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Nous devons tous être africapitalistes! – Le Temps

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OPINION. Banquier et philanthrope, Tony O. Elumelu plaide pour un capitalisme adapté au continent africain, qui privilégie l’impact autant que le profit. Il critique au passage l’incapacité de nombreux Etats à adopter des politiques qui permettent aux entreprises de prospérer
Pour cette nouvelle semaine de débats du Temps, Joan Tilouine et Paul Deutschmann, tous deux journalistes pour Africa Intelligence, ont donné la parole à des écrivains, chercheurs, diplomates, entrepreneurs, militants en prise directe avec le continent. Ils et elles y sont né·es, y vivent, l’observent, le changent.
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L’Africapitalisme est une idée simple mais puissante: le potentiel de refaire un continent, en se concentrant sur la capacité catalytique du secteur privé africain pour créer des emplois, réduire la pauvreté et mettre le continent sur un pied d’égalité économique avec le reste du monde.
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Il a été dit que l’Afrique était la dernière frontière du capitalisme. Elle offre, à ce titre, des possibilités économiques illimitées, non seulement pour les investisseurs et les entrepreneurs mais aussi pour une croissance économique durable permettant de résoudre les problèmes sociaux les plus urgents du continent.
Tel est le cœur de l’Africapitalisme: un investissement à long terme qui crée de la prospérité économique et de la richesse sociale. Il s’agit d’une approche axée sur le secteur privé pour transformer la société de manière vertueuse. Un capitalisme adapté à la réalité du continent et à ses besoins sur le long terme.
L’Afrique postcoloniale a vu se développer des structures étatiques surpuissantes. Les dirigeants de pays africains nouvellement indépendants ont cherché à exercer un contrôle sur les institutions dont ils ont hérité. L’Afrique étant prise entre des idéologies concurrentes pendant la guerre froide, de nombreux «éléphants blancs» ont été lancés. Et bien rares sont ceux qui ont abouti ou étaient même appropriés.
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De même, le capitalisme mondial a souvent délaissé les valeurs sociales, dans la seule recherche du profit. Cinquante ans après la vague des indépendances, la plupart des Etats africains n’ont pas su répondre aux attentes de leurs populations. La base de capital de l’Afrique reste faible, certes. Il ne s’agit pas de dénigrer le secteur public africain, qui a fait face à d’importants défis. L’Africapitalisme n’entend pas se substituer à l’Etat mais il peut canaliser les efficacités du secteur privé pour contribuer au développement.
Le secteur privé n’existe pas dans le vide. Il dépend de la capacité du secteur public à adopter les politiques qui permettront aux entreprises de prospérer et d’être productives. Trop peu d’Etats sont en mesure d’offrir des régimes fiscaux favorables, des infrastructures essentielles, des réseaux routiers et de l’électricité, un système judiciaire garantissant les droits de propriété et un climat d’affaires attrayant pour les investisseurs locaux et étrangers.
Malgré les obstacles, des entreprises privées de toutes tailles prospèrent sur le continent en apportant de la valeur aux consommateurs. Avec leurs investissements à long terme, elles créent de la richesse dans les communautés locales et des opportunités pour sortir de l’extrême pauvreté. Elles offrent aussi des rendements substantiels et durables aux investisseurs. C’est l’histoire de la «nouvelle» Afrique: un secteur privé revigoré qui résout des problèmes sociaux en créant des entreprises et de la richesse sociale. L’Africapitalisme a toujours été axé sur l’impact.
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J’ai travaillé toute ma vie en Afrique, et je suis bien placé pour savoir que les rendements des investissements sur le continent sont inégalés. Après avoir fondé et dirigé la United Bank for Africa (UBA) actuelle, l’une des plus grandes institutions financières du continent, j’ai consacré mon temps, par l’intermédiaire de Heirs Holdings, la société de gestion des investissements de ma famille, à investir dans les secteurs critiques les plus susceptibles de catalyser une prospérité durable sur le continent: l’électricité et l’énergie, les services financiers, la santé, l’immobilier et l’hôtellerie.
L’énergie est un secteur qui m’est très cher. Des millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité. Cela nécessite un financement important pour combler le fossé énergétique actuel entre l’Afrique et le reste du monde. En Afrique de l’Ouest, Transcorp Power – notre société d’électricité – a la capacité de générer 2000 mégawatts d’électricité pour le marché ouest-africain. Nous pouvons et devons faire plus!
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Sur la base des tendances démographiques, l’Afrique devrait être considérée comme l’une des destinations les plus attrayantes au monde. Mon pays d’origine, le Nigeria, fournit à lui seul de multiples exemples de rendements élevés pour les investisseurs et les entreprises tournées vers l’avenir, qui voient des opportunités là où d’autres sont aveuglés par des idées préconçues.
Les exportations de ressources n’apportent souvent aucune valeur ajoutée aux économies locales. Il s’agit essentiellement d’une croissance économique sans emploi, qui ne crée guère de valeur et de richesse. Prenons le cas du Nigeria, qui a bénéficié d’une manne pétrolière due à la guerre en Ukraine. Sauf que la hausse des prix du baril ne se traduit pas par une réduction de la pauvreté dans le pays.
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L’objectif doit être une croissance économique inclusive, d’où l’importance que j’accorde au soutien des entrepreneurs. On en a peut-être besoin plus que n’importe où ailleurs dans le monde et l’impact positif que l’on peut générer en valorisant le potentiel des jeunes du continent est immense. C’est la raison pour laquelle, en 2015, j’ai doté ma fondation de 100 millions de dollars pour soutenir 10 000 entrepreneurs sur tout le continent. Nous les finançons, les formons et favorisons leur accès au marché. Depuis, ils ont créé directement et indirectement 400 000 emplois sur le continent et nous avons donné les moyens d’agir à plus de 15 000 entrepreneurs africains.
L’approche que je défends est agnostique sur le plan sectoriel et permet à ces jeunes Africains d’exprimer leurs idées dans tous les domaines, de l’agriculture à l’éducation en passant par la technologie et la mode. Prenez la question du changement climatique, il est désormais établi que l’Afrique sera la plus durement touchée. Cependant, nos entrepreneurs y ont vu l’occasion de créer des emplois et d’offrir un espoir et des opportunités économiques à leurs communautés.
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Laissez-moi vous parler de Leroy Mwasaru, un entrepreneur social kényan de 22 ans spécialisé dans les énergies renouvelables et prodige de la conception durable. Il a fondé Greenpact, une entreprise obtenant du biogaz à partir de déchets agricoles et humains. Il travaille avec les communautés pour redéfinir l’énergie renouvelable comme une partie durable et nécessaire des besoins énergétiques quotidiens. Depuis 2015, ma fondation a financé 525 entrepreneurs verts, comme Leroy, dont les entreprises s’attaquent aux problèmes environnementaux et créent des emplois. Il y en a tellement plus à accompagner!
Personne ne développera l’Afrique à part les Africains. Mais nous avons besoin d’investissements et de soutien. Nous avons démontré qu’un modèle «africapitaliste» fonctionne, que le secteur privé africain peut avoir un impact significatif. Nous devons continuer à renforcer les capacités des entrepreneurs et des entreprises africaines. Une pandémie mondiale et une guerre en Europe ont rappelé que le monde est un village de plus en plus global, et nous devons prêter attention à ce qui se passe chez nos voisins. La pauvreté, les conflits, l’instabilité est une menace pour nous tous, partout.
Le monde doit s’unir pour relever les défis auxquels l’humanité est confrontée. L’éradication de la pauvreté est une tâche dans laquelle nous avons tous un rôle à jouer. Nous devons agir à long terme et de manière stratégique pour l’émergence d’une Afrique prospère. Nous devons tous être des Africapitalistes.
Tony O. Elumelu préside le groupe bancaire United Bank for Africa (UBA) et Transnational Corporation Group. Il a fondé The Tony Elumelu Foundation.
Les Opinions publiées par Le Temps sont issues de personnalités qui s’expriment en leur nom propre. Elles ne représentent nullement la position du Temps.
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