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Manu enseigne la voile tous les étés en tant que moniteur bénévole depuis qu’il a 20 ans. Il nous raconte : “J’ai changé de métier pour devenir professionnel de la voile et moniteur à plein temps avec le lancement en 2019 de mon école de voile à Marseille… Et donc c’est la raison pour laquelle j’ai acheté un bateau !”. Heureux hasard, ses oncles et tantes aimant aussi naviguer, ils décident d’acheter le bateau en copropriété.
Manu débute alors ses recherches en déterminant tous ses besoins. Le bateau servira de support à l’école de voile de septembre à juin et devra pouvoir partir en croisière pendant l’été. Ce doit donc être un habitable doté d’un certain confort. Mais attention, il ne faut pas qu’il soit trop grand non plus pour faciliter son entretien, 35 à 36 pieds maximum ! Pour le côté école de voile, Manu sait qu’il va régulièrement rencontrer des vents faibles tout au cours de l’année. Le bateau doit donc être efficace par petit temps. Il privilégie aussi la barre franche qui permettra à ses stagiaires de mieux ressentir le bateau.
Niveau budget, Manu et sa famille placent leur limite haute à 70 000 € tout compris. Ce qui limite le prix d’achat à 50 000 €, éventuellement 60 000 € s’il n’y pas beaucoup de travaux à réaliser.
Une fois cette liste achevée, il détermine les différents modèles qui correspondent à ses attentes en se promenant sur internet.
Il en ressort trois modèles de voiliers d’occasion :
Sa recherche ayant l’avantage d’être très ciblée, il peut bien paramétrer ses alertes sur les différents sites de vente de voiliers d’occasion. A la moindre notification, il est prêt à réagir rapidement.
Sa toute première visite sera sur un Élan 333. Manu n’a pas grand-chose à en redire, c’est un bon bateau, bien construit… Mais l’intérieur a été refait de manière très peu esthétique et il n’a pas de coup de cœur.
Il ira par la suite visiter un X-332, mais il est très fin. Bien que cela comporte certains avantages, le compromis est trop grand par rapport au confort. Il n’y a pas suffisamment de place à l’intérieur et le cockpit est trop petit pour accueillir 4 stagiaires et le moniteur.
Il ne reste plus que les Grand Soleil 34.1. Lancé en 1999 par Cantiere del Pardo pour succéder à son Grand Soleil 34 des origines, le Grand Soleil 34.1 est issu de la collaboration de l’architecte naval italien Alessandro Vismara et du designer Patrick Roseo.
Conçu pour la jauge de régate IRM, le bateau est bien toilé et proportionnellement pas extrêmement lesté. Il affiche un déplacement lège de 4700 kg pour 1400 kg de lest. La surface de voilure au près est de 65 m2.
L’intérieur est particulièrement confortable et réalisé abec soin. On trouve une cabine à l’avant et une à l’arrière bâbord. Les WC se trouvent sur l’arrière tribord. Au milieu, un grand carré avec équipets. De part et d’autre de la descente se font face une table à cartes et une cuisine avec four et frigo… Le grand luxe !
Une cinquantaine de Grand Soleil 34.1 ont été construit en Italie et c’est là-bas que Manu va faire trois visites. Il finit par trouver un très bon exemplaire mais à la suite de quelques incompréhension avec le vendeur, le bateau lui file entre les mains. C’est en Hollande qu’il finira par trouver sa perle rare, un Grand Soleil 34.1 qui ne trouve pas d’acheteur car “trop sportif”. En effet, il n’a pas d’ancre, de chaîne, de guindeau, de lazy-bag ou d’enrouleur de voile d’avant, mais le voilier est parfaitement entretenu et est proposé à un excellent prix.
Manu n’est pas passé à côté de cette occasion ! Pour 54 000 €, Manu et sa famille devenaient alors les nouveaux propriétaires.
Après l’achat d’un bateau, on compte inévitablement de nombreux frais. Manu a notamment dû ajouter tout un kit de mouillage, changer les batteries, refaire le teck en extérieur, ajouter un radeau de survie, acheter du matériel de sécurité et de bricolage… Coût total des travaux : 11 000 €. Il a fallu aussi compter 6 300 € pour le transport de “Numero Uno” jusqu’à Marseille. Le budget est un peu dépassé mais il n’y a aucun regret.
Manu nous déclare fièrement : “Il est très très beau !”. De plus, Manu apprécie tout particulièrement sa facilité à avancer dans le petit temps. Avec 5 nœuds de vent, il arrive à atteindre les 4 nœuds au près. Son Grand Soleil 34.1 est parfait pour apprendre, le réglage est très fin et les sensations à la barre très bonnes. Il n’y a pas d’enrouleur mais ce n’est pas plus mal, les stagiaires apprennent donc à changer de voile rapidement. Numéro Uno a justement été vendu avec 18 voiles… Il y a de quoi faire ! Même si ce n’était pas son objectif premier, il apprécie d’être compétitif dans ces courses.
La voile est souvent une histoire de compromis. Le Grand Soleil étant très léger grâce à notamment l’absence de bulbe à sa quille, il se comporte bien dans le petit temps mais peut aussi avoir tendance à gîter rapidement quand les conditions se musclent un peu. Il faut donc rapidement penser à réduire la voilure.
Manu voit un inconvénient dans son bateau. C’est son tangon pour spi symétrique qui ne se décroche pas de la cloche du mât lors des empannages. Le système à double bras et double écoute nécessite d’avoir un équipage relativement expérimenté pour l’utiliser efficacement en régate. Cela dit, le système est particulièrement pratique en solitaire.
Bilan, l’achat de ce voilier est une immense satisfaction pour ses nouveaux propriétaires !
Aujourd’hui Manu propose différentes formations à Marseille. Sa formule de formation de 21 jours est très appréciée. Elle permet aux stagiaires de répartir tous ces cours pendant l’année puis de passer un examen à la fin. En cas de réussite, ils pourront louer Numero Uno pour aller naviguer en autonomie. L’école de voile réalise aussi des actions sociales pour les blessés de guerre et elle propose de faire découvrir la voile à des adolescents pour en faire un podcast avec l’aide du département et la ville de Marseille. Cet été, c’est direction la Corse avec la famille !
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