Grégory Fitoussi, quand avez-vous eu la fibre poker ?
J’ai toujours joué au poker. Mon père jouait beaucoup et j’ai passé des heures derrière lui à le regarder jouer quand j’étais minot. J’ai commencé à jouer très tôt avec des potes au poker à cinq cartes fermé, bien avant que le hold’em n’arrive. Je joue au poker depuis toujours. J’ai eu des phases où j’ai énormément joué et d’autres où je me suis vraiment calmé, car je n’ai pas toujours le temps. Mais j’aime toujours ça, et ça me fait toujours plaisir de faire une partie, que ce soit avec des potes à la maison ou même online, car je joue un peu online. Beaucoup moins qu’avant.
Doit-on comprendre que vous avez beaucoup joué à un moment de votre vie ?
J’ai eu une période où je jouais un peu tous les jours. C’était au tout début, quand c’est arrivé online. J’ai découvert le hold’em et cette nouvelle façon de jouer qui est tellement adapté au tournoi, parce que moi, je jouais en cash (cash game) avant. Je suis tombé amoureux de cette structure-là, et maintenant, je ne joue plus du tout en cash. Je ne joue pratiquement plus qu’en tournoi, même quand je joue avec des potes.
Comment êtes-vous passé d’un bon joueur lors de parties entre amis à un vrai joueur de tournois dans de grands rendez-vous ?
Déjà, moi, je ne suis pas un grand habitué de la structure « 6 max » (six joueurs à table). Je découvre un peu ce mode de jeu qui est beaucoup plus rapide et beaucoup plus agressif. Je m’adapte doucement. Mais c’est surtout que je n’ai pas énormément joué ces dernières années, et je me rends compte de l’évolution de la technique. Tout le monde s’est vraiment mis à réfléchir technique, mathématiques et à être structuré dans son jeu et de laisser le hasard intervenir le moins possible. Moi, je ne suis jamais allé aussi loin. Je ne me suis jamais fait coacher par quelqu’un, on ne m’a jamais vraiment tout expliqué. Je comprends un peu instinctivement comme ça, mais j’ai des lacunes et j’en ai conscience. Surtout quand je vois comment les gars jouent ici. Après, j’ai parfois l’impression que ça peut être un avantage, dans la mesure où je n’ai pas les mêmes références ni les mêmes structures en tête de range, de relance ou de sizing. J’ai pu remarquer que ça peut les surprendre ou les déstabiliser. Ils savent que je suis un peu léger, mais il y a quand même un truc et je dois avouer que j’ai réussi quelques belles mains dont je suis assez fier. J’ai aussi payé quelques beaux bluffs, j’ai passé quelques beaux bluffs. J’arrive à jouer et à m’amuser, mais il faut s’accrocher au siège.
Etes-vous autant bankable à la table de poker que sur les plateaux de tournage ?
(Il éclate de rires). Non, je ne fais pas peur à la table de poker (rires). Je n’ai pas encore le pouvoir sur les gars. Il me regarde plus comme un fish, je le vois bien. Ils sont contents de m’avoir à la table. Mais bon, on essaye de s’en servir (rires).
L’adrénaline que le poker vous procure est-elle similaire à celle du cinéma ?
J’en parlais justement récemment avec un pote acteur et je lui disais à quel point ce que tu ressens au poker peut être intéressant pour nous. C’est-à-dire que que tu perdes ou que tu gagnes, les sensations et les émotions sont tellement fortes. Se lever d’une table et de buster (se faire éliminer), il n’y a rien de plus dégueulasse ! (sic) (rires). Tu dis au revoir aux gars, tu te lèves, tu leur souhaites bonne chance, tu ne sais pas trop où aller, t’es un peu KO debout. Je trouve ça immonde comme sensation. Même si tu es sur un tournoi à dix balles, il y a un truc qui est vraiment très très… Et ces sensations-là… Moi, j’essaye toujours de me servir des émotions fortes de ma vie et de m’en souvenir pour m’en servir pour mon métier. C’est comme pour les gains : quand on prend un grand coup, de devoir contenir toute cette adrénaline, et rester quand même très sobre, aussi par respect des autres joueurs. Il y a une similitude avec le fait de cacher ses émotions et de présenter quelque chose de différent de ce que l’on ressent émotionnellement. Là-dessus, il y a un grand parallèle à faire avec le métier d’acteur, où on essaye de jouer autre chose que le texte et d’enrichir par une émotion un peu contradictoire qui donne une interprétation intéressante. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien qu’autant d’acteurs jouent au poker et aiment ça. Ce sont des sensations assez cool.
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Des sensations, vous en vivez également en sport, car vous êtes aussi un grand sportif…
Non, il ne faut pas exagérer. J’aime le sport, j’en fais, mais ça s’arrête là. Après, moi, je fonctionne toujours par période, qu’il s’agisse de poker, de sport ou autre. Quand on tourne, on est tellement accaparé par le tournage, qui peut durer deux ou trois mois, que c’est vraiment compliqué de faire autre chose. On n’a pas le temps : on commence à tourner à 7h00 du matin, on finit à 19h00, donc après, on va se coucher. Mais du sport, oui, j’en fais beaucoup : je fais du surf, de la boxe, je m’entretiens en salle… Un peu comme tout le monde.
Vous vous êtes même essayé à la chute libre…
Oui, j’aime bien les sensations fortes. Je vais chercher des trucs qui me bousculent un peu. Pourquoi ? Au début de ma carrière, j’étais assez traqueux (sic), je luttais contre un truc qui me parasitait dans mon jeu. Il fallait que je gère une émotion et un trac intérieur, donc je suis allé me frotter à ce qui me faisait beaucoup plus peur que le fait de jouer et pour relativiser en me disant : « ok, si tu peux sauter d’un avion à 4 000 m d’altitude et contrôler cette peur-là en décidant toi-même de te jeter de cet avion… » Après, jouer une scène, ça devient presque facile. C’est le truc de relativiser la peur et le trac que tu as dans le bide, car… (il s’arrête) ça fait peur de sauter ! J’ai une vingtaine de sauts (à mon actif), et c’est extraordinaire en termes de sensations. Je le conseillerais à tout le monde. Est-ce que je continue à sauter ? Non, mais peut-être que j’y reviendrai, car j’ai encore envie de sauter. Je sautais avec un pote à une époque, maintenant, on ne saute plus trop ensemble, mais j’ai ma licence et je peux aller sauter où je veux et quand je veux.
Et le surf, continuez-vous ?
Oui, dès que je ne tourne plus. Il y quatre-cinq ans, je suis un peu tombé amoureux du Costa Rica, et j’y vais tous les ans pour surfer. Pour les surfeurs de mon niveau – c’est à dire un niveau vraiment très moyen, car je ne prétends pas être très bon – le Costa Rica, c’est génial. C’est beau, c’est sauvage… Je m’amuse vraiment beaucoup là-bas. Je suis tombé amoureux du surf, mais j’ai toujours été dans un truc de glisse (sic). Que ce soit du surf, du snowboard, du skate… J’aime ça. J’ai découvert le surf un peu tard, mais là, maintenant, j’y vais dès que je peux.
Etes-vous également un passionné de sports plus classiques, comme le tennis, le foot ou le rugby ?
Le tennis, j’en ai fait beaucoup quand j’étais plus jeune. Maintenant, moins. Le foot, je ne suis pas un grand passionné. J’aime l’ambiance et je regarde les grands événements, mais je suis très amateur. Et le rugby, jamais, ça m’arrive de regarder un match quand j’ai des potes qui s’intéressent, mais pas plus. Je n’ai jamais été vraiment initié. Non, ça tourne vraiment autour de la boxe, du surf, du skate, du wake-surf, du wake-board… Je suis aussi passionné d’UFC aussi. J’étais devant ma télé pour celui qui a eu lieu dernièrement à Paris, car je n’avais pas réussi à trouver de places, et ça m’arrive souvent de me coucher à 6h00 du mat’ le samedi pour mater les gros combats (rires).
Vous ne jouez plus au tennis mais on peut vous croiser à Roland-Garros…
Oui, j’y vais tous les ans. J’aime beaucoup assister. Je ne suis pas tout jeune (il a 46 ans), donc j’ai suivi toute cette génération de joueurs extraordinaires. Mais il y a une relève qui arrive qui va être aussi passionnante, je pense.
Avant-1er de 2 épisodes « La foret des disparus » 6 oct 20h CGR @villecolmar , en présence de @GregoryFitoussi @tchekykaryo et H. de Fougerolles. Gratuit inscription obligt avant 5 oct [email protected] ou [email protected] #Cinema pic.twitter.com/AIXdtR6cXN
— Ville de Colmar (@villecolmar) October 3, 2022
Vous parliez de boxe. Quel regard vous inspire la boxe actuelle ?
La boxe, c’est devenu un peu tristoune et j’ai l’impression que c’est en train de se faire remplacer par le MMA. Le MMA est devenu tellement populaire, ça remplit tellement de salles et ça fait tellement d’argent que ça s’est un peu inversé avec la boxe. Il y a toujours des événements en boxe, des beaux boxeurs et des Canelo , mais c’est devenu un peu moins passionnant maintenant. Et sûrement un peu moins médiatisé aussi. Il y a comme un truc de faire des combats un peu bizarres, comme Floyd (Mayweather) contre Connor McGregor. Des trucs comme ça qui sont des événements médiatiques et que les gens viennent voir mais qui ne sont pas de vrais combat de boxe. Ce n’est pas de l’anglaise, on sait qui va gagner. C’est davantage du divertissement que de vrais combats.
Heureusement, nous avons encore Tony Yoka. Malgré sa défaite contre Bakole, lui prédisez-vous encore un avenir glorieux ?
J’étais déçu, mais ça construit aussi. Quand un combattant perd, s’il a l’âme d’un champion, il est censé s’en servir. Il n’y a que Floyd (Mayweather) qui n’a pas perdu… Il y a ceux qui se relèvent de ça, qui s’en servent et qui deviennent plus forts, et ceux que ça terrasse et qui n’arrive pas à revenir. On a connu beaucoup de boxeurs qui ont connu des défaites un peu terribles et que l’on n’a plus revus ensuite ou qui sont en phase descendante à cause de ça. Donc Tony, on va voir. Mais, moi, je crois à Tony. Il a des qualités assez chouettes. On manque de boxeurs en France !
Qu’est-ce qui vous plait autant dans le MMA ?
L’ambiance, l’excitation, tout ce qui tourne autour, qui est quand même assez divertissant et quand même assez ouf (sic). Et le spectacle, parce que c’est tellement inattendu le MMA. Il y a des KO très spectaculaires, des combattants qui ont chacun leur caractéristique. Un, ça va être le grappling, l’autre, le striking, un autre, les coups de pieds sautés. Il y a un truc assez excitant là-dedans, car on ne sait jamais ce qu’il va se passer. Et il y a aussi cette possibilité qu’un combattant un peu moins bon puisse gagner sur un coup. Et on a de très bons combattants français, qu’il s’agisse de Nassourdine Imavov, de Cyril Gane, évidemment, qui est quand même un phénomène et un prodige du sport qui est devenu aussi bon en quelques années. C’est cool aussi de suivre ces gars-là. En plus, je trouve qu’ils amènent quelque chose de très sain dans ce sport qui est assez polémique. Ca a d’ailleurs été autorisé pendant longtemps, c’est autorisé depuis deux ans, et on avait besoin de gars comme ça, qui dégagent une belle image du sport, avec quelque chose de très respectueux de l’adversaire. Ce sont des gars qui ont le sourire, qui sont sympa, je pense aussi à (William) Gomis. Ils donnent envie de venir les voir et en même temps, dans la cage, ils font le taf (sic). Il y a un truc que j’aime beaucoup là-dedans, donc je suis ça de près, oui.
Vous restez néanmoins acteur avant tout. Quelle est votre actualité ?
Il y a une série qui va commencer le 17 octobre sur France 2 qui s’appelle « The Reunion » et qui est une adaptation de « La jeune fille et la nuit » de Guillaume Musso et qui a été tournée à 80% en anglais et 20% en français dans laquelle j’ai un des rôles principaux. Et un peu plus tard dans l’année sur TF1, il va y avoir une série qui va s’appeler « La Forêt des disparus », avec Hélène de Fougerolles et Tchéky Karyo, qui est un polar. Et moi, je vais partir en tournage pour une autre série, début novembre. J’ai de la chance, je travaille assez énormément et c’est une chance quand on est acteur.
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