aussi Héraclite dans un style plus lapidaire, alors inutile d’espérer trouver un point d’ancrage. Cette thèse, qui a fait d’Héraclite le père de ce qu’on a appelé le mobilisme universel, a des implications vertigineuses. Elle peut nous faire douter de l’existence même de la vérité, car si tout change et rien ne demeure, ce qui est vrai aujourd’hui ne le sera plus demain…
 
C’est la phrase emblématique de la philosophie de Parménide d’Elée, penseur présocratique du début du Ve siècle avant notre ère qui a marqué son époque. La formule originale est issue de l’ouvrage De la nature, surnommé « Le Poème ». À rebours d’Héraclite qui affirme que tout est devenir et mouvement, Parménide pose le primat de l’Être : c’est pour lui la seule chose qui soit, au-delà des changements et des apparences qui n’ont pas de réalité effective. Cette pensée a l’avantage de nous permettre d’accéder à une vérité universelle et atemporelle, à un Être un et éternel. Néanmoins, la formule de Parménide n’est pas sans poser problème ; car si l’être accède à la vérité et qu’il est immobile, comment penser le changement et l’évolution ? Ne peut-on pas penser l’Être sans nier qu’il puisse devenir autre ? Voilà un débat épineux qui a nourri bien des commentaires de la part des philosophes des générations suivantes.
 
Voici la leçon du premier et du plus grand sophiste, Protagoras, un penseur présocratique qui vivait à Athènes au Ve siècle avant notre ère. Il soutient que rien n’existe indépendamment de celui qui le perçoit, au sens où il n’y a pas de réalité objective et extérieure au sujet. Ce qui est vrai, c’est simplement ce qu’un sujet perçoit. Pour Protagoras, initiateur de l’humanisme grec, c’est à l’homme et non aux dieux de fonder le monde et les valeurs selon lesquelles il entend vivre. Mais sa thèse relativiste a des failles évidentes que n’a pas manqué d’exploiter Platon dans le Théétète. Si, comme le dit Protagoras, les perceptions sont le plus haut degré de connaissance dont l’homme est capable, on pourra affirmer comme vraie une chose et son contraire, lorsque deux individus ont des perceptions opposées. Si le souffle fait frissonner une personne et pas une autre, devrons-nous dire ou non qu’il est froid, s’interroge Platon ? Pour ce dernier, en tout cas, la perception faillible ne conduit pas à la science mais à la simple opinion – laquelle ne peut pas prétendre au Vrai.
 
Cette phrase, attribuée par Platon à son maître Socrate, peut sembler surprenante au premier abord – d’autant plus que l’oracle de Delphes affirmait qu’il n’était pas d’homme plus sage que Socrate ! Dans l’Apologie de Socrate, Platon met en scène les recherches de son maître, qui tente de comprendre pourquoi l’oracle a déclaré une telle chose. En parlant avec des hommes d’État, des poètes et des artisans, Socrate découvre qu’il est à chaque fois plus sage que ses interlocuteurs, alors même qu’il a souvent moins de connaissances qu’eux. Pourquoi ? Parce qu’à l’inverse des autres Athéniens qui croient savoir ce qu’est le courage, la liberté ou la vertu, lui est conscient de son ignorance. Cette connaissance de notre ignorance, Platon l’édifie comme la première des sagesses, car toute recherche de la vérité présuppose la mise à mort de l’illusion de savoir, fondée sur la seule opinion.
 
Cette formule, emblématique de la philosophie de Platon, est fondée sur un jeu de mots grec (sôma, « corps » et sêma « tombeau »). Soutenue par Socrate dans le Gorgias et le Phédon, et exprimée avant cela dans le Cratyle, elle signifie que les injonctions du corps sont une menace pour l’âme qui, affectée par une foule de sensations, devient incapable de penser et de s’élever vers le monde des idées pures. Ainsi devrions-nous, selon Platon, « envoyer poliment promener le corps » et travailler par des exercices spirituels à nous départir des aliénantes sensations corporelles. Mais pourquoi s’astreindre à une telle ascèse ? Parce que, répond Platon, « l’homme n’est rien d’autre que son âme », et qu’une vie centrée sur les plaisirs du corps serait bien futile et inconsistante. En revanche, sa position ne peut être comprise comme une condamnation pure et simple du corps. L’idée est subtile, et le mot sêma, que l’on peut traduire par « tombeau » ou bien « signe », a un double sens. Le corps enferme certes l’âme, mais il est indispensable en ce qu’il nous permet de signifier et d’exprimer des pensées !
 
C’est à Platon que l’on attribue cette formule qui peut choquer le sens commun, car elle stipule que l’on ne peut causer délibérément du tort à quelqu’un. Selon Platon (Protagoras), les personnes méchantes sont simplement ignorantes ; elles ne commettent pas une faute mais une erreur. Comment comprendre cette thèse contre-intuitive ? Le philosophe précise dans le Gorgias que tout le monde désire le bien – « source de toutes nos actions » – et que l’on commet le mal seulement lorsqu’on le prend pour le bien ou que notre point de vue est mal renseigné. C’est le cas, par exemple, lorsque l’on ne remarque pas qu’en se comportant de manière injuste, on nuit à sa propre estime et on se fait du mal à soi-même. Simple malentendu ou ignorance du véritable bien, la méchanceté ne relève donc jamais d’une volonté expresse de nuire ; n’en déplaise aux philosophes – comme saint Augustin – qui défendent l’existence d’un malicieux « plaisir de faire ce qui est défendu ».
 
Cette formule est parfois utilisée dans les débats politiques ; il faut dire qu’elle est une référence fondamentale de la philosophie politique. On sait moins bien, en revanche, à qui on la doit et quel est son sens profond. C’est Aristote qui l’emploie au début de la Politique (I,2), alors qu’il compare les hommes aux autres animaux qui vivent en groupe. Il établit que l’homme, qui dispose du privilège de la parole et peut donc discuter de ce qui est juste ou injuste, est « par nature » un animal politique (zoon politikon en grec). Il veut dire par là que c’est seulement dans la communauté politique que nous est donnée la possibilité d’accomplir la nature humaine et de faire en sorte que la vie ne se réduise pas à la satisfaction des besoins sensibles. L’homme pleinement réalisé vit entouré de ses semblables, après avoir défini en commun des règles justes dans la Cité. À l’inverse, nous devrons appeler homme inférieur ou « animal humain » celui qui se dérobe à cette fin de l’espèce et méconnait la loi commune.
 
C’est par cette maxime de la Lettre à Ménécée que l’on peut condenser la philosophie d’Épicure, philosophe athénien fondateur d’une école philosophique, le Jardin. Mais pour dissiper tout malentendu à son sujet, encore faut-il préciser ce qu’Épicure entend là. Car il ne s’agit pas de chercher sans cesse les plus grands plaisirs pour être heureux, mais au contraire de sélectionner les plaisirs et de se mettre en quête de ceux qui ne sont point mêlés de douleur. Ainsi refusera-t-on de s’adonner au plaisir de la gloutonnerie ou de l’ivrognerie qui transgressent les limites naturelles de la faim et de la soif, pour y préférer celui d’être en bonne santé. Un plaisir plus à même de nous rapprocher de l’ataraxie, absence de trouble qui définit le bonheur. Cette nécessaire recherche du plaisir, Épicure la découvre en observant que, dès la naissance, nous sommes portés à chercher le plaisir et à fuir la douleur. Voilà qui doit nous convaincre que le plaisir est un « bien premier » et naturel que nous ne devons jamais perdre de vue !
 
Alors que Parménide pose une distinction tranchée entre l’Être et le Non-Être et fait de l’ontologie (la science de l’être) une réflexion sur l’immuable, Héraclite assume la contradiction et adopte le devenir comme principe de la nature. Entamé au Ve siècle avant notre ère, ce duel philosophique est loin d’être terminé.
Le bonheur est un état de satisfaction durable et complet. Il ne se réduit donc pas au plaisir qui est toujours bref et partiel. Mais si chacun connaît des moments de plaisir, tous n’atteignent pas le bonheur. D’autant qu’être heureux peut dépendre de la bonne fortune (sens premier du mot « bonheur ») et pas seulement du mérite de celui qui cherche la félicité. C’est pourquoi le bonheur est davantage un idéal qu’une réalité. On appelle eudémonisme la doctrine qui considère que la quête du bonheur est le but des actions humaines et hédonisme celle qui vise le simple plaisir. Le bonheur relève à la fois de la psychologie et de la morale. On peut en effet se satisfaire d’illusions et c’est pourquoi l’imagination est la faculté du bonheur. Mais le retour à la réalité, souvent vécu comme un cruel désenchantement, interroge la quête même du bonheur : n’est-elle pas irresponsable, égoïste, immorale ?
Elles sont si célèbres qu’on oublie parfois le sens que leur donne leur auteur. D’Héraclite à Simone de Beauvoir, de « l’homme est un animal politique » à « l’existence précède l’essence », voici donc 10 citations indispensables expliquées.   
La colonie grecque d’Élée, cité de Parménide et de Zénon, fut l’une des capitales de la philosophie antique, avant que le sable ne l’engloutisse dans l’oubli.
Obscur, Héraclite ? Complexe, plutôt, rétorque Edgar Morin. À rebours de l’esprit occidental épris de logique, le philosophe présocratique lui a appris à affronter les contradictions sans chercher à les dépasser. Une leçon fondatrice qui irrigue la pensée et l’action de l’auteur de “La Méthode”, des heures sombres de l’Occupation jusqu’à aujourd’hui. 
La citation corrigée par François Morel.
« Rien de trop », « Connais-toi toi-même », « Deviens ce que tu es »… Après les locutions latines, retour sur le sens de onze grandes formules philosophiques de l’Antiquité grecque. ..
Analyse des termes du sujet « Faut-il » Synonymes : est-ce un devoir, une obligation, une contrainte, une nécessité ? « préférer » Synonymes : choisir (choix exclusif ou inclusif), privilégier, favoriser… « bonheur » Termes proches : plaisir, joie, contentement spirituel, satisfaction durable et totale… « à » Le bonheur et la vérité sont deux objectifs, idéaux, valeurs… Que vaut le bonheur face à la vérité ? La vérité face au bonheur ? « vérité » Termes proches : connaissance, sincérité, honnêteté, véracité…  

source

https://seo-consult.fr/page/communiquer-en-exprimant-ses-besoins-et-en-controlant-ses-emotions

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