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Notre sélection de bandes dessinées du mois d'octobre – Le Devoir

La bête humaine
 
Xavier Coste, auréolé de prestigieux prix pour son adaptation de 1984, se lance dans le circassien avec L’homme à la tête de lion. Son personnage, Hector Bibrowski, avec sa tête évoquant par sa pilosité anormalement fournie un lion à belle crinière, n’échappe évidemment pas au destin des bêtes de foire. L’évidence n’est pas un ramassis de clichés pour autant, et Coste renouvelle l’histoire de l’étrange être repoussoir en le faisant étranger, un immigrant débarquant à New York la monstrueuse, qui joue parfaitement le rôle du plus grand chapiteau au monde. L’as dessinateur, aussi scénariste et coloriste, ne ménage pas les effets vertigineux et les trouvailles graphiques. Sa mise en scène étalée en 215 somptueuses pages est en soi un fabuleux cirque. Son Hector lui ressemble dans l’esprit (c’est voulu et admis), fin observateur et critique féroce d’un monde où la bête humaine est partout. Ne sommes-nous pas tous des êtres à tête d’animal ? Une très grande oeuvre.
 
Sylvain Cormier

L’homme à la tête de lion
★★★★1/2 
Xavier Coste, Sarbacane, Paris, 2022, 215 pages

Robots dans la prairie
 
Quelque part entre Cyrano de Bergerac, La servante écarlate, La couleur pourpre et La petite maison dans la prairie, les prolifiques scénaristes Bertrand Escaich et Caroline Roque (Béka), forts de leur triptyque sur les jeunes années de Champignac avant sa rencontre avec Spirou et Fantasio, inaugurent, avec Les coeurs de ferraille, une autre série au canevas connu a priori : l’histoire d’êtres mal aimés qui se reconstituent une famille improbable. Façon dystopie. Avec une plantation du XIXe siècle transposée dans un futur où des robots sont au service des humains, la quête d’une fillette (Iséa) pour sa nounou-robot bien-aimée et néanmoins revendue permet de rejouer la tragédie de l’esclavagisme : ces robots intelligents sont en effet jetables, reformatés au besoin. Non humains ? C’est le moteur de ce premier épisode haletant : rébellion, fuite, traque (par géolocalisation !), affrontements dramatiques, l’issue prévisible n’empêche pas des détours étonnants dans cet univers que le trait sûr et souple de José Luis Munuera rend à la fois familier et fantastique.

Sylvain Cormier

Les coeurs de ferraille, tome 1
★★★★
José Luis Munuera et Béka, Dupuis, Charleroi, 2022, 72 pages

La violence du corps
 
Il y a beaucoup de violences dans Corps vivante, le plus récent récit de l’autrice montréalaise d’origine française Julie Delporte. Après s’être complètement remise en question dans Moi aussi, je voulais l’emporter, voilà qu’elle nous raconte son long, et vraiment pas toujours facile, cheminement vers une meilleure compréhension de son identité sexuelle, façonnée par des agressions, des années de traumas et les conventions sociales qui demandent que tout soit mesurable. Il s’agit donc d’une réflexion honnête, qui prend forme avec un texte personnel mis en images dans le style totalement cru et dépouillé de l’autrice. En fait, ce qui frappe ici, c’est d’être devant une ligne de pensée qui remet en cause les façons traditionnelles de concevoir l’identité, qui se fragmente et se complexifie au point de devenir une source de doute sur sa propre valeur. Et c’est clairement raconté, sans ambages ni ambiguïtés. C’est dur d’être mis face à ce tracé porté par une forme de mètis, mais c’est totalement essentiel.

François Lemay

Corps vivante
★★★1/2
Julie Delporte, Pow Pow, Montréal, 2022, 268 pages
 

Pendant que le lac brûle
 
Pour sa première bande dessinée, la designer graphique et illustratrice Geneviève Bigué nous propose un récit à saveur cinématographique mettant en scène un groupe d’adolescents qui décide d’aller vérifier s’il est vrai qu’un lac qui brûle, c’est-à-dire qui a littéralement pris feu, peut changer les objets en or. Bien évidemment, un accident survient, plongeant les jeunes personnages dans le drame. Donc, si la prémisse n’est pas tellement originale, elle donne quand même une belle occasion à la native de l’Abitibi-
Témiscamingue, formée en cinéma d’animation au cégep du Vieux Montréal et en design graphique à l’UQAM, d’exprimer son talent pour le découpage et le dessin en nous proposant un mélange de lignes claires et une approche plus picturale, le tout baigné judicieusement dans la lumière blafarde d’automne. Bien ficelé, avec un dessin dynamique et en souplesse et une approche quand même rafraîchissante dans le récit, Parfois les lacs brûlent a de quoi séduire et nous donner hâte de lire le prochain !
François Lemay

Parfois les lacs brûlent
★★★
Geneviève Bigué, Front froid, Montréal, 2022, 192 pages
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