Dans un mix de festivals, l’ouverture de l’Echelle humaine à Lafayette Anticipations coïncidait hier avec l’ouverture du portrait Noé Soulier qui présentait Mouvement sur mouvement, une pièce de 2013 qui regarde les lignes se tracer avec autant d’exigence que de légèreté.
Le directeur du Centre national de danse contemporaine à Angers est le plus philosophe des danseurs. Ses spectacles questionnent toujours les traces dessinées par les corps et leurs puissances intellectuelles. Cette pièce, Mouvement sur mouvement, est un seul en scène, sans musique, une partition pour un corps et une voix si vous préférez. En l’occurrence celle de Noé Soulier en pantalon noir bien coupé et tee-shirt gris bien repassé. Chic et efficace.
Mouvement sur mouvement amuse autant qu’il fascine. C’est un pur exercice de style réalisé avec précision. Noé Soulier s’amuse, oui s’amuse, à nous livrer les Improvisation technologies de William Forsythe et à les faire interférer avec d’autres mots, d’autres gestes. Improvisation technologies est une boîte à outils très connue des danseurs et danseuses que le chorégraphe américain a pensé en 1999.
Noé Soulier danse comme Forsythe, il trace ses lignes, se sert de ses avant-bras comme mesure. Il plie et déplie, approche l’arabesque sans la montrer. Son récit, omniprésent, croise d’autres paroles, de chorégraphes notamment, comme Yvonne Rainer. Il est toujours illustré par un exemple très compréhensible. Qu’est-ce que la conscience d’un geste ? Qu’est-ce que la définition d’un geste ? Mouvement sur mouvement apporte une pierre au grand édifice qui rappelle que l’artiste est un artisan. Le danseur étant « celui qui agit et celui qui subit l’action ». C’est parce qu’il danse que la danse peut exister.
Noé Soulier parle de son corps comme d’un jardin à cultiver, mais à contraindre également. « La danse classique nécessite de transformer son corps ».
Cette pièce de 2013 est très actuelle dans ce moment où la parole est devenue majoritaire sur les plateaux de danse au point même de faire disparaître quelques fois le mouvement. Ce n’est pas le cas ici, du mouvement il y en a, superbement exécuté dans une épure totale.
Six pièces de Noé Soulier sont à voir dans le cadre du portrait qui lui est consacré par le Festival d’Automne, notamment sa toute première, Le Royaume des ombres, en octobre.
Visuel : ©Noé Soulier
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