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Michael Schur : 24 heures pour être presque parfait (ou essayer de l'être) – Philosophie magazine

Michael Schur. © Marlene Holston
Comment faire le bien ? Comment bien se comporter en toute situation ? Ce ne sont ni Aristote ni Platon qui donneront ici leurs réponses, mais le créateur de la série The Good Place, Michael Schur, pour qui l’éthique n’a plus de secret. La preuve avec son livre Comment être parfait que nous publions en français. Nous l’avons invité à se confronter aux dilemmes moraux du quotidien.
 
Michael Schur lit de la philosophie éthique comme d’autres jouent aux jeux vidéo ou collectionnent les verres à saké : pour son plaisir. Le scénariste et producteur américain le confie volontiers, il a toujours adoré suivre les règles. Enfant, il ne lui fallait pas deux secondes pour se ranger sagement dans la file lorsque son institutrice le lui demandait, tandis que ses camarades grappillaient quelques minutes de jeu supplémentaires. De là à devenir l’un des cobayes de l’expérience de Milgram, il n’y a qu’un pas, s’est-il mis à craindre : « Personne ne veut se retrouver dans la peau de celui qui envoie des décharges électriques aux autres juste parce qu’un type en blouse blanche vous l’ordonne. » Histoire d’être bien sûr de faire ce qu’il faut au bon moment, Michael Schur s’est donc mis à lire Aristote, John Stuart Mill, Jeremy Bentham, Emmanuel Kant, John Rawls et tout un tas d’articles universitaires qui décortiquent en long, en large et en travers les grands dilemmes moraux. De ce « hobby » est née d’abord une série télévisée, The Good Place (quatre saisons, visibles sur Netflix). Elle raconte l’histoire d’une jeune femme, Eleanor, qui se retrouve au paradis après sa mort. Seules les personnes les plus vertueuses ont le droit de séjourner dans « the good place ». Leur droit d’entrée est calculé selon les principes utilitaristes de Mill et de Bentham, en fonction de la quantité de bien qu’elles ont prodiguée tout au long de leur vie. Problème : Eleanor n’a jamais bien agi de sa vie. Au contraire, elle s’est plutôt montrée égoïste et intéressée. Heureusement pour elle, Chidi, un gentil et patient professeur d’éthique, va se donner la peine, épisode après épisode, de lui enseigner comment devenir une bonne personne pour gagner sa place au paradis. Et Michael Schur, comment entend-il y mériter sa propre place ? Dans Comment être parfait (Philosophie magazine Éditeur), le scénariste donne quelques pistes à travers des situations de la vie quotidienne. Le conséquentialisme lui sauve la mise à maintes reprises, quand les déontologues comme Kant lui paraissent « trop stricts ». Mais, en définitive, c’est Aristote et son éthique des vertus qui guide ses pas : « Il s’intéresse moins aux règles en elles-mêmes qu’au genre de personne que vous pouvez devenir en les suivant. Quel soulagement ! » Accompagnons-le pour une journée.
Illustration : © William Londiche
Illustration : © William Londiche
Votre réveil sonne. Vous l’avez mis une demi-heure en avance pour pouvoir faire des pompes et du yoga – il faut prendre soin de soi, n’est-ce pas ? Mais si vous dormiez une demi-heure de plus, vous seriez tellement plus reposé et d’attaque pour être productif au travail. Ignorez-vous la sonnerie ?
Michael Schur : Cela ne devient une question d’éthique que si vous vous êtes fait la promesse de faire régulièrement de l’exercice. S’il s’agit d’une bonne résolution pour bien démarrer la nouvelle année, peut-être l’avez-vous tenue hier, peut-être la tiendrez-vous demain. Ce matin, si vous avez vraiment besoin de quelques minutes de sommeil supplémentaires, prenez-les ! S’accorder du temps de sommeil, c’est une façon différente de prendre soin de soi. Mais attention : si vous prenez tous les jours cette demi-heure, Kant vous reprocherait d’enfreindre un principe établi pour vous-même. Il faut le reconnaître, la différence entre une bonne et une mauvaise journée tient souvent à vingt minutes de sommeil de plus ou de moins. On doit parfois se lâcher la grappe.
Vous avez acheté du café provenant d’une région d’Amérique latine dont vous n’avez jamais entendu parler, avec la promesse d’aider de petits producteurs et d’encourager le commerce équitable. L’ennui, c’est qu’il vous faut un quart d’heure pour le préparer. Dans le même temps, votre machine à capsules susurre avec la voix de George Clooney : « What else ? » Honnêtement, qui ne rêverait pas de ressembler à George Clooney de bon matin ?
En premier lieu, je n’aurais jamais acheté la machine. Pas parce qu’elle est techniquement mauvaise – j’ai bien évidemment essayé, et c’est formidable. Mais créer un déchet d’aluminium tout en se faisant un simple café est l’illustration parfaite de la façon dont nous avons foiré avec l’environnement. Le café du matin n’était pas un problème qui avait besoin d’une solution du type « machine à capsules ». L’ancienne version du café filtre dans une cafetière fonctionnait très bien : elle ne coûtait pas cher et était facile – personnellement, elle me prend quatre minutes et demie. Ce genre de situation montre la façon dont nos choix influencent des dynamiques plus globales. La seule chose que nous pouvons directement contrôler, ce sont nos choix de consommateurs. Si nous tenons à sauver notre planète, nous devons comprendre que le fait de rendre un geste déjà facile encore plus facile est un symptôme de notre appétit à tout vouloir tout de suite. En résulte le plus souvent une montagne de déchets. Ça ne vaut pas le coup. Mais entre nous, je ne vous cache pas que si une machine à capsules me permettait réellement de ressembler à George Clooney, le sort de la planète m’importerait tout de suite beaucoup moins.
En buvant votre café, vous jetez un œil aux informations. Des inondations au Pakistan, un tremblement de terre en Inde, un ouragan en Floride… Vous pourriez faire un don à plusieurs ONG, vous en avez les moyens, mais vous vous sentez dépassé. Quelles sont vos options ?
Ce moment est un vrai test pour savoir quel genre de personne vous êtes. Quel que soit le jour, vous serez immanquablement submergé par la misère, la tristesse et la souffrance. Deux choses à garder en tête : dans un premier temps, ne pas détourner le regard, bien que la tentation soit grande. La seconde chose, c’est, à l’inverse, de se souvenir qu’il est impossible de sauver la planète à soi seul. Ensuite, il y a deux façons de réagir : paniquer en se jetant sur la première ONG venue et en lui donnant tout votre argent dans un grand élan de générosité – mais ce n’est pas vraiment une bonne idée. L’autre option, c’est de se dire qu’on habite bien loin de ces gens, qu’on n’en est pas responsables et qu’on n’y peut rien. Ce n’est pas non plus une bonne idée. Quelque part entre les deux, il est possible de calculer la somme que vous pouvez donner chaque mois en ciblant les ONG les plus efficaces, sans pour autant vous ruiner. Peter Singer soutient qu’il y a une obligation morale à donner le moindre dollar possible pour aider ceux qui ont en ont besoin. Selon lui, il n’y a aucune différence entre une personne qui vivrait de l’autre côté de la planète et un membre de votre famille. Tout le monde sur Terre a droit à une vie heureuse, c’est donc une obligation morale d’aider tous ceux que l’on peut aider, quelle que soit la distance à laquelle ils vivent. Mais que faites-vous si votre sœur ou votre meilleur ami a besoin de vous, alors que vous avez déjà tout donné pour dépolluer une rivière au Malawi ? Pour éviter de négliger nos proches, je pense que la meilleure solution est de calculer un montant exact d’argent que l’on peut donner sans que cela ne nous porte préjudice.
Vous devez le reconnaître : l’institutrice de vos enfants vous paraît terriblement séduisante. Et elle a l’air de bien vous aimer en retour. Mais vous êtes marié, voyons ! Y aurait-il le moindre mal à l’inviter à prendre un café ? Juste un café…
Chaque mariage est différent, certes, avec ses règles personnelles et sa dynamique, qui ne vaut que pour lui. Mais si vous êtes dans un mariage traditionnel, monogame, engagé pour la vie auprès de votre partenaire, flirter avec l’enseignante de vos enfants et lui proposer un café n’est certainement pas une bonne idée ! Il est même de votre devoir de ne pas l’encourager et de mettre un terme à toute ambiguïté. Il y a, d’une part, l’éthique personnelle d’une relation que l’on construit à deux (ou à trois, pourquoi pas) et, d’autre part, l’éthique générale. La première consiste en un accord passé entre deux personnes. Quelles qu’en soient les règles, l’engagement oblige à certaines choses. À vous de décider dans quels termes. Tant que les personnes concernées se sont mises d’accord et discutent régulièrement des termes de leur couple et de ce qu’ils en attendent, tout va bien. On peut dire qu’ils ont bâti un système éthique à eux deux.
Illustration : © William Londiche
Illustration : © William Londiche
Vous appréciez vraiment Janet. Pas comme l’institutrice néanmoins : Janet est une collègue et une amie chère. Aujourd’hui, elle porte un chemisier atroce qui ne la met pas du tout en valeur, dont elle a pourtant l’air très fière. Pas de chance : elle vous demande votre avis. Devez-vous lui dire la vérité ?
C’est à trancher au cas par cas, en fonction du type de relation que vous entretenez avec Janet. Si c’est votre meilleure amie et que vous avez avec elle le genre de relation dans laquelle vous pouvez dire des choses comme : « Écoute, ce n’est pas très flatteur, et je préfère que tu saches que ce n’est pas ta meilleure tenue », et si vous avez de bonnes raisons de penser qu’elle sera contente que vous soyez honnête avec elle, alors vous lui devez la vérité. Mais si ce n’est pas vraiment une amie, si c’est juste quelqu’un avec qui vous vous entendez bien au travail, alors je ne suis pas sûr qu’il faille donner votre avis. Bien sûr, Kant ne serait pas d’accord avec moi et dirait que vous pouvez trouver des moyens détournés de dire la vérité. Vous n’êtes pas obligé de dire : « C’est le pire chemisier que j’aie jamais vu », ou, à l’inverse : « Super, surtout ne change rien ! » Il y a forcément un entre-deux qui vous permette de transmettre la vérité, comme : « À vrai dire, je trouve que le chemisier que tu portais hier t’allait bien mieux. » Cela vous permet de ne pas attaquer son amour-propre sans pour autant mentir. Pour Kant, il n’est permis de mentir dans aucune situation. Mais la solution kantienne vous met dans une position délicate d’équilibriste. Kant était un Allemand bizarre qui n’avait pas beaucoup d’amis ; je pense donc que de temps en temps il ne faut pas l’écouter.
Tout compte fait, Janet n’a pas l’air d’aller si bien. Toute la matinée, elle a affiché une mine lugubre, qui ne lui ressemble pas. Durant votre pause déjeuner, vous lui demandez si quelque chose ne va pas. Elle fond en larmes et vous confie que Bill, un autre collègue, la harcèle sexuellement depuis des mois. La nouvelle vous coupe le souffle : Bill est aussi un ami, à qui vous devez votre embauche. Devez-vous signaler Bill ?
La première chose à faire, c’est de croire Janet. Vous ne lui demandez pas : « Tu en es sûre ? Est-ce que c’était vraiment si terrible que ça ? Peut-être que tu n’as pas bien compris ? » Vous la croyez simplement. Ensuite, il vous faut mettre au second plan le fait que le harceleur est votre ami et que vous lui devez votre boulot : tout cela ne compte plus face à la douleur de Janet. Certes, c’est difficile. Les dissonances cognitives, qui entrent en jeu lorsque vous découvrez que quelqu’un que vous croyiez connaître se comporte de façon horrible, sont vraiment difficiles à gérer. Mais dans cette situation, il faut reprendre ses esprits très vite. Votre cerveau tente d’intégrer cette information à l’équation « mais je connais Bill depuis tellement d’années ! » ou « Bill a été mon mentor quand j’ai intégré cette entreprise ». Mais tout cela n’est plus pertinent. Cela ne signifie pas que cela ne vous cause pas de peine. Mais ces sentiments ne doivent pas interférer avec la façon dont vous gérez la situation. Dans ces cas-là, Kant peut être utile : il nous invite en effet à mettre à distance nos émotions, puisqu’elles sont un reste de notre animalité et qu’il est difficile de s’y fier. Il considère les humains comme des êtres brillants doués de raison parfaitement transparents à eux-mêmes – il est assez optimiste, vous remarquerez. Ils sont donc capables de se formuler ce que commande l’impératif catégorique du devoir, à savoir ne pas défendre Bill. Quant à le dénoncer, cela dépend de beaucoup de paramètres comme les dynamiques de pouvoir au sein de l’entreprise, notamment entre la personne harcelée, le harceleur et vous-même, et des structures qui permettent de faire remonter ce genre d’informations. Le mieux que vous puissiez faire, c’est de dire à votre amie : « Je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour t’aider. On affrontera cela ensemble et on va réfléchir ensemble à quoi faire pour la suite. »
Illustration : © William Londiche
Illustration : © William Londiche
Les temps sont durs, et votre entreprise doit faire des économies. On vous charge d’élaborer un plan de licenciement. Cela vous dégoûte un peu, mais, quoi que vous fassiez, des gens seront de toute façon virés. La question est de savoir qui et dans quel service. Peut-être y a-t-il une façon de limiter les dégâts ?
Là encore, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise solution, seulement une moins pire. Si l’on s’en remet aux règles du business, vous devez faire votre boulot, point. L’éthique n’entre ici en jeu que si l’on complique un tout petit peu les choses, par exemple en mettant en balance le poste d’un de vos amis. Avez-vous l’obligation morale de protéger son emploi ? Ou, au contraire, d’agir et de le traiter comme n’importe quel autre employé ? Devez-vous absolument le virer, juste pour prouver que vous n’êtes coupable d’aucun favoritisme ? Dans un article intitulé « Should the Numbers Count ? » [« Les chiffres comptent-ils ? »], le philosophe John Taurek tente de fournir une solution à ce type de problèmes. Il donne cet exemple : vous êtes sur un bateau et vous vous dirigez vers une île où un volcan est en pleine éruption. Au nord de l’île se trouve une centaine de personnes et au sud, une seule. Vous ne pouvez vous diriger que dans une seule direction : allez-vous au nord pour sauver une centaine de personnes ou au sud pour n’en sauver qu’une seule ? Taurek répond que vous devriez vous en remettre au hasard en tirant à pile ou face. Selon lui, chaque vie humaine compte à un point que l’addition d’infinis, mis en balance avec un infini unique, reste de l’infini. Même si vous connaissez une personne impliquée, cela ne peut pas entrer en ligne de compte. Si l’on veut tenir la ligne dure de l’éthique, le tirage au sort est donc la démarche à suivre. Mais si l’on veut redescendre à un niveau plus humain et accessible, je crois qu’il faut reconnaître que nous avons des attachements plus importants avec certaines personnes. Autrement, nous nions que nous sommes des êtres humains doués d’émotions.
Comme chaque jeudi, vous retrouvez vos amis dans un bar. Cette semaine, c’est à votre tour de ne pas boire et de ramener en voiture vos amis à la maison. Mais cette semaine a été si éprouvante, vous méritez bien de vous détendre ! Vous pouvez bien échanger pour cette fois, même si vous leur avez déjà fait le coup la semaine dernière…
Les décisions éthiques les plus faciles à prendre sont celles qui impliquent un contrat signé avec d’autres personnes. Exemple : je promène votre chien quand vous êtes en vacances et, en échange, vous arrosez mes plantes quand je le suis à mon tour. Les règles sont claires, équilibrées, chacun sait ce qu’il doit faire et en quelles circonstances. Donc, si vous avez l’habitude de retrouver vos amis chaque jeudi soir pour un verre et que la routine consiste à faire en sorte qu’alternativement l’un d’entre vous ne boive pas pour permettre aux autres de rentrer chez eux en toute sécurité, et que c’est votre tour cette semaine, eh bien c’est votre tour, point ! À la limite, si vraiment le besoin de vous saouler est trop fort, vous payez le taxi à vos amis, histoire que tout le monde puisse profiter de sa soirée.
En vous garant, vous accrochez légèrement la voiture de votre voisin. Ce n’est pas grand-chose. Mais si vous regardez attentivement, on peut voir l’éraflure. La rue est déserte, et vous êtes sûr que personne ne vous a vu…
Facile. Vous lui écrivez un petit mot : « Désolé, j’ai accroché votre voiture, voilà mon numéro de téléphone, je paierai pour la réparation. » Cela n’a rien d’un casse-tête. Je peux vous raconter une anecdote. Il y a quelques années, il m’est arrivé exactement la même chose. Je me suis alors dit : « Comme c’est plaisant, tu sais exactement ce que tu dois faire ! » J’ai donc écrit un mot avec mes coordonnées et cinquante façons de me joindre. Je ne voulais pas faire les choses à moitié. J’ai précisé qu’il suffisait de m’envoyer la facture et que je signerai un chèque. Comme la personne habitait près de chez moi, je lui ai remis le chèque en personne. Elle était si reconnaissante qu’elle m’a fait porter des fleurs pour me remercier. C’était vraiment gentil, et ça m’a vraiment ému. Je l’ai donc appelée pour la remercier et je lui ai même adressé une carte. Quelques jours après, je recevais une nouvelle carte… je ne savais plus comment me dépêtrer de cette boucle infinie de remerciements ! Voilà deux personnes qui allaient s’envoyer des cartes de remerciement pour le reste de leur vie, parce qu’aucune ne voulait être celle qui mettrait fin à l’échange…
Illustration : © William Londiche
Illustration : © William Londiche
Vous êtes enfin chez vous, et rien ne vous ferait davantage plaisir qu’un burger. Tout le monde est déjà couché, il n’y a donc personne pour vous conseiller un repas plus sain ou pour vous rappeler que la viande de votre steak vient probablement d’un animal qui n’a jamais vu la lumière du jour. Il vous faut juste passer commande via Uber Eats. Vous savez bien que les livreurs sont mal payés et ne bénéficient pas de protection sociale, mais c’est toujours mieux que de ne pas avoir de boulot, non ?
Dans mon cas, c’est-à-dire celui d’un auteur de comédie surpayé, si je suis dans une situation où je n’ai pas trop d’autres choix que d’utiliser ce genre de service de livraison, la solution est assez simple : je laisse un généreux pourboire en espèce directement au livreur pour que les dirigeants de l’application ne se le mettent pas dans la poche. Ce n’est pas un boulot génial que d’aller chercher un burger pour le livrer chez quelqu’un à 23 heures. Mais, parfois, l’avantage de services comme la livraison rapide d’Amazon ou d’Uber Eats est si énorme qu’il est difficile de l’éviter. La solution est alors de compenser en payant directement un pourboire à la personne chargée du boulot ingrat. Tous ces services qui permettent d’aller toujours plus vite ont un coût humain. Si vous ne pouvez pas vous permettre le pourboire, alors vous devez à mon avis faire le calcul suivant : « Est-ce que mon envie d’un burger à 23 heures, alors que je suis sorti pour picoler et que j’ai complètement oublié de dîner parce que je pensais à la journée horrible que je viens de passer à virer des gens et à apprendre qu’un de mes amis harcèle sexuellement une autre amie, vaut de faire appel à un type sous-payé ? » Parfois, la réponse sera oui. Mais rappelez-vous que cela se fera au prix de quelqu’un qui se déplacera pour un salaire de misère afin que vous n’ayez pas à le faire.
Difficile de dormir avec un burger sur l’estomac. Vous repensez donc à ce collègue que tout le monde admire et qui a toujours l’air très content de lui parce qu’il fait toujours le bon choix. Ne serait-il pas néanmoins un tout petit peu pénible ?
C’est l’ennui personnifié ! Susan Wolf est l’autrice de mon article d’éthique favori, « Moral Saints ». Elle y élimine le concept de perfection, de toute façon inaccessible. Quel soulagement de lire cela, surtout pour quelqu’un d’aussi inquiet que moi ! Selon elle, la perfection morale risque de mener à une vie malheureuse : si vous dédiez votre vie à la poursuite du bien le plus absolu, vous niez ce qui fait de nous des êtres humains, à savoir nos bizarreries, notre esprit parfois tordu, et le fait que nous aimons passer notre temps, pourtant compté, à des choses qui n’ont aucun contenu moral – regarder la télévision, jouer au badminton ou tout bêtement ne rien faire. Si ces choses vous rendent plus heureux que passer vos nuits à calculer, en fixant le plafond, comment faire le plus de bien possible, c’est normal. Sinon, vous ne seriez pas un être humain. Surtout, plus personne ne voudrait traîner avec vous.
Comment bien se comporter en toute situation ? C’est la question qui guide Comment être parfait, le livre de Michael Schur, créateur, entre autres, de la série The Good Place, que Philosophie magazine Éditeur publie en français. Victorine de Oliveira a cherché à savoir ce que cela impliq..
Né en 1940 à Indianapolis, Thomas Scanlon fut professeur de philosophie morale, d’abord à Princeton (de 1966 à 1984), puis, depuis 1984, à Harvard (jusqu’à sa retraite en 2016). Après une thèse consacrée à la logique mathématique, il se tourne vers la philosophie politique et la théorie morale. Scanlon est ainsi l’auteur d’une œuvre considérable et diverse, non traduite en français à l’exception, en 2018, de L’Épreuve de la tolérance (2003). Fait cocasse, dans la série télévisée américaine The Good Place, cette grande figure de l’éthique contemporaine est devenue un personnage de fiction (incarné par l’acteur William Jackson Harper). Et si nous nous penchions sur la pensée, bien réelle, de ce héros imaginaire ?  
Un trésor de près de 8 heures de long sur le plus célèbre groupe du monde. Tel est le documentaire The Beatles: Get Back, réalisé par Peter Jackson et distribué par Disney+. Une œuvre fascinante et émouvante, que décrypte pour nous le critique Michka Assayas, animateur de l’émission Very Good Trip sur France Inter qui a traduit en français le livre accompagnant la sortie du documentaire.  
Que dois-je faire ? Cette question introduit à la morale et au droit. Le devoir désigne l’obligation à l’égard de ce qu’il faut faire ou ne pas faire. Il se réfère au Bien (morale) ou à la Loi (droit), suppose une règle et s’adresse à la liberté de l’individu – sans quoi le devoir se confondrait avec la nécessité, à laquelle on ne peut échapper. La morale traite des contraintes intérieures à la personne ; elle laisse au droit l’étude des obligations extérieures, comme les devoirs civiques. L’éthique (ou morale) qui soutient qu’il y a des obligations inconditionnelles est dite « déontologique » (du grec deonta qui signifie « les devoirs »). Elle s’oppose à l’éthique « conséquentialiste » qui juge qu’une action est morale seulement si ses effets sur autrui sont bons. On appelle « éthique minimale » la morale qui estime qu’il n’y a de devoirs qu’à l’égard des autres (pas à l’égard de soi), et donc que le suicide, par exemple, n’est pas une faute morale.
À l’heure des confinements et couvre-feux imposés par le Covid, la question de la décision collective se pose de façon brûlante. Les décisions de groupe se prennent-elles comme des décisions individuelles ? Qu’est-ce qui différencie une décision collective d’un choix, d’une délibération ou d’une négociation ? Ce modèle est-il en crise ? Dans son livre Décider ensemble. La Fabrique de l’obligation collective (Seuil, 2021), le sociologue Philippe Urfalino redéfinit ce concept en insistant sur sa dimension contraignante. Éléments de réponse.  
Chacun s’accorde à admettre que l’exercice du jugement politique a besoin d’informations objectives et vraies pour pouvoir bien s’exercer. Mais, parmi les différents régimes politiques, la démocratie a-t-elle un rapport privilégié au vrai ou s’aveugle-t-elle autant que les autres ? Examen des réponses de quelques philosophes, de Platon à Carl Schmitt en passant par Aristote et John Stuart Mill.   
Lorsqu’une femme décide d’avoir un enfant, elle ne sait pas forcément tout ce qui l’attend : la fatigue physique et morale, notamment, peut être sous-estimée. La maternité pose ainsi une question profonde : peut-on faire un choix sans pour autant en connaître parfaitement toutes les conséquences ? Un choix « trop » éclairé n’est-il pas le signe d’une forme d’aliénation plutôt que de liberté ? La professeur de philosophie Audrey Jougla explore ce problème à l’aide d’Aristote, d’Anne Dufourmantelle… et de sa propre expérience de la maternité.  
Cet automne, Virginie Calmels, présidente d’Endemol France (« Loft Story », « La Ferme Célébrités », «Secret Story»…), annonçait une charte éthique refusant les « valeurs négatives comme le racisme, la drogue, l’alcool et toute forme de violence ». Au-delà du « coup » de communication, les avis diver gent sur la possibilité de mettre de la morale dans la « télé-poubelle ».

source

https://seo-consult.fr/page/communiquer-en-exprimant-ses-besoins-et-en-controlant-ses-emotions

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