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Mike Pompeo : "Pour stopper Poutine, il faut fournir davantage d'armes à Zelensky" – L'Express

L'ancien Secrétaire d'Etat Mike Pompeo s'exprime le 11 octobre 2022 au Hudson Institute de Washington au sujet des menaces russes, chinoises et iraniennes.
@ Getty Images via AFP
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Il est méconnaissable. En arrêtant le pain, les pâtes et les sucreries et en s’adonnant à la gymnastique tous les jours ou presque, l’ancien Secrétaire d’Etat (l’équivalent du ministre des Affaires étrangères) de 2018 à 2020 a perdu 40 kilos. La preuve, sans doute, que sa détermination est réelle. A 58 ans, Mike Pompeo envisage sérieusement de se lancer dans la course à la Maison-Blanche
En attendant, cet ancien élu du Kansas, qui fut aussi patron de la CIA de 2017 à 2018, ne se déplace jamais sans sa protection rapprochée, qui se compose de douze membres du Secret Service, le corps chargé de veiller sur les hautes personnalités. Le régime de Téhéran a en effet juré de venger la mort du général iranien Qassem Soleimani, éliminé à la sortie de l’aéroport de Bagdad (Irak) en janvier 2020 par un drone américain. Or Téhéran estime que Mike Pompeo a joué un rôle décisif lorsque le lancement de l’opération fut décidé par Donald Trump. 
Selon Washington, le commandant de la Force al-Qods, du corps des Gardiens de la révolution, s’apprêtait à prendre pour cible des intérêts et des ressortissants américains. Pour l’heure, c’est vers l’Ukraine et la Russie que se tourne celui qui pourrait devenir, dans deux ans, le nouveau président des Etats-Unis. “Contre Poutine, il faut savoir être vraiment dissuasif”, dit-il. Entretien exclusif. 
L’Express : Le leader des républicains à la Chambre des représentants Kevin McCarthy affirme que les Ukrainiens ne doivent pas compter indéfiniment sur “un chèque en blanc”. Ce qui inquiète le monde entier en cas de victoire de votre camp aux législatives du 8 novembre. Souscrivez-vous à cette déclaration ? 
Mike Pompeo : J’ai toujours été clair au sujet de l’Ukraine : pour stopper Poutine, les Etats-Unis doivent fournir à l’Ukraine tous les armements dont elle a besoin et aussi longtemps qu’elle le souhaite. Hélas, l’administration Biden est trop lente. Elle n’a pas donné assez au départ et nous avons perdu du temps. Ce qui a permis à Vladimir Poutine de s’organiser. Les Européens devraient également soutenir l’Ukraine davantage et prendre leur propre sécurité au sérieux, y compris du point de vue énergétique. Après tout, il s’agit d’abord de leur sécurité. Jusqu’à présent, les capitales européennes ont été trop timorées face à l’invasion russe. Washington devrait d’ailleurs accroître la pression sur l’Europe afin que celle-ci augmente son aide au président Volodymyr Zelensky. 
L’ancien secrétaire d’Etat Mike Pompeo, le 20 avril en Pennsylvanie, venu soutenir le candidat républicain aux sénatoriales Dave McCormick.
@ Getty Images via AFP
En ce qui concerne les Etats-Unis, les élections de mi-mandat [midterms] au Sénat et à la Chambre des représentants ne modifieront pas la donne. L’Amérique va continuer à défendre la liberté en Ukraine car les Américains comprennent la nécessité impérieuse d’aider ce pays. Nos compatriotes savent que cette guerre les concerne. 
Qu’en sera-t-il en 2024 si Donald Trump, si bien disposé à l’égard de Poutine durant sa présidence, revient au pouvoir ? 
On devrait toujours fonder son jugement sur des faits, non des suppositions. Par exemple, certains m’ont accusé d’être un agent russe, ce qui est ridicule. Rappelons que la Crimée a été annexée sous Barack Obama. Et que, lorsque nous étions aux affaires, Poutine a annexé très exactement zéro millimètre de territoire ukrainien supplémentaire. En revanche, dès que les démocrates sont revenus au pouvoir, le chef du Kremlin a repris sa marche sur l’Europe. Si l’administration Biden et l’Otan avaient parlé d’une voix plus forte, la situation actuelle aurait été évitée.  
Lorsqu’en septembre 2021, les intentions du Kremlin sont devenues claires, l’administration Biden n’a rien fait, rien dit. Il aurait fallu l’informer du prix à payer. Pour stopper Poutine, il fallait instiller dans son esprit la notion que s’aventurer en Ukraine serait un trop grand risque pour lui. Concernant 2024, je dirais que nous en sommes encore loin. D’ici là, j’espère – et je prie pour – que Poutine aura été chassé du pouvoir grâce, notamment, à notre intervention qui, une fois encore, aura illustré le meilleur de l’Amérique. Lorsque la démocratie est en jeu, les Etats-Unis répondent toujours présents. 
Le Kremlin fait planer le doute sur la possibilité d’une menace chimique ou nucléaire. Quelle serait, dans ce cas, la réponse de Washington ? 
Je ne ferai pas de commentaires détaillés à ce propos car j’étais aux affaires encore récemment. Je ne veux donner aucune indication à Vladimir Poutine sur l’arsenal à notre disposition. Mais il est vaste. Tout le monde doit savoir que l’Otan et les Etats-Unis ont le moyen de lui faire payer un prix énorme, à lui comme à son entourage. 
J’espère simplement que l’administration Biden a accompli le travail consistant à présenter personnellement au chef du Kremlin, de manière privée et confidentielle, la liste des conséquences dont il aurait à souffrir s’il franchissait la ligne rouge. La dissuasion fonctionne ainsi. Contre Poutine, il faut savoir être vraiment dissuasif. C’est selon ce principe que nous avons travaillé sous la présidence de Donald Trump quatre années durant. L’Europe aurait dû suivre cette méthode plutôt que de s’inquiéter de ce que pense Poutine en s’ingéniant à restaurer un dialogue qui, de toute façon, était mort. 
N’est-il pas déjà trop tard pour arrêter la folie meurtrière de Poutine ? 
Non. Il suffit de donner aux Ukrainiens davantage d’équipement en tous genres, davantage d’artillerie de longue portée, davantage de missiles de précision avec système de guidage… L’objectif est d’éliminer toutes les positions russes sur le territoire ukrainien. C’est le seul moyen de décourager l’ennemi et de réduire le pouvoir de nuisance de Moscou dans la région. 
En tant qu’ancien patron de la CIA, comment évaluez-vous la personnalité de Poutine ?  
J’ai passé pas mal de temps avec lui en tête-à-tête. C’est une personne malfaisante mais également perspicace, qui a clairement commis une énorme erreur de calcul stratégique pour son pays en raison de son obsession pour son projet de – entre guillemets – “restauration de la grande Russie”. 
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov (à droite) serre la main du secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo lors d’une rencontre à Sotchi (Russie) le 14 mai 2019.
afp.com/Pavel Golovkin
Comment arrêter Poutine ? 
Il faut faire preuve de détermination au lieu de tourner en rond en s’interrogeant sur la façon de ne pas l’irriter. Ce genre d’hésitation a conduit à la situation actuelle.  
Que pensez-vous de l’idée, un temps formulée par Emmanuel Macron, selon laquelle “il ne faut pas humilier la Russie” ? 
Vladimir Poutine comprend avant tout trois choses : le pouvoir, la puissance et la force. Il est également familier de la notion de prise de risques et de ce qui va avec : la réalité du danger. Il faut donc lui démontrer par la force que toutes ses prises de risques en Ukraine le mettent en danger.  
On assiste à un rapprochement militaire de la Moscou avec Téhéran, à travers la livraison de drones iraniens. Votre avis ? 
Tout cela est lié à l’accord bancal, soutenu par la France et l’Allemagne, que l’administration Biden essaye de restaurer depuis deux ans avec Téhéran. Je parle de l’accord sur le nucléaire iranien, ou “Joint Comprehensive Plan of Action” (JCPOA). Donald Trump l’avait quitté en 2018. Mais dès que le président Biden est arrivé au pouvoir, il a restauré les discussions avec Téhéran en nommant Robert Malley “envoyé spécial pour l’Iran”. Jusqu’à présent cela n’a abouti à rien, sinon à fournir de l’oxygène au régime iranien. 
Non seulement Téhéran a pu restaurer ses réserves de change qui, sous Trump, étaient passées de 96 à 4 milliards de dollars. Mais en plus, l’Iran a repris son programme nucléaire. Au grand dam d’Israel et des pays du Golfe avec lesquels, par ricochet, nos relations se détériorent. Aujourd’hui, les mollahs ont repris tellement d’assurance qu’ils vendent des armes conventionnelles à la Russie – des drones mais aussi des armements plus sophistiqués. 
La posture de l’administration Biden est confondante. Elle est même incompréhensible. La Maison-Blanche devrait abandonner cette négociation au plus vite. Cette démarche ne mène nulle part et permet seulement à Téhéran de gagner du temps et de l’argent. La population iranienne, qui manifeste au péril de sa vie, souhaiterait également que les Etats-Unis laissent tomber le JCPOA. Cela affaiblirait le régime oppresseur des mollahs. 
Une photo distribuée par le palais royal saoudien montre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (G) rencontrant le président russe Vladimir Poutine à Ryad le 14 octobre 2019
afp.com/Bandar AL-JALOUD
Le dirigeant saoudien Mohamed ben Salmane, alias “MBS”, affiche son rapprochement avec Vladimir Poutine. Qu’en pensez-vous ? 
La reprise des négociations entre Washington et Téhéran suscite une inquiétude légitime des pays du Golfe. Mettez-vous à leur place. Pour les Koweïtiens, les Emiratis ou les Saoudiens qui assistent à la reprise du programme nucléaire iranien avec, à l’horizon, la possibilité d’une arme nucléaire, la démarche de Washington est incompréhensible. Aux yeux des pays du Golfe, l’Iran est la menace principale. Lorsque nous étions aux commandes, nous faisions le contraire de ce que fait Biden. 
Signés en 2020, les accords d’Abraham avaient permis que des pays arabes reconnaissent Israël, ce qui a grandement stabilisé la région. Les dirigeants du Moyen-Orient ont besoin de savoir qu’ils peuvent compter sur Washington. A l’inverse, la reprise des vaines discussions avec Téhéran sur le JCPOA suscite leur inquiétude. Dès lors, ils cherchent des alternatives ailleurs, en se tournant vers la Russie mais aussi vers la Chine. Tout cela est négatif pour les Etats-Unis et l’Europe. 
Taïwan est un autre foyer de tensions. La Chine risque-t-elle, un jour, l’attaquer l’île ? Si oui, quand ? 
Je ne fais jamais de pronostic. Mais Xi Jinping a clairement fait connaître ses intentions. Selon ses termes, il s’agit de “réunifier la Chine et Taïwan” le plus vite possible. Quelles que soient ses intentions, la réponse de l’Occident et des pays qui, comme nous, croient aux libertés, à la propriété privée, à la propriété intellectuelle et aux droits humains, doit être résolue. 
Pour éviter qu’une dictature s’installe un jour à Taïwan, il faut donner à ce pays l’armement nécessaire afin qu’il puisse rester souverain. De plus, il faut consolider les alliances et renforcer les liens économiques entre, d’une part, cette grande île, et d’autre part, l’Amérique, l’Europe, le Japon, la Corée du Sud, l’Australie et d’autres pays de la région. Cela devrait suffire à protéger Taïwan. A mon avis, la stratégie de Xi Jinping consiste davantage à infiltrer l’île pour en prendre le contrôle politique petit à petit – comme à Hongkong – plutôt qu’à se lancer dans une aventure militaire. 
Supposons que la Chine attaque Taïwan malgré tout : les Etats-unis interviendraient-ils militairement ? 
Le premier sujet, c’est la dissuasion, comme je l’ai dit au sujet de Vladimir Poutine. Il s’agit de créer une coalition régionale et de fournir à Taïwan le système de défense dont elle a besoin afin que Xi Jinping arrive de lui-même à la conclusion qu’une intervention militaire serait mauvaise pour lui. Si nous faisons tout cela, nous n’aurons même pas besoin de répondre à la question que vous me posez. 
Compte tenu du poids de l’économie de Taïwan, sa prise de contrôle par le Parti communiste chinois serait catastrophique pour la sécurité collective de l’Occident. Cela aurait un impact sur toutes les économies du monde, depuis les constructeurs automobiles européens jusqu’aux industries pétrochimiques en passant par les centres de données et les avions de chasse qui, tous, ont besoin des semi-conducteurs produits par Taïwan Semiconductor Manufacturing Co Ltd. 
Quand déclarerez-vous votre candidature à la Maison-Blanche pour 2024 ?  
Rien n’est décidé. Nous sommes à deux semaines d’un scrutin important aux Etats-Unis : les midterms. Actuellement, je passe mon temps à faire campagne pour les idées auxquelles je crois. Lorsque cette élection sera passée, je regarderai la situation et je réfléchirai. Avec ma femme Susan et notre fils, nous prendrons en famille notre décision vers décembre-janvier.  
Votre candidature n’enchanterait guère Téhéran 
La direction de ce régime théocratique a fait savoir qu’il préférerait que je ne devienne jamais président des Etats-Unis… Mais les menaces ne m’inquiètent nullement car je suis protégé par les agents du Secret Service. Les intimidations iraniennes s’adressent autant à moi qu’aux dirigeants de générations futures.  
Le message des ayatollahs est : “Soyez très gentils avec nous et ne prenez pas exemple sur Mike Pompeo, sinon nous viendrons vous tuer.” Le régime iranien gouverne par la peur, le chantage, l’extorsion. C’est précisément la raison pour laquelle il ne faut pas se laisser faire. 
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