OM – L’édito de Landi : Les princes de Monaco !
Chaque lundi, Laurent Landi, supporter du club phocéen, livre son point de vue pour News365 sur l’actualité, toujours bouillante, de son club chéri.
Ce 12ème homme fantastique a sans doute apporté cette énergie nécessaire aux joueurs pour revenir dans le match après la terrible blessure d’Amine Harit.
Le match de l’OM à Monaco avait vraiment bien débuté. Les olympiens étaient nettement dominateurs et s’ils ne faisaient pas toujours les bons choix, ils se procuraient quantité d’occasions. Rien que dans les vingt-cinq premières minutes, ce ne sont pas moins de quatre occasions très nettes, pour ainsi dire immanquables, qui ont été vendangées par les marseillais.
Pour couronner le tout, aucune de ces tentatives de Tavares, Guendouzi, Harit et Gigot, n’a été cadrée. On remarquera que, comme souvent, la plupart de nos occasions ne trouvent pas à la finition des joueurs offensifs, ou formés comme tel pour considérer le cas Guendouzi.
Et justement, la précision viendra de notre seul attaquant titulaire. Alexis Sanchez obtient un coup franc bien placé à un peu plus de vingt mètres du but monégasque. Pour la première fois de la saison, le chilien décide de s’en charger. Et de quelle manière ! D’une frappe enroulée du pied droit, el niño maravilla fait passer le ballon au-dessus du monégasque sautant le plus haut dans le mur pour mettre le ballon hors de portée de Nübel, le gardien de Monaco. Une merveille de coup-franc !
L’OM est alors récompensé de son excellent début de match et on pense que les marseillais vont rejoindre tranquillement leur vestiaire sur cet avantage, alors que l’arbitre, Benoît Bastien, désigne le point de pénalty en faveur de Monaco. On joue la dernière minute de la première mi-temps. Balerdi et Diatta sont au duel.
 
Le défenseur argentin, pris de vitesse, accroche le monégasque et pose sa main sur l’épaule de Diatta. Nous sommes alors tout près de la surface de réparation marseillaise mais indiscutablement en dehors de cette surface. Ce qui n’empêchera pas Benoît Bastien de désigner le point de pénalty en un temps de réaction record digne des meilleurs sprinteurs jamaïcains.
On ne saura jamais si la VAR était au casino ou si elle a jugé qu’il n’y avait pas d’erreur manifeste de l’arbitre à corriger, toujours est-il qu’elle est restée muette. Peuchère, déjà qu’elle est aveugle, elle n’a vraiment pas de chance cette VAR.
Le pénalty transformé par Ben Yedder remet les deux équipes à égalité au moment de la pause. Celle-ci ne sera malheureusement pas assez longue pour permettre de remplacer la pelouse du stade Louis II qui est d’une qualité déplorable.
Mais que se passe-t-il dans le vestiaire de l’OM à la mi-temps de ces matchs ? Cela fait maintenant un mois et demi que les joueurs de l’OM sont systématiquement sur la défensive et passifs lors de la deuxième mi-temps, la traversant le plus souvent en étant transparents. Cette fois, l’OM avait enfin eu une semaine complète de préparation, mais les joueurs semblent encore une fois tellement différents d’avant leur retour au vestiaire.
Que se passe-t-il à la mi-temps ? Une sieste ? Un discours de Pascal Dupraz ? Un anxiolytique à toute l’équipe ? La lecture de la lettre de Guy Môquet à ses parents ? Il va vraiment falloir profiter de la pause du championnat pour y remédier.
Les joueurs marseillais subissent donc les événements dans cette deuxième mi-temps et les premières occasions sont pour Monaco. À vrai dire, devant mon écran, je m’attends à ce que les monégasques prennent maintenant l’avantage, tant ce scénario a été vécu et revécu au mois d’octobre. Mais avant cela, c’est un terrible coup du sort qui va frapper Amine Harit.
On joue la 58ème minute de ce match, lorsque Amine Harit et Axel Disasi se heurtent violemment à l’entrée de la surface de réparation monégasque. Les deux joueurs, en course à haute intensité, semblent jouer le ballon. En tout cas, ni Harit, ni Disasi ne font une faute volontaire. Difficile de dire qui arrive en retard et fait la faute, mais l’arbitre accorde un coup franc aux joueurs monégasques. 
En fait, très vite, on s’en fout. Harit se tord de douleur. Fofana, qui a vu le genou de l’international marocain, se tient le visage entre ses mains de longues secondes. Rongier et Guendouzi, les premiers olympiens autour de leur coéquipier, appellent les soigneurs et demandent, livides, le remplacement. Payet, qui s’échauffait depuis un moment déjà, ne pense absolument pas aux minutes de jeu à venir.
Lui, qui a été privé d’être dans le groupe champion du monde en 2018 en sortant blessé et en larmes lors la finale de Ligue Europa contre l’Atletico Madrid lors de l’avant dernier match avant la coupe du monde, connaît trop bien ce qu’est en train de vivre son coéquipier.
Plusieurs joueurs de Monaco viendront spontanément autour d’Amine Harit, inquiets et faisant preuve de la sportivité qui s’exprime naturellement lors d’un événement qui choque les esprits et exacerbe les émotions. Je ferai très factuellement observer qu’Axel Disasi, le joueur au contact de Harit sur cette action, ne fait pas partie de ces joueurs ayant ressentis le besoin d’exprimer leur esprit sportif, leur humanité même à ce moment-là. 
Mais il le dira en interview d’après-match, pour lui “c’est du foot, pas de la danse ! Le foot, c’est un sport de contact !”. Lors de cette interview d’après match, ni Disasi, ni son entraîneur d’ailleurs, au micro d’Amazon Prime, n’auront un mot pour le malheureux Amine Harit. On peut être habité par le seum, mais garder un minimum d’esprit sportif, mais cela ne semble pas à la portée du joueur aux lacets sur le crâne.
Le moins que l’on puisse dire, est que les joueurs de l’OM ont montré toute leur humanité dans les minutes qui ont suivies la sortie sur civière de Harit. Leur esprit était alors si loin de la principauté. Tout comme pour la plupart des supporters d’ailleurs !
Le réveil viendra du but monégasque qui viendra dix longues minutes après la sortie de l’international marocain. Le temps a semblé s’étirer à l’infini lors de ces dix minutes. Juste avant ce but, une erreur de jugement du corps arbitral a donné une remise en six mètres aux joueurs monégasques, au lieu d’offrir un corner suite à une chevauchée de Mbemba dans la surface adverse après un relais avec Payet. 
Cette montée a été compensée en défense centrale par Rongier mais celui-ci n’est pas compensé au milieu par Guendouzi, ce qui a offert un boulevard et du temps à Golovin pour offrir une passe décisive à Volland.
Igor Tudor fait immédiatement entrer Ünder et Dieng à la place de Clauss et Guendouzi. Même si on ne peut pas dire que Dieng ait réussi son entrée et qu’Ünder a été incroyable, l’OM a été de nouveau dominateur à partir de ce moment du match et a retrouvé de bonnes situations de but. Ainsi, à la 82ème minute, Payet, alors dans la surface de réparation, délivre une passe en direction du point de pénalty, qui est stoppée litigieusement en même temps par le buste et la main de Maripan. 
Le coach olympien jette les dernières forces de son banc dans la bataille en permettant à Gueye de remplacer Rongier et à Kolašinac de suppléer Gigot comme contre Tottenham.
Tout de suite, les olympiens sont de nouveau à l’attaque sur le flanc droit et Ünder arrive à trouver Payet dans la surface de réparation, légèrement excentré mais surtout cerné par les défenseurs de l’ASM. Celui-ci décale intelligemment pour Veretout, mieux placé dans la surface, qui se décale parfaitement le ballon sur le pied gauche avant de marquer dans le petit filet de Nübel.
Il reste six minutes dans le temps réglementaire et les olympiens reviennent au score pour le plus grand bonheur de l’immense parcage marseillais placé juste derrière le but de l’ASM.
Le temps additionnel verra des assauts phocéens sur corner repoussés par la défense monégasque. On joue la 97ème minute quand Pau Lopez relance à la main vers Dimitri Payet quasiment au milieu de terrain sur le côté gauche. Le réunionnais place une accélération lui permettant de défier les défenseurs de l’ASM 35 mètres plus loin près de la surface de vérité. 
Il tente un crochet, change de direction, et est déséquilibré par la main de Fofana, un peu à l’image de l’action entre Balerdi et Diatta menant au pénalty monégasque. Benoît Bastien, cohérent avec sa lecture de l’action ayant permis l’égalisation de Monaco, signale le coup franc.
Tous les défenseurs marseillais montent pour cette dernière action avant la coupe du monde de la honte. Payet délivre un centre de rêve repris victorieusement par Sead Kolašinac ! Celui qui aurait pu offrir une qualification marseillaise en huitième de finale de Ligue des Champions vient de faire exploser le stade Louis II, et des millions de supporters ailleurs, de bonheur ! 
C’est aussi une revanche pour Igor Tudor, qui réalise le même changement que face à Tottenham, et qui est cette fois récompensé. Bravo coach ! Cela vaut le coup parfois d’être têtu !
Cette victoire a un goût particulier, parce qu’elle vient après cette terrible blessure d’Amine Harit le privant d’une coupe du monde avec son pays. Elle est bien sûr d’abord pour lui. Et même si cela ne lui permettra pas plus de connaître cette coupe du monde qu’il avait mérité sur le terrain, on peut lui témoigner aujourd’hui que tout le peuple olympien est avec lui et lui souhaite de revenir en pleine possession de ses moyens et plus fort encore de s’être relevé !
🔥 AUX ARMES !!!!! 🔥#ASMOM | #TeamOM 🔵⚪️pic.twitter.com/XqeGYBrElQ
Cette victoire va sans nul doute forger un mental à ce groupe. Elle a de toute façon renforcé la communion de ce groupe avec ses supporters. Vous avez vu les images de liesse après les deux buts marqués du côté du parcage marseillais. Vous avez vu les chants, le “Aux armes” partagés entre les joueurs et les supporters. Ces émotions, leur partage, cela reste pour toujours gravé dans les mémoires et les cœurs. 
Pourquoi je suis dingue de ce club ? Mais écoutez ce bruit après le but de Kolašinac ! C’est le bruit de notre passion débordante pour l’OM qui coule dans nos veines !

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