Une image vaut souvent un long discours… Quand on est entrepreneur et que l’on souhaite communiquer, sur les réseaux sociaux en particulier, une bonne photo corporate est un outil indispensable.
Milena Perdriel est photographe professionnelle. Elle réalise de nombreux portraits de professionnels. Dans son dernier livre « Portrait Corporate, Ma séance Photo », publié en août 2021 aux Editions Eyrolles, elle propose de suivre le déroulé de séances avec ses clients entrepreneurs. Elle livre ici quelques conseils pour réussir son portrait.
Il humanise avant tout l’entreprise et son métier. Il en est son incarnation. La société moderne, tellement engagée dans le virtuel, a besoin de ce retour à de vraies connexions. Voir le dirigeant, son équipe, rend tangible le travail qui est mené par l’entreprise. Le portrait corporate va ouvrir la voie, pour l’entrepreneur, à une autre relation avec ses clients, ses fournisseurs ou ses collaborateurs. Il doit générer de la confiance. Il est donc primordial qu’il soit réussi.
Je sais qu’un portrait est réussi quand j’arrive à capter la personnalité de l’entrepreneur ou du collaborateur dans la photo. Je prends bien sûr en compte son métier, qui parfois impose des codes, comme celui du banquier en costume et chemise, à moins que nous décidions ensemble de casser cette codification ! Par exemple, pour un conseiller, je mettrai la capacité d’écoute en avant par une attitude. Ou pour un responsable de projets, sa propension à se transposer dans le futur et à accompagner sur le long terme par le regard.
Mais au-delà de cela, je cherche à refléter les caractéristiques propres à chacun, qu’elles soient attendues ou non. Rien ne m’attriste plus qu’une personne qui ne sort pas de ce qu’elle croit qu’elle doit être, alors qu’elle a une part d’excentricité intéressante en elle.
Nous clarifions en premier lieu les motivations personnelles de l’entrepreneur. Ensuite, voulez-vous ou non coller aux codes vestimentaires du milieu dans lequel vous évoluez ? Puis nous précisons la cible à laquelle s’adresse le portrait. Des clients ? Des fournisseurs ? Ou des collaborateurs ? Ou son conseil d’administration (CA) ? Il vaut mieux réaliser un portrait différent par cible. Par exemple, pour les collaborateurs, je vais chercher à mettre en avant un côté accessible, plus quotidien, faire enlever la veste, manches relevées. Ou au contraire, pour un CA, je privilégie la force, le regard engagé. Cette étape du brief me permet de choisir avec l’entrepreneur sa tenue, l’éclairage et le fond de la photo.
Un fond clair est assez universel, passe-partout, consensuel. C’est presque un non-choix, peu impactant. A l’inverse, un fond noir va apporter une dimension dramatique. Je le réserve à des caractères affirmés, qui assument parfois d’être clivants. En matière de couleurs de vêtements, je conseille à la personne de porter des teintes qu’elle a l’habitude d’utiliser dans sa garde-robe. Le rouge, le jaune ne sont pas à éviter si cela correspond à l’entrepreneur . En revanche, je déconseille les rayures, les carreaux ou les fleurs qui peuvent provoquer des effets d’optique. Rien de mieux que des vêtements unicolores et une belle coupe ajustée pour mettre en valeur la silhouette.
Le recul ! Personne ne recule quand il se présente aux gens. Le langage non verbal est très engageant. Il faut donc un regard droit vers l’objectif, accompagné d’un sourire accueillant, avec les yeux ou la bouche, selon son degré de proximité et son caractère. Ensuite, la coiffure joue un rôle plus important que le maquillage. Ne pas hésiter à s’offrir les services d’un coiffeur deux ou trois jours avant le shooting pour éviter une coiffure négligée. Le maquillage reste facultatif en fonction de ses habitudes au quotidien. Au minimum, je matifie le teint avec de la poudre, pour les hommes comme pour les femmes, et je peux mettre un peu de baume à lèvres. En tout cas, il ne faut jamais oublier que l’on s’engage avec tous les détails de soi sur une photo.
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